Bordeaux opte pour le provisoire
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«Fin 1998, alors que nous étions en pleine déferlante d'implantations de
centres d'appels, nous avons rapidement constaté que nous perdions malgré tout
des projets de l'ordre de 300 à 400 emplois chacun. Il était donc temps de
réagir. Le BRA a tiré la sonnette d'alarme auprès des collectivités qui nous
financent et, après la création d'un groupe de travail, nous avons décidé de
structurer notre offre malgré un réel déficit d'installations immobilières sur
des surfaces de 1 500 à 2 000 m2 », raconte William Ballue, chef de projet au
sein de l'Agence de développement économique de la Gironde (BRA). Seul
impératif : l'organisme voulait éviter toute distorsion de concurrence et ne
pas marcher sur les plates-bandes des entrepreneurs. Il a donc opté pour une
solution de centre d'appels relais, un bâtiment dédié à l'accueil provisoire de
centre d'appels, pour une durée inférieure à 23 mois, une sorte de pépinière.
La démarche consiste donc à ne pas apporter de solution définitive aux patrons
de centres d'appels mais à leur fournir en revanche une aide immédiate. Cet
immeuble, livré en décembre 2000, est le fruit d'un portage public de la
Chambre de Commerce, des collectivités locales et de l'Europe. Il a été pensé
pour subir de fréquents déménagements et ne comporte donc à ce titre aucun
poste de travail équipé ni aucun PABX mutualisé. La contrepartie à une telle
précarité ? Un loyer de 80 euros par m2 et par an, soit 20 % inférieur aux prix
du marché. « Avec ce concept, nous pouvons donc dépanner les centres d'appels
en mal de locaux sur la région en leur laissant le temps de discuter avec les
promoteurs immobiliers pour leur installation définitive, poursuit William
Ballue. Le temps pour eux de monter en puissance. Quoi qu'il en soit, nous
n'ambitionnons aucunement d'être une région dotée de grosses capacités
d'accueil dédiées aux centres d'appels : nous sommes avant tout la capitale du
vin. » D'ailleurs, lorsque les locataires actuels (e-Laser et e-Liberty) vont
déménager, BRA compte dédier ce bâtiment plus largement à de l'activité
consommatrice ou génératrice de débits forts, mais plus forcément aux seuls
centres d'appels. Et pour cause : « Le rythme de réception des dossiers a trop
chuté et si un projet de SSII ou de studio de cinéma se présente à nous, nous
l'accepterons sans hésitation. Il sera alors temps de rebaptiser ce centre
d'appels relais... »