Techniphone : le quadra, c'est extra
Verra-t-on un jour les managers de call centers réajuster leur recrutement
sur la base de critères moins monolithiques ? Peut-on imaginer que le jeunisme
ne soit plus, un jour, légion ? C'est en tout cas le credo développé par
Techniphone, société du groupe Actual se présentant comme une "agence conseil
en télémarketing". Créée en 1998 dans le giron du groupe Actual (intérim),
Techniphone, qui emploie sept personnes pour un chiffre d'affaires 2001 de 300
000 euros, essaie depuis deux mois de convertir les entreprises à la génération
"quadras" avec deux objectifs affichés : rendre les centres d'appels plus
"matures" et aider des seniors à retrouver du travail. La méthode : le
prérecrutement - un peu à la manière d'une agence d'intérim - de candidats dont
le profil est susceptible de répondre aux besoins d'une demande latente. Ce,
via petites annonces sur les sites web spécialisés. « Quand vous menez des
opérations en B to B, pouvoir compter sur des agents qui ont plus de vingt ans,
ça peut faire toute la différence », avance Gilles Roussel, responsable du
recrutement de Techniphone. Fiabilité, assurance, autonomie, intérêt au
travail, responsabilisation et ponctualité : les "quadras" auraient toutes les
vertus. « La demande est réelle. Durant trois semaines, j'ai mené entre cinq et
six entretiens de recrutement par jour. Aujourd'hui, deux mois après le
lancement de cette activité, j'ai 40 à 50 personnes en fichier », affirme
Gilles Roussel. Les entretiens, davantage "poussés" que ceux généralement
réservés aux plus jeunes candidats, durent au moins une heure. Deux mois après
avoir lancé cette activité, Techniphone aurait placé huit personnes en CDI.
Chez qui ? On ne le saura pas. Plutôt sur des petites structures, nous
dira-t-on. « Sur des postes à forte valeur ajoutée, ajoute Gilles Roussel. Pour
les seniors, je ne recrute pas à moins de 38 ans. Le tarif minimal, chez nous,
est de 19 euros de l'heure. Nous refusons de recruter des personnes pour des
salaires inférieurs à 1 500 euros ». On s'en réjouit...