SAP aborde le CRM par la V2 et élargit sa cible par la V3
Leader sur le marché des ERP, SAP, à l'instar d'Oracle, ne pouvait pas
manquer de s'attaquer au marché du CRM. Si l'éditeur n'a formalisé son offre
qu'en 2000, il y travaille depuis plus de quatre ans. « C'est pourquoi My SAP
CRM est déjà commercialisé sous sa version 2.0 », explique Hervé Gonay,
responsable marketing Europe pour l'activité CRM. Il y a cinq ans, SAP a
engagé un processus de restructuration, aboutissant à cinq grands pôles
autonomes : CRM, supply chain management, product line management (conception
collaborative des produits), work place et places de marché. Les deux dernières
entités ayant été filialisées. En 1999, alors que l'éditeur n'avait pas encore
formalisé son offre avec la V2, le CRM représentait 5 % de son chiffre
d'affaires ; SAP visant à terme les 20-25 %.
CRM "opérationnel" et "analytique"
SAP revendique un CRM opérationnel. L'idée étant de
gérer à partir d'une même BDD toutes les actions et interactions clients,
qu'elles relèvent de la force de vente, du marketing, des services techniques,
des centres de contacts ou du Web. « Mais ce qui nous différentie véritablement
de la concurrence, affirme Hervé Gonay, c'est la dimension analytique, qui nous
permet de calculer la valeur du client et de faire des simulations et des
segmentations autour de la BDD clients. » Certes, SAP CRM 2.0 est
vraisemblablement bien placé pour s'intégrer dans un ERP et développer un CRM
collaboratif. SAP aurait d'ailleurs défini 350 points d'intégration entre le
front et le back-office. Et c'est là l'argument majeur : pas d'intégration ou
presque et, donc, des coûts réduits. SAP revendique 850 clients CRM dans le
monde. Et, selon Hervé Gonay, une entreprise sur deux ayant intégré un ERP a
choisi SAP. De fait, parmi les clients revendiqués en France, il n'en est
qu'un, la place de marché B to B Avisium, qui ait adopté l'offre CRM sans avoir
auparavant intégré l'ERP. Comment une société récente comme Avisium, en si
bonne santé soit-elle, a-t-elle pu s'offrir un outil réputé si cher ? Au sein
de la start-up, on susurre que le fait d'être les premiers confère des
avantages... Côté SAP, on récuse cette réputation de cherté : « Nous sommes
trois fois moins chers que Siebel en coûts de licence, pour un temps
d'intégration deux à trois fois moindre. » Au mois d'août, l'éditeur devait
sortir la version 3.0 de sa solution CRM. Une version "stand alone", applicable
à tout socle technologique autre que SAP. « Les 350 points d'intégration
demeureront, mais pas de manière native », souligne Hervé Gonay. Une manière
évidente d'élargir sa cible. Avec les limites qu'impose celle-ci : « Les PME
n'investiront dans le CRM que si elles ont les reins solides. En ce qui nous
concerne, les packages sont prêts. Mais il nous faut développer les bons
partenariats », affirme-t-il.