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Pierre de Saintignon (Conseil régional Nord / Pas-de-Calais) : « Logique de territoire et filière naturelle »

Vice-président PS du conseil régional du Nord/Pas-de-Calais délégué à l'action économique et à l'emploi, adjoint au maire de Lille délégué à l'emploi (et ex- Dg-a du groupe Darty), Pierre de Saintignon revendique la légitimité de la métropole lilloise en matière d'accueil de services clients.

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Les centres d'appels constituent-ils un vecteur de premier plan dans l'entretien et le développement du tissu social lillois ? A quel titre ?


Les centres d'appels accompagnent le développement des activités fortement présentes à Lille : la grande distribution, la VPC, les services. Lille et sa métropole accueillent, et cela depuis l'émergence de ces métiers, une cinquantaine de centres d'appels, qui représentent 5 000 emplois. La mobilisation de la Ville à l'intention de ces nouveaux métiers se justifie par leur impact sur la pérennisation des entreprises et donc des emplois locaux. La mise en oeuvre des nouvelles organisations du travail qu'induit l'émergence de ces nouveaux métiers nécessite, en outre, de se préoccuper de la gestion prévisionnelle des emplois et par là, de gérer la montée en compétence des salariés, ce qui contribue à leur stabilité dans l'emploi. D'autre part, les centres d'appels sont également des créateurs nets d'emploi pour un public plutôt jeune. Si le niveau d'embauche se caractérise par une forte propension de recrutements à bac + 2 - avec néanmoins des recrutements ouverts aux niveaux inférieurs grâce aux parcours de formation -, ces métiers peuvent cependant accueillir des publics éloignés du marché de l'emploi, et notamment de jeunes souffrant de discrimination raciale. Les métiers ouverts par les centres d'appels peuvent alors être un véritable tremplin à l'emploi en offrant une première expérience qualifiante à ces publics.

La plupart des collectivités locales déploient aujourd'hui force arguments pour s'attirer l'intérêt des entreprises en matière d'implantation des centres d'appels. Quels sont les atouts majeurs de différenciation dont Lille peut se prévaloir ?


L'importance des centres d'appels à Lille s'explique par la richesse de son bassin d'emploi, par les actions entreprises en faveur du multilinguisme, mais aussi par ses universités et écoles contribuant à un haut niveau d'expertise en matière de recherche et développement, notamment dans les NTIC. Parallèlement, l'existence de formations spécifiques aux métiers du téléphone répond aussi aux besoins des entreprises de ce secteur. Les axes confortant l'attractivité de la métropole lilloise se caractérisent par la présence d'opérateurs comme Completel, France Télécom, Cegetel, Belgacom ou World Com qui proposent une offre locale de télécommunications compétitive à l'échelon international. La métropole est par ailleurs le troisième marché immobilier de France avec quelque 120 000 m2 de transaction par an.

Quels sont, à ce jour, les investissements octroyés par la Ville de Lille au développement de ce secteur d'activité ?


Outre les aides fournies par l'Etat et la Région, la Ville est présente sur deux volets. D'abord, dans le soutien aux missions locales ou au Comité de bassin d'emploi, qui oeuvrent en faveur du recrutement ou de la formation. Ensuite, dans la création d'un site spécifique aux NTIC, Euratechnologie, qui aura vocation d'accueillir des entreprises internationales, européennes, nationales ou régionales dans une logique d'incubation ou de développement dans le domaine des technologies de l'information et de la communication. Les synergies ainsi promues entre les entreprises et les activités de recherche, la volonté d'offrir des services haut de gamme propices à ce développement, contribueront à animer un laboratoire d'idées et d'innovation. La volonté lilloise est donc d'agir dans une logique de territoire et de filière englobant naturellement les centres d'appels.

Quels sont les objectifs de la Ville dans les cinq ans à venir ?


La visibilité concernant le devenir des centres d'appels rend présomptueuse une définition figée de stratégie à cinq ans, d'autant plus que le marché s'interroge encore. En revanche, la contribution de la Ville de Lille est conforme à notre volonté politique de faciliter le développement de ces métiers sous condition de leur professionnalisation (peut-être faudrait-il parler de moralisation). Ceci, aux motifs économique et social, comme au motif de la pérennisation des activités et de ses emplois.

Muriel Jaouën

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