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88 entreprises sont devenues sociétés à mission en 2020

La Communauté des entreprises à mission dévoile les résultats de son 1er Observatoire, dont la vocation est d'être la référence des entreprises inscrivant leur mission dans leurs statuts. L'occasion de faire le point sur ce nouveau modèle d'entreprise, un peu plus d'un an après la loi Pacte.

Publié par Dalila Bouaziz le - mis à jour à
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88 entreprises sont devenues sociétés à mission en 2020

En 2020, 88 entreprises sont devenues sociétés à mission et 10 000 entreprises pourraient faire évoluer leurs statuts d'ici 2025. La Communauté des entreprises à mission dévoile les résultats de son premier Observatoire des sociétés à mission, dont la vocation est d'être la référence des entreprises inscrivant leur mission dans leurs statuts. "L'observatoire des sociétés à mission est indispensable pour comprendre comment les entreprises qui souhaitent contribuer activement au bien commun se saisissent de ce nouveau modèle, commente Emery Jacquillat, président de la Communauté des entreprises à mission. Cet observatoire prendra le pouls en temps réel de cette révolution de l'entreprise du XXIe siècle, oeuvrant à la réconciliation entre performance et impacts positifs !"

Le portrait type des premières sociétés à mission

Le premier baromètre dévoile des enseignements précieux sur les entreprises pionnières qui ont effectué leur changement statutaire avant le 31 décembre 2020. Les sociétés à mission, dont le nombre était de 88 fin 2020, ont enregistré une forte accélération au dernier trimestre (+ 60%) et devraient prendre de l'ampleur en 2021.

Ce mouvement, qui a réellement démarré en 2020, reflète la dynamique enclenchée au sein du tissu économique français : 2/3 des sociétés à mission sont des TPE et des PME de moins de 50 salariés. Il ne s'agit d'un modèle réservé ni aux grandes, ni aux petites entreprises. Les TPE et les PME devraient rester majoritaires parmi les sociétés à mission, et les ETI et les grands groupes rejoindront probablement en plus grand nombre le mouvement dès 2021.

L'analyse par secteurs d'activité révèle une prédominance des services (79 % des sociétés à mission), suivi loin derrière par le commerce (12%) et l'industrie (9%).

La répartition géographique s'avère hétérogène sur le territoire français : si l'on en trouve dans 11 des 13 régions métropolitaines, leur répartition est très variable. L'Ile de France compte à elle seule 62% des sociétés à mission françaises. La Nouvelle Aquitaine arrive en deuxième position, suivie par Auvergne-Rhône Alpes, Occitanie et les Hauts de France. Enfin, les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Grand Est ne dénombrent que très peu de sociétés à mission, en comparaison de leur dynamique économique, tandis que la Normandie et la Corse n'en recensent pas encore.

Les sociétés à mission sont plutôt jeunes : plus de la moitié d'entre elles ont été créées il y a moins de 10 ans. Parmi elles, une sur cinq est "née à mission". La qualité de société à mission est une forme d'entreprise innovante qui touche à la fois les entreprises qui s'engagent dans une évolution de leur modèle et celles dont la mission est intrinsèque à leur activité. Dans cette deuxième catégorie, les entreprises relevant de l'ESS (Economie sociale et solidaire) avec les mutuelles et les coopératives au premier plan, représentent 11 % des sociétés à mission, soit deux fois plus que la moyenne nationale. De même, sur les 88 sociétés à mission, 13 sont labellisées B Corp.

Les principales motivations à la transformation des entreprises

La plupart des sociétés à mission répondent à plusieurs enjeux majeurs. Pour 36% des entreprises interrogées, le principal est adresser des enjeux de transition (sociale, écologique, économique)". Suivent en proportion similaire des enjeux plus précis : "préserver des écosystèmes naturels ou des biens communs", "consolider les relations avec l'écosystème" (chaîne de valeur, partenaires, clients, ONG...), "améliorer l'engagement des collaborateurs et la marque employeur" et enfin "pérenniser des engagements" (face à des changements potentiels d'actionnaires / direction).

Les acteurs impliqués dans la démarche : l'interne avant tout

Bien que l'équipe de direction générale soit très majoritairement impliquée dans la formalisation de la mission, la vision et l'impulsion du dirigeant sont quasiment toujours à l'origine de la démarche. Les salariés et actionnaires sont consultés dans la majorité des cas, ce qui n'est pas encore le cas des parties prenantes externes (dont les clients), qui ne sont impliquées que dans 2 cas sur 5.

La composition du comité de mission : le choix de l'ouverture

Si la définition de la mission s'élabore essentiellement en interne, la composition du comité de mission fait la part belle à l'externe : 4 entreprises sur 5 ont intégré au moins une partie prenante externe dans la gouvernance de la mission, avec une présence fréquente des experts, des chercheurs, des clients et des actionnaires.

Raison d'être et objectifs : un enrichissement mutuel

Raison d'être et objectifs statutaires répondent simultanément à deux questions : ce qu'est l'entreprise et sa contribution à la résolution des grands enjeux sociaux et environnementaux. Les missions des entreprises ayant effectué leur changement statutaire peuvent se classer en deux grandes catégories :

Celles ayant fait le choix de raisons d'être aspirationnelles assorties d'objectifs factuels et celles ayant privilégié des raisons d'être et objectifs très orientés sur l'activité de l'entreprise. Rares sont les entreprises qui ont décliné des objectifs déconnectés de leur coeur d'activité. Cela illustre aussi la pertinence de la qualité de société à mission qui permet à la fois d'embrasser toute l'ambition transformative de l'entreprise et de la décliner en actions concrètes de long terme.

Les raisons d'être et les objectifs traitent effectivement des enjeux sociaux et environnementaux.

Les raisons d'être intègrent un prisme social dans 3 cas sur 4 et des enjeux environnementaux dans 2 cas sur 3. Et plus de la moitié des sociétés à mission combinent les enjeux sociaux et environnementaux. Les objectifs statutaires sont, quant à eux, quasi systématiquement à la fois sociaux et environnementaux.

Un mouvement qui va s'accélérer dans les années à venir

L'année 2020 a été celle de l'expérimentation de ce nouveau modèle d'entreprise par les précurseurs. L'année 2021 devrait être celle de l'amplification de ce mouvement et du changement d'échelle. Compte tenu des aspirations de la société et du caractère d'urgence de certains enjeux (climat, lien social...), une proportion significative des entreprises en France pourrait évoluer vers la société à mission, indépendamment de leur taille, secteur ou statut.

Le contexte français et européen y est d'ailleurs particulièrement favorable : l'ensemble des parties prenantes incite les entreprises à se poser la question de leur impact social et environnemental, une nouvelle génération d'entrepreneurs se lance pour relever les défis sociaux et environnementaux et le rôle politique de l'entreprise est de plus en plus mis en avant." Nous oeuvrons pour que la société à mission devienne un modèle de référence des entreprises en France et en Europe. Ainsi, nous contribuerons à faire changer la représentation des acteurs économiques et à développer des entreprises plus résilientes que les autres. Compte tenu de l'engouement actuel pour ce modèle et du nombre de société se lançant dans la démarche, l'objectif de 10 000 sociétés à mission à l'horizon 2025 est atteignable", conclut Anne Mollet, directrice générale de la Communauté des entreprises à mission.


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