Le Web au secours des centres d'appels
Recruter via Internet coûte moins cher qu'une petite annonce presse. Les jeunes candidats, très recherchés par les entreprises et les agences d'intérim, utilisent naturellement ce nouveau média. Une société s'est spécialisée dans le créneau des métiers du call center en ouvrant un site dédié.
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Manpower a revu son site internet pour faciliter sa recherche de candidats.
La version 3 du site est devenue un portail recensant vingt-neuf familles
d'emploi. Le postulant peut gérer sa recherche d'emploi, un moteur de recherche
détecte les offres susceptibles de correspondre à son profil et lui envoie
directement sur son mail. Pour Manpower, Internet représente un outil
complémentaire efficace pour recruter des collaborateurs intermédiaires :
depuis avril 2000, le site manpower.fr a enregistré 30 000 candidatures
spontanées. Cet exemple, loin d'être isolé, illustre une tendance lourde dans
l'univers du recrutement : l'utilisation du Web comme nouvel outil de recherche
de profils. Accompagnant la vogue de l'Internet, employeurs, candidats et
prestataires vont surfer pour déposer des candidatures ou trouver les
postulants aux métiers du télémarketing. Mais, malgré une offre d'emplois de
plus en plus importante, il n'existait pas de site entièrement dédié aux
professions des call centers, jusqu'au lancement récent de
webtelemarketing.com. Créé au second semestre 2000 par Richard Holzmann,
fondateur d'Ecritel (hébergeur de sites Minitel puis Internet), ce site est
dirigé par Christophe Caille, ancien de L'Oréal. Une première levée de fonds
d'un million de francs devrait lui suffire pour assurer son développement
jusqu'à 2002. Ecritel, qui travaillait déjà avec des agences d'intérim comme
Kelly, Manpower ou Hays Alpha, avait diagnostiqué des besoins importants en
matière de call center, surtout pour les emplois qualifiés. « Ce secteur
connaît un turn-over important qui lui coûte cher, d'autant que les entreprises
recherchent de plus en plus des personnels en vue de postes stables », analyse
Christophe Caille. Sur webtelemarketing.com, tous les profils sont présents, du
téléacteur au chef de plateau en passant par les télévendeurs, hotliners et
superviseurs.
LES ÉTUDIANTS COURTISÉS
Côté candidats,
le site a mené des actions de communication ciblées pour faire venir un maximum
de postulants : dans les magazines spécialisés, et sur les salons comme
Reccatel et le SeCA. Par ailleurs, une distribution de 20 000 tracts sur des
manifestations liées au CRM a permis au nouveau service de se faire connaître.
Les concepteurs du site estiment que sur cent salariés en centres d'appels, une
soixantaine auront bougé d'ici la fin de l'année. Même s'il se défend de
vouloir débaucher les employés des centres, Christophe Caille reconnaît que ce
fort turn-over va contribuer à alimenter ses annonces en ligne. Parmi les
personnes recherchées, les étudiants sont une cible prioritaire. En particulier
au sein des écoles préparant aux BTS action commerciale et informatique, très
recherchés par les entreprises employant des télévendeurs et des hotliners.
Mais d'autres profils estudiantins peuvent également intéresser les call
centers : ceux qui maîtrisent plusieurs langues étrangères ou qui peuvent se
prévaloir d'une spécialisation en médecine ou en droit. « Nous avons demandé à
Edudata, agence de communication spécialisée sur le monde étudiant, de nous
concocter une proposition de campagne dédiée à cette cible », ajoute le
directeur général de webtelemarketing.com. Mais, pour attirer ces étudiants,
il faut améliorer l'image du secteur du télémarketing, qui a souffert. « Notre
discours, repose sur le fait que les métiers des centres d'appels ne sont pas
que des petits jobs », précise Christophe Caille. Malgré cet effort de
communication, en période de quasi plein emploi, les candidats risquent d'être
plus difficiles à attirer que les annonceurs. Trois types d'entreprises passent
des annonces sur webtelemarketing.com. Les centres d'appels internes aux
sociétés, les outsourceurs et les agences d'intérim. On peut ajouter à cette
typologie quelques cabinets de recrutement et autres chasseurs de têtes, pour
la cible des cadres. Pour faire connaître son offre, le site a organisé des
opérations de promotion, comme la gratuité jusqu'à janvier 2001, puis la mise
en place de tarifs préférentiels. La filiale d'Ecritel se rémunère sur le prix
de l'annonce et la présence possible de logos et de bandeaux de publicité aux
couleurs des clients. L'annonce de base coûte 690 F HT, avec une périodicité de
deux mois pour l'instant, mais qui devrait devenir hebdomadaire rapidement. Le
site cherche un partenariat éditorial pour insérer du contenu sur le marché des
centres d'appels. Dans la version deux, en phase de lancement, les annonceurs
bénéficieront de statistiques sur le nombre de CV reçus via les annonces du
site. Les envois de curriculum vitae passeront par le serveur de
webtelemarketingpour être comptabiliser. Persuadé de remplir un vide dans
l'univers du recrutement en ligne spécialisé call center, Christophe Caille
envisage déjà une présence en région et espère bien revendiquer une couverture
nationale d'ici septembre prochain. L'objectif étant de réaliser un chiffre
d'affaires de 2,50 millions de francx en 2001 et d'être rentable dès la
première année d'exploitation. « Le marché est désorganisé. Il y a encore
beaucoup de choses à mettre en place », précise-t-il, conscient qu'il ne sera
pas seul très longtemps sur ce créneau porteur.