Leslie Vartabedian ou l'amour des souliers
Fraîchement nommée responsable de l'e-commerce et de la relation client au sein du groupe André, Leslie Vartabedian est une passionnée de souliers. À 30 ans, elle a déjà un passé d'entrepreneuse, qui la sert aujourd'hui dans ses nouvelles missions.
Dans la famille Vartabedian, la chaussure, ou plutôt les souliers ne sont pas un accessoire de mode comme les autres. C'est une passion qui se vit au quotidien. Leslie, la troisième fille de cette lignée arménienne, installée en banlieue parisienne, attrape très vite le virus et, comme son père, décide très tôt, d'en faire son métier.
"À la maison, pour fêter un événement heureux, on s'offrait une paire de chaussures", explique-t-elle, ravie. Alors que le chef de famille décline son savoir-faire à travers un réseau multimarque de sept points de vente en région parisienne, Leslie intègre une prépa HEC, la Skema, à Massy, en 2004.
La vente de chaussures en ligne
En 2007, elle rentre de Hong Kong, son diplôme en poche. Elle intègre un incubateur HEC qui va l'accompagner pendant un an dans son projet de création d'entreprise. Car, déjà, entrepreneuse dans l'âme, Leslie cherche à se faire une place sur le secteur de la vente de chaussures. Un marché déjà trusté par Sarenza et Spartoo qui se sont lancés tous les deux en 2006. Consciente des vertus de la vente en ligne et de ses perspectives de croissance, elle réfléchit à un business model lui permettant de capitaliser sur le stock existant du réseau de boutiques de son père.
Elle lance donc Mes-souliers.com fin décembre 2007. "Les chaussures sont un produit qui coûte cher à l'achat. Le principal inconvénient dans sa commercialisation, c'est la gestion des stocks. Or, en achetant des paires de chaussures à mon père pour les revendre sur le Web, je levais cette contrainte", précise la jeune pousse du Web.
Durant quatre ans, l'aventure progresse. En 2011, elle reçoit une offre d'acquisition d'Eden Shoes, un réseau de boutiques concurrent. Elle en profite pour revendre sa base client à Sarenza et vend ses compétences digitales à son acquéreur pour un accompagnement stratégique pendant deux ans. Puis, une annonce attire son attention. André cherche alors un responsable digital. L'occasion rêvée pour la jeune femme d'intégrer un groupe historique avec un réseau de 240 boutiques et une notoriété reconnue.
600 modèles par saison chez André
"Chez André, j'ai enfin les moyens de mes ambitions. La marque André, c'est la madeleine de Proust de la chaussure. Je me réjouis toujours de voir des couples mère-fille venir faire du shopping dans nos magasins", commente Leslie Vartabedian. Sa mission ne se concentre pas sur l'acquisition de trafic (entre 10 000 et 20 000 visiteurs par jour) du site e-commerce lancé il y a un an (85 euros de panier moyen), mais sur le développement de la synergie entre le digital et le point de vente.
L'ambition du groupe est de faire passer le chiffre d'affaires de la marque généré par le digital de 1% à 10% sur les trois prochaines années. Pour ce faire, l'enseigne va développer un site mobile, mais aussi un service de livraison à domicile et un système de e-reservation.
Par ailleurs, le développement du CRM devra servir la satisfaction client. Avec plus de 600 modèles par saison, inutile de dire que Leslie Vartabedian est comme un poisson dans l'eau. Sa fille Sacha de 18 mois et la pratique assidue du sport lui laissent heureusement un peu de temps pour assouvir sa passion à travers son blog et enrichir sa collection de 350 paires de chaussures. Dernière lubie en date, trouver une paire de Stan Smith, déjà en rupture de stock.
Les dates clés
2007: lancement de Mes-Souliers.com.
2008: Essec ventures.
2011: revente de Mes-Souliers.com.
2011: lance le digital chez Eden Shoes.
2013: rejoint la marque André.
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