Web Sup : critères souples pour un concept juteux
A l'heure où l'on ressent quelques sensibles signaux de fléchissement dans
une croissance jamais infirmée depuis au moins trois ans, le marché des centres
d'appels continue de susciter les convoitises. Et quand les fournisseurs de
solutions technologiques subissent les effets d'une crise générale, les
spécialistes en politique de ressources humaines doutent moins que jamais de la
profitabilité de cette activité. Les entreprises de recrutement foisonnent, les
sociétés de formation se régalent. LB Développement, jusqu'alors connue pour
monter avec les entreprises (La Poste, Elf, Total, Beiersdorf...) des cursus
d'intégration des personnels dans les métiers de la relation client et des
nouvelles technologies, vient de créer, à Montpellier, Web Sup, une école
dédiée aux métiers de l'Internet, proposant, entre autres, des formations pour
les candidats au web call center. Première rentrée programmée pour le mois
d'octobre.
"Diplôme" privé et non homologué
Un an de
formation, sanctionnée par la remise d'un diplôme strictement privé,
c'est-à-dire non homologué par le ministère de l'Education Nationale. «
L'homologation d'un diplôme prendrait entre quatre et cinq ans », note Bruno
Chognon, directeur du développement de LB Développement. Web Sup propose trois
cursus : le premier ouvert aux étudiants de niveau bac + 2, le deuxième à ceux
de niveau bac + 3 et le troisième, spécialement conçu pour les hot liners,
accessible aux jeunes gens de niveau bac/bac + 2. Pourtant, Bruno Chognon
semble rester assez "souple" quant aux conditions objectives d'admission.
Autrement dit, le niveau d'études ne constituerait pas en soi une condition
exclusive d'admission : « Un bachelier, et même quelqu'un qui n'a pas de
diplôme, s'il est très motivé, peut très bien s'inscrire dans les deux premiers
cursus. » Pour la rentrée 2001, seule la session théoriquement ouverte aux bac
+ 2 doit effectivement être lancée. Elle comptera au maximum 20 élèves. La
session bac + 3 doit manifestement bénéficier encore de quelques affinements.
Pour ce qui est du cursus hot liners, Web Sup lançait son recrutement au mois
de septembre, en visant une promotion de 15 personnes. Quant aux frais
d'inscription, ils se montent à 30 000 francs. Coquette somme pour une seule
année de formation à des "métiers" aussi récents que précaires. Certes, ces
frais pourraient être pris en charge par les partenaires de Web Sup : IBM,
France Télécom et Apple. Mais, à la fin août, alors que les inscriptions de la
première promotion étaient enregistrées, les discussions avec les partenaires
n'était encore pas complètement finalisées, Bruno Chognon précisant que ce
principe de prise en charge par les entreprises était sûr « à 99 % ».