L'Opéra de Paris vend ses billets en ligne
Dès 1996, L'Opéra de Paris décide de diversifier ses canaux de vente. En
1997, un call center externalisé est installé, puis, en 2000, un premier site
web de réservation en ligne. En 2001, un bilan des différents canaux est
effectué et l'Opéra décide d'améliorer les synergies entre les médias
(téléphone, Minitel, Web, courrier avec reconnaissance optique de caractères).
Une base de données unique est créée afin de segmenter la clientèle. Par
ailleurs, Prosodie, à travers sa filiale MGN, est engagé pour intégrer le canal
e-commerce au back office. « Nous avons développé un SVI et un RTI (réservation
téléphonique interactive), qui permettent de commander et payer les billets
sans passer par le plateau téléphonique », explique Calixte Marchand, directeur
de projet chez MGN. Le SVI sert à qualifier les appels puis les router en
fonction des compétences, alors que le RTI permet d'effectuer le processus
complet sans téléopérateur. Le paiement en ligne s'effectue en tapant les
coordonnées de sa carte bancaire. Bien sûr, ceux qui préfèrent s'adresser à un
opérateur humain peuvent toujours y avoir accès via le plateau géré par SNT
France. Le site web a également été développé par MGN en juillet 2002. C'est un
rouage essentiel du cycle de commande. « Il a permis de pallier la baisse du
Minitel et de toucher une clientèle étrangère, le site étant bilingue anglais
», précise Nicolas Aimé, responsable consulting. Cet élément de la stratégie
multicanal de l'Opéra lui a permis de repenser le rôle des guichets vers le
conseil, en automatisant un maximum de transactions. Entre les saisons
1999/2000 et 2001/2002, le nombre de réservations via Internet a été multiplié
par dix. Durant cette dernière saison, le nombre de commandes par RTI a été de
950, 26 686 pour le SVI et le plateau téléphonique et 22 909 avec le Web. «
Actuellement, nous en sommes à 12 % des ventes totales par téléphone, 12 % par
courrier et 22 à 25 % sur le Web », précise Calixte Marchand. Preuve que les
nouveaux médias séduisent la clientèle de l'Opéra. En fait, ce sont surtout les
jeunes et les nouveaux spectateurs qui utilisent le plus ces médias
interactifs. Les spectateurs fidèles se servent plutôt du courrier et du
téléphone, et quelques inconditionnels continuent de fréquenter les guichets de
Garnier ou de Bastille. Reste que la billetterie, si elle se développe, n'est
pas la ressource principale de cet établissement public, puisque les “recettes
propres” (dont la billetterie) représentent seulement 39 % des 150 millions
d'euros du budget de l'Opéra en 2002, à comparer avec les 61 % issus de
subventions. Néanmoins, chaque canal s'autofinance, et ces nouveaux modes de
vente ont permis de mieux servir les spectateurs, tout en augmentant le panier
moyen.