Exercices délicats
Comment concilier satisfaction client et rentabilité ? Comment ne pas
détériorer son image, amoindrir - sinon “détruire” - la fidélité de ses clients
et satisfaire au désormais sacro-saint “retour sur investissement”, qui guide
tant de politiques d'entreprise, et bien au-delà de la seule relation client ?
Au fil des ans, ces problématiques ont pris une importance majeure. Alors
qu'elles étaient, pudiquement, passées sous silence pendant l'âge d'or de
l'expansion des centres d'appels. Il est vrai que l'exercice est délicat. A
l'image de l'éternel problème du dimensionnement, qui en est un paramètre clé.
Mais, bien sûr, pas le seul. Loin de là. Finalité même du centre de contacts,
organisation - propre à l'entreprise et au centre lui-même -, management des
compétences, et donc formations adaptées, intégration des outils, tels que
serveur vocal interactif, base de connaissances, site internet..., avec un rôle
précis pour chacun, ... constituent autant de facteurs qui vont entrer en ligne
de compte. L'interview de ce numéro, dans le cadre d'un marché hautement
concurrentiel et sur lequel la nature même des produits implique une relation
client sans faille, en apporte une preuve particulièrement intéressante. Qui
plus est avec la communication de résultats chiffrés, ce qui n'est pas si
courant et donc à signaler. Un interview qui, également, confirme une tendance
en développement plus que sensible : celle de “l'autoservice”, c'est-à-dire
des prestations réalisées par le client lui-même. Tendance qui touche
aujourd'hui de nombreux secteurs : Banque, Assurance, Télécommunications,
Services publics... Mais dont la mise en œuvre est, elle aussi, un exercice
délicat, basé sur des interrogations nouvelles : jusqu'où aller en termes
d'autonomie accordée au client ? Pour quel type de prestations ? Avec quel
niveau de souplesse ? Etc. La relation client est bel et bien un chantier
perpétuel.