Transparence
Le sujet est-il tabou ? Fait-il peur au point de vouloir occulter ou même
nier la réalité ? Est-il encore trop sensible pour donner lieu à des propos
publics ? En prévoyant de réaliser une enquête sur les “conflits sociaux”, ou
plus exactement sur leur prévention et leur règlement, nous ne pensions pas
rencontrer autant de difficultés à trouver des interlocuteurs acceptant de
témoigner ou de donner leur vision sur ce thème. Qu'il s'agisse aussi bien de
responsables de ressources humaines que de dirigeants de centres d'appels
outsourcés, ou encore de cabinets spécialisés dans les RH. Il convient donc de
remercier comme il se doit ceux qui ont répondu positivement à notre demande.
Certes, ce sujet est toujours “touchy”. C'est celui dont certains médias grand
public sont le plus friands. Qu'ils mettent volontiers en exergue au lieu de se
pencher – sauf à l'occasion du SeCA, et encore –, sur la réalité d'un secteur
porteur, en termes d'économie et d'emploi, et qui a nettement évolué ces
dernières années dans ses pratiques sociales. Bien sûr, la situation n'est pas
encore parfaite. Tous les centres ne disposent pas de conditions de travail
optimales, ou optimisées. Le niveau des salaires et leur progression
constituent toujours un vrai problème, principalement au niveau des centres
externalisés. Une situation qui risque de durer aussi longtemps que les
relations donneurs d'ordres/outsourceurs seront placées sous le signe du prix
et de sa manifestation outrancière, les enchères inversées. Le SP2C, Syndicat
des Professionnels des Centres de Contacts, a décidé de s'attaquer de front à
ce problème, parmi d'autres aussi sérieux. Tant mieux. D'autant que l'étude
menée avec KPMG a confirmé la fragilité financière de cette profession (voir p.
18). Souhaitons que l'ensemble du secteur ait désormais la même volonté de
transparence. Pour que tout le monde aille dans le même sens.