Les marques toujours perçues comme intrusives par les Français
La 6ème édition du baromètre de l'intrusion, menée par Publicis ETO et Toluna en janvier 2016, fait état d'un malaise des Français sur la collecte et l'enregistrement de leurs données par les marques.
Le "paradoxe de l'intrusion" n'a jamais été aussi vivace. Si 72 % des Français sont dérangés par la collecte et l'enregistrement, par les marques, de données les concernant, "ils restent néanmoins friands de recevoir des offres personnalisées basées sur leurs informations personnelles", analyse Yan Claeyssen, directeur général de Publicis ETO, agence data-driven à l'origine, avec le cabinet Toluna, du 6e baromètre de l'intrusion.
Avec 72 %, la perception de l'intrusion se stabilise, mais demeure élevée - en 2015, 78 % des consommateurs interrogés se disaient dérangés par le fait que des informations de leur vie privée soient enregistrées dans une base de données. Les marques en sauraient-elles donc trop sur leurs clients ? Tel est l'avis de 60,5 % des interrogés, qui jugent le niveau d'intrusion des marques dans leur vie privée "élevé" ou "très élevé". En 2008, la proportion n'était que de 29 %. "Cette augmentation doit être prise en considération par les marques. Elles doivent plus que jamais être transparentes avec leurs consommateurs et mettre en place des chartes déontologiques de respect de la vie privée", prône Publicis ETO.
Donner ses données... contre quels avantages ?
Paradoxalement, les consommateurs apparaissent moins réticents à donner leurs données aux marques et aux enseignes contre quelques avantages. Services associés à ses achats, offres de réduction et bon d'achat, ou, encore, cadeaux... constitue le podium des avantages à valeur ajoutée qui séduisent le plus les Français contre le don de leurs coordonnées ou d'informations personnelles. L'email reste le canal privilégié par la majorité des répondants (40,9 %) pour recevoir des informations sur leur centre d'intérêt, suivi du courrier adressé (29,3 %).
Quelles sont les données sensibles ?
Certaines informations sont jugées plus sensibles par les consommateurs, à l'instar des données de navigation (60 % des répondants) et des données financières (revenus, biens possédés, épargne). La palme de la donnée sensible revient à la géolocalisation : 68,5 % des Français interrogés ne sont pas d'accord pour que les marques récupèrent cette information - avec une baisse notée par rapport à 2015 (73,5 %). L'historique des achats ou les produits regardés sont jugés moins personnels.
Privacy et réseaux sociaux, quelle politique ?
60 % des répondants (contre 67 % l'année dernière) ne sont pas d'accord avec le fait que les réseaux sociaux puissent exploiter leurs données personnelles pour mieux cibler les messages publicitaires, voire même les personnaliser. 66 % (versus 70 % en 2015) des interrogés ne tolèrent pas que les marques puissent accéder à des données issues des réseaux sociaux.
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Gérer soi-même ses données, la solution ?
À la question "Seriez-vous intéressés pour gérer vous-même l'accès des marques à vos données personnelles via un logiciel, une application smartphone ou un site Web dédié ?", la réponse est fortement positive : près de 80 % des répondants à l'étude sont intéressés pour gérer eux-mêmes leurs données personnelles au travers de ces outils dédiés. Il s'agit, selon Publicis ETO, de l'approche du VRM (Vendor Relationship Management) : le client gère sa relation avec les marques et tri celles qu'il aime ou pas.
Méthodologie : 1035 répondants, via Toluna.
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