Interview : « Une recherche de productivité à tout prix est nuisible ! »
Comment mesurer la qualité dans la gestion des appels entrants ?
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Nous pensons qu'il existe deux indicateurs pertinents : le
nombre de contacts abandonnés et le nombre d'appels aboutis après moins de 10
secondes d'attente. Toute recherche de productivité à tout prix peut vite
devenir nuisible à l'entreprise. Aux Etats-Unis, un opérateur de télécoms à
destination des entreprises a instauré une sorte de prime au contact rapide
dans son centre d'appels. Les téléagents qui ne dépassaient pas le plafond de 2
minutes recevaient un bonus sur leur salaire. Les retombées ne se sont pas fait
attendre. Les opérateurs ont vite intégré de nouvelles habitudes et, au bout de
1 minute 45 secondes, ils déclenchaient systématiquement l'envoi d'une
camionnette avec une équipe de dépannage. Le budget du fonctionnement du
service concerné a explosé. Les responsables de l'entreprise se sont empressés
de supprimer la prime fatidique. Le temps moyen d'appel est passé à 6 minutes
et le nombre d'envois de dépanneuse a diminué de 10 %.
Qu'apportent les nouvelles technologies à la qualité du contact ?
Le couplage
téléphonie-informatique génère des gains de productivité, mais la technologie
de reconnaissance du numéro appelant est toujours assortie de quelques limites.
Par exemple, dans les banques, car le client peut appeler à partir de numéros
différents, dont le numéro de bureau. Ou encore deux personnes dans le même
foyer, possédant des comptes distincts, appellent à partir du même poste
téléphonique. Le serveur vocal interactif apparaît comme indispensable pour
l'identification de l'appelant. Mais cela impose aussi une remontée
systématique des informations associées à l'appel. Car il y a deux choses que
les clients perçoivent de façon très négative : l'attente et les transferts
multiples où on leur demande leur nom à chaque fois. Et cette règle vaut aussi
pour les rappels : si le client recontacte le centre dans les deux heures qui
suivent son premier appel, on doit en déduire qu'il s'agit de la même question
et qu'il serait opportun de passer l'appel au même agent que la fois
précédente, grâce aux fonctions de routage intelligent.
A l'avenir, quels types de contacts vont prendre de l'importance ?
A mon avis,
les e-mails prendront de plus en plus de place dans les flux entrants. Les
grandes banques américaines sont déjà amenées à traiter environ 8 000 courriers
électroniques par jour ! Nous avons tout intérêt à envisager des solutions pour
répondre au phénomène de plurimédia dans les contacts entrants. Cela pourrait
ressembler à plusieurs files d'attente, avec des règles de gestion et des
priorités entre les files. Les conseillers répondront aux e-mails pendant les
heures creuses. Cette solution serait économiquement bénéfique car la masse
salariale représentant quelque 60 % des coûts de fonctionnement d'un centre
d'appels ; un gain de productivité ici se transformera en un gain de coûts.