Lille mise sur la Formation
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Lille et son agglomération cherchent à devenir un lieu de prédilection pour
les centres d'appels. Aujourd'hui, 80 centres sont déjà implantés dans la
métropole lilloise. Ils emploient 6 400 personnes, soit 1,2 % de la population
active. Le bassin d'emploi affiche un taux de chômage de 13 %. Mais ce chiffre
cache un excédent de main-d'oeuvre non qualifiée. D'où l'accent sur la
formation des ressources. « Nous avons 130 000 étudiants à Lille, dont 30 000
en formation tertiaire. Il y a déjà une culture de la relation et de la vente à
distance, due aux Trois Suisses, à la Blanche Porte... », affirme Sébastien
Duprez, ingénieur d'affaires à l'Agence pour la promotion internationale de
Lille Métropole (APIM).
BESOINS EN FORMATION ESTIMÉS À UN MILLIER DE PERSONNES PAR AN
Sur cette base, des réponses particulières
pour la formation aux métiers des centres d'appels ont été créées, comme le
Cepreco, centre de formation affilié à la Chambre de Commerce et d'Industrie.
Deux cents étudiants, de niveau Bac, y suivent les cours sous contrat de
qualification. La métropole lilloise additionne les filières d'enseignement
spécialisées dans le management des centres d'appels : une formation au métier
de superviseur à Sup de Co Lille, une autre à l'Institut européen
d'administration des entreprises, ainsi que deux DESS de commerce
électronique. Les besoins de formation aux métiers des centres d'appels sur la
région sont aujourd'hui estimés à un millier de personnes par an. Les
formations existantes concernent déjà plus de cinq cents personnes. Par
ailleurs, l'Education Nationale mène un test à Lille dans le cadre de la
formation complémentaire d'initiative locale. Quatre lycées ont chacun créé une
classe de quinze personnes qui seront formées aux métiers des centres d'appels,
sous forme d'alternance ; les étudiants passant une semaine au lycée et une
semaine dans l'une des vingt entreprises partenaires. L'APIM est très active
auprès des partenaires locaux. Elle a déjà pris contact avec les sociétés de
travail temporaire. Adecco, Manpower, Adia... ont été invitées à monter des
agences spécialisées en centres d'appels. Une antenne spécifique de l'ANPE a
aussi été créée. « Nous avons décidé de ne pas créer d'hôtels publics pour les
centres d'appels, car il y a déjà une offre foncière suffisante, avec des
loyers variant entre 450 et 900 francs le mètre carré », explique Sébastien
Duprez.
UNE APPROCHE FAVORISANT LE LONG TERME
Les
centres peuvent, en revanche, bénéficier d'aides en nature, surtout au stade de
recrutement - sélection, classement des dossiers, travail administratif,
convocations aux entretiens. Cela peut accélérer singulièrement toutes les
procédures. « Quand Atos a créé un centre de support technique de 600 personnes
pour le compte d'un fournisseur d'accès Internet, deux mois seulement se sont
écoulés entre le premier contact et l'ouverture du centre. Et pendant ce temps,
nous avons assuré le recrutement d'une centaine de personnes pour lui. » Le
fond d'aide à l'installation du Conseil régional peut allouer une prime allant
jusqu'à 10 000 francs par emploi créé. Les fonds européens viennent abonder
dans la même proportion que les fonds locaux. Certains quartiers de la
métropole lilloise sont aussi éligibles pour la prime d'aménagement du
territoire allouée par la Datar, entre 10 000 et 30 000 francs par emploi créé.
La Ville peut aussi décider de l'exonération de la taxe professionnelle pour
une période de deux à cinq ans. Mais cet avantage n'est pas accordé de façon
systématique : pour l'APIM, il s'agit de privilégier les contrats à durée
indéterminée par rapport au travail temporaire, de développer les métiers liés
à la relation clients, au commerce électronique, à la logistique et à la santé.
Cette approche favorisant le long terme caractérise la politique de la Ville :
Lille veut devenir la capitale des métiers du centre d'appels. Un club des
responsables des call centers a été créé. « Nous sommes maintenant en train de
réfléchir à une représentation associative des salariés des centres, ajoute
Sébastien Duprez. Notre objectif est de monter des assises des centres
d'appels, pour amener les uns et les autres à une discussion sur l'avenir de
leur métier. »