Les multiples facettes des sociétés de CONSEIL
Les sociétés de conseil sont-elles des partenaires incontournables d'un centre d'appels ? Dès la création et plus encore en phase d'optimisation, leur mission est parfois d'arbitrer des conflits internes, d'enrichir le métier, de considérer autrement une activité parfois trop concentrée sur la productivité.
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Le rôle des sociétés de conseil dépasse souvent la simple mise en œuvre
d'un centre d'appel. Comme le constate un ancien chef de projet de centre
d'appels, « les conseillers nous incitent à sortir de la logique des gains de
productivité. Les centres d'appels, c'est un métier de flux, de productivisme.
On ne le changera pas, mais il ne faut pas tout sacrifier à la recherche des
gains. Les cabinets contribuent à l'enrichissement de notre métier ». Les
sociétés de conseil apportent une approche différente, celle des business plans
et de l'appréciation des résultats sur le chiffre d'affaires global, tous
réseaux confondus, et sur la satisfaction du client. Cette logique marque la
rupture avec le raisonnement classique en termes de temps d'attente et de
nombre d'appels passés en une unité de temps. Autre avantage indéniable d'un
prestataire externe : il ne gère pas le quotidien et peut se mobiliser
entièrement pour pallier les problèmes urgents. De plus, une société de conseil
bénéficie d'emblée d'un crédit de confiance. Et, lorsqu'il s'agit d'optimiser
une structure existante, la démarche de la direction de l'entreprise de faire
appel à un cabinet institutionnalise son savoir-faire. Ce qui permet au
prestataire de se jouer des règles hiérarchiques, de ne pas rentrer dans des
conflits de pouvoir et de s'adresser indifféremment aux départements
antagonistes.
Arbitrer les appels d'offres sur l'équipement
La société de conseil est un bon partenaire dans les
choix technologiques. Elle peut fournir au client les fourchettes des prix
pratiqués sur le marché et faciliter la négociation. Ce qui n'est pas
négligeable car l'intégration d'un centre d'appels et généralement des
applications de gestion de la relation client dans l'entreprise posent le
problème particulier du choix des fournisseurs. Selon une étude du cabinet
Gartner, les entreprises qui souhaitent déployer ces applications doivent le
plus souvent se plier aux exigences de leurs intégrateurs. Ceux-ci, devant
l'inexistance de suite complète fournie par un éditeur unique, font payer de
deux à trois fois le prix de licence des applications pour les installer.
Cependant, le marché des applications pour la gestion de la relation clients
est aujourd'hui au stade de raffermissement et de concentration. Selon les
prévisions, sur une soixantaine de sociétés fournisseurs actuellement sur ce
marché, seules huit ou neuf subsisteront d'ici deux ans. En attendant cette
unification, le conseil extérieur sera utile pour arbitrer un appel d'offres
sur l'équipement. L'appréciation des résultats de l'intervention d'une société
de conseil est une tâche délicate. En pratique, le conseil extérieur est
souvent sollicité pour l'optimisation d'un centre d'appels existant. Ce qui se
traduit par la mise en lumière des failles dans les structures de l'entreprise,
par la préparation des réorganisations et des licenciements. Et n'incite pas
les acteurs à pérorer sur leurs succès.
Grand cabinet ou petite structure ?
Pour le choix d'un prestataire, on trouve sur le
marché du conseil en centres d'appels de grandes sociétés généralistes mais
aussi des cabinets spécialisés en télécommunications, en organisation
d'entreprise, etc. Comment arbitrer entre un grand cabinet et une petite
structure ? Les "plus" d'un petit cabinet sont liés à son positionnement de
spécialiste dans les centres d'appels. On y trouvera plus souvent des personnes
compétentes à la fois en informatique et en téléphonie, maîtrisant la technique
du couplage - ce profil est rare dans les entreprises qui cherchent à créer un
centre d'appels. Les "plus" d'un grand généraliste résident dans sa bonne
connaissance des rouages, des systèmes d'information et de l'organisation de
l'entreprise. Parmi les points négatifs d'une société de conseil de petite
taille, on note son incapacité structurelle d'avoir toutes les ressources
nécessaires à sa disposition. A l'opposé, les points négatifs d'un grand
cabinet résident justement dans la multiplication du nombre des spécialistes et
des interlocuteurs potentiels. Si le responsable des projets dans l'entreprise
a l'habitude de gérer des prestataires multiples, le chef d'un centre d'appels
en fonctionnement préfère avoir affaire à un interlocuteur unique à son écoute.
En pratique, on observe que les grands cabinets de conseil avec leur vivier de
spécialistes, sont mieux placés pour régler des problèmes pointus qui peuvent
apparaître dans les grands centres d'appels. En revanche, une PME obtient
généralement un meilleur contact et d'excellents résultats en faisant
intervenir pour son centre d'appels un cabinet de taille comparable à la
sienne.
Alcatel : un centre d'appels pour réduire les déplacements
Alcatel vient de réorganiser son service après-vente, avec l'assistance du cabinet Orgaconseil. Auparavant, les activités de dépannage chez les clients étaient traitées par les directions régionales du constructeur. Pour limiter les déplacements, il fallait mettre en œuvre le diagnostic à distance avec la téléconnexion sur l'équipement installé chez des clients. Les analystes d'Orgaconseil ont estimé que pour ces opérations de haute technicité, il était nécessaire de réunir des ressources humaines et techniques d'un coût très élevé. Aucune région ne pouvant se le permettre financièrement, le cabinet a suggéré de réunir cette ressource au niveau national, avec la création d'un centre d'appels. Aujourd'hui, les clients sont accueillis par des agents d'accueil et le premier contact ne dure pas plus de douze secondes. Ensuite, ils passent le relais aux opérateurs de télérésolution qui sont en mesure de diagnostiquer la plupart des problèmes à distance. Les techniciens ne se déplacent qu'une seule fois, pour le dépannage, déjà en possession de pièces. Les opérateurs effectuent entre 15 et 40 télédiagnostics par jour suivant la complexité de la panne. A titre de comparaison, la moyenne pour les techniciens est de quatre à six interventions sur site par jour. La solution d'Orgaconseil a permis de diminuer les coûts de production de 40 % environ. Avantage supplémentaire : une meilleure qualification des contrats, avec l'accès en temps réel aux bases de données de l'entreprise, donne aujourd'hui la possibilité de facturer des prestations hors contrat, ce qui n'était pas toujours le cas avant. Ce qui a permis d'augmenter le chiffre d'affaires du service concerné de 10 % environ.