États-Unis : La data au coeur d'un service de bus intelligent
Depuis juin 2014, un nouveau service de bus propose d'acheminer les habitants de Boston sur leur lieu de travail. Sa différence : il exploite la data pour déterminer sa desserte.
Réinventer les transports en commun grâce à la data. Telle est l'ambition d'un nouveau service de bus intelligent à l'essai à Boston, ville aux multiples embouteillages sur la côte est des États-Unis.
A l'origine de cette initiative, Matthew George, jeune prodige de l'entrepreneuriat qui, à tout juste 23 ans, n'en est déjà plus à son premier coup d'essai : il a gagné ses premiers millions de dollars en déployant un service similaire sur les campus américains. Son nouveau projet, Bridj, se base sur les données en provenance de sources aussi diverses que Google Earth, Facebook, Foursquare, Twitter, LinkedIn ou bien encore les municipalités ainsi que le bureau du recensement pour imaginer des itinéraires sur-mesure, calqués sur les déplacements avérés de la population. Un ancrage dans la réalité qui tend à rendre obsolètes les études de marché et leurs projections.
A la manière des pop-up stores, dont Bridj revendique la parenté, ce service novateur insuffle dynamisme et flexibilité dans un secteur traditionnellement sclérosé par une infrastructure lourde. Comme l'affirme la société sur la page d'accueil de son site Internet, les " transports en commun sont restés fondamentalement les mêmes depuis le XIXème siècle. Bridj est en train de changer cela. "
Disponible depuis juin 2014, ce moyen de transport 3.0 dessert actuellement deux lignes de bus à Boston. Un état des faits appelé à changer. D'autres lignes doivent être rajoutées au fil du temps. En mettant la data, matière organique, au coeur de sa stratégie, Bridj s'engage par ailleurs à modifier sa desserte en fonction de la demande constatée.
Bridj dessert pour l'instant deux lignes de bus à Boston
A l'écoute de tous par le biais de ses algorithmes, Bridj n'en est pas moins un service haut de gamme. Réservés aux abonnés, ses trajets en bus coûtent 6 dollars chacun, soit trois fois plus qu'un billet de T, ainsi qu'est communément appelé le métro local. Pour ce prix, les voyageurs disposent du wifi, d'un rafraîchissement et, surtout, se voient propulsés d'un bout à l'autre de la ligne desservie sans marquer d'arrêt intermédiaire. Un confort auquel il est pour l'instant déconseillé de trop s'habituer. Réservant ses navettes au matin, Bridj laisse ses usagers se frayer un chemin dans la jungle des transports urbains l'après-midi.
Sur le même thème
Voir tous les articles Stratégies