Un marché en pleine progression
Alors qu'actuellement les centres d'appels exploitant le CTI sont encore
peu nombreux, le marché devrait s'accélérer de manière très nette dans les
années qui viennent. Et, contrairement à ce que l'on pourrait penser,
l'émergence du commerce électronique a un impact certain sur ce phénomène. En
effet, comme le souligne Nicolas Kaploun, Directeur Général Europe du Sud de
Genesys, « le commerce électronique a ses limites. S'il n'y a pas d'interface
humaine, il est impossible de faire du business. Le libre-service complet n'est
pas possible, sauf pour quelques rares types de produits. Mais 80 % des
transactions ne peuvent se faire que s'il y a contact humain, conseil. D'où
l'importance des centres d'appels et du CTI. Du reste, un des leaders mondiaux
de la Bourse sur Internet possède déjà un centre d'appels de 3 000 positions !
» Dans les chiffres, cette évolution se traduit par une augmentation
considérable du nombre de centres d'appels équipés en CTI. En France, selon une
étude du cabinet Cesmo, 15 % seulement des centres d'appels (soit environ 500
sites) utilisaient le CTI en 1998. Cette même année, sur un marché global des
centres d'appels (hors externalisation) pesant 1,3 milliard de francs, le CTI
ne générait pas plus de 100 millions de francs. Des chiffres plus ou moins
confirmés par une étude du cabinet IDC, qui prévoit également une forte hausse
de ce marché. Ainsi, pour IDC, le nombre de centres d'appels français équipés
en CTI passera de 88 en 1997 à 22 600 en 2002, une hausse de plus de 200 % par
an. Quant au chiffre d'affaires généré par le CTI, estimé à 263 millions de
francs en 1997, il était passé à 600 millions de francs en 1999 et devrait
dépasser 4 milliards de francs en 2002. IDC précise par ailleurs qu'à cette
époque, 80 % des centres d'appels devraient disposer d'une fonction ACD au
minimum.
DE PLUS EN PLUS DE PETITS CENTRES
Le CTI
devrait s'installer indifféremment dans tous les types de centres d'appels,
quelle que soit leur vocation. Et les domaines d'application les plus
classiques des centres d'appels sont les plus susceptibles de passer au CTI :
télévente (34 % des centres d'appels en 1998), gestion et assistance
commerciale (22 %), télémarketing (15 %) et assistance technique (13 %) sont
tous concernés. Parallèlement, alors que la tendance il y a peu encore était à
l'établissement de grands centres d'appels regroupant des centaines ou des
milliers d'opérateurs, on assiste à un renversement du marché vers de plus
petits centres, à vocation régionale généralement. « 80 à 90 % de nos clients
ont des centres d'appels ne dépassant pas 20 agents, constate Nicolas Kaploun.
Beaucoup de grandes entreprises utilisent en fait de petites structures
décentralisées comprenant 10 à 20 postes. C'est le cas du CIC, du groupe des
Banques Populaires, de Groupama ou des agences du Crédit Agricole. » Et IDC
fait le même constat, notant que la taille moyenne des centres d'appels devrait
passer de 57 postes en 1997 à 16 positions en 2002. Une meilleure proximité
avec les clients, une plus grande souplesse de fonctionnement et des coûts
d'installation et de fonctionnement moindres sont les principales raisons de
cette tendance.
EUROPE : LE ROYAUME-UNI EN TÊTE
Si
l'on regarde maintenant les résultats d'une étude menée par Datamonitor sur les
investissements en Computer Telephony (CT) au niveau européen, on constate que
ce marché devrait croître de 68 % entre 1999 et 2002 sur les sept marchés
étudiés. Avec un rythme annuel supérieur à 20 %. Si le Royaume-Uni est, et
restera, le premier marché, il devrait être talonné en 2002 par l'Allemagne,
forte d'une croissance moyenne annuelle de 26 %. La France se situe au
troisième rang avec une croissance moyenne annuelle de 17 % et une progression
99-2002 de 62 %. On remarquera enfin que les pays d'Europe du Sud, Espagne et
Italie, devraient connaître une croissance largement supérieure à la moyenne.