Vers l'abolition du Black Friday en France?
Les députés adoptent fin novembre un amendement au projet de loi antigaspillage. Delphine Batho, à l'initiative de l'amendement, souhaite une suppression des campagnes de promotions du Black Friday. Les raisons sont environnementales et sociétales.
Les députés ont adopté un amendement au projet de loi antigaspillage et économie circulaire dans la nuit du 25 et du 26 novembre 2019. Proposé par la députée non inscrite et ancienne ministre de l'écologie Delphine Batho, l'amendement vise à interdire les campagnes de promotion du Black Friday. Il doit encore être examiné dans l'Hémicycle à partir du 9 décembre 2019 et ne concernera donc pas l'édition 2019 du Black Friday, le 29 novembre.
Le Black Friday est un temps fort commercial, importé des États-Unis, pendant lequel les commerçants font des remises sur leurs produits. Le phénomène s'impose en France depuis cinq ans. En effet, selon l'institut GfK, 89% des consommateurs français connaissent l'opération et deux tiers d'entre eux prévoit d'acheter un produit pour l'occasion, avec un budget moyen envisagé de 230 euros en moyenne. Le Black Friday et le Cyber Monday ont un impact fort sur le chiffre d'affaires, puisqu'en 2018 le chiffre d'affaires moyen par jour a triplé pour les sites du panel Fevad.
Black Friday, "vaste opération à la gloire du consumérisme" selon Delphine Batho
L'amendement a été dévoilé sur Twitter dans la publication du député Matthieu Orphelin, ex-La République en Marche, proche de Nicolas Hulot. "Fondé sur la valorisation publicitaire de la surconsommation, le "Black Friday" comme le "Cyber Monday" utilisent le flou encadrant les promotions pour contourner de façon manifeste la législation encadrant les soldes", pouvons-nous lire dans l'amendement. Selon Delphine Batho, le Black Friday est le symbole de l'ultra-consommation, en inadéquation avec la protection de l'environnement.
En effet, l'ex-ministre de l'écologie explique dans l'amendement sa volonté d'abolir l'événement commercial, pour des raisons environnementales et sociétales: "Outre son bilan environnemental désastreux, cette opération repose sur une communication trompeuse en direction des consommateurs, laissant supposer qu'ils bénéficient de réductions de prix considérables, alors qu'une étude de comparaison de prix réalise par l'UFC-Que Choisir prouve que la moyenne des réductions effectivement pratiquées est inférieure à 2%. Le présent amendement vise donc à mettre fin à cette pratique commerciale qui contribue au gaspillage des ressources, glorifie la surconsommation et constitue au final une arnaque par une publicité trompeuse."
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