L'intérim appelé au secours
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L'intérim fait partie des solutions permettant de réduire les effets
néfastes du turn-over sur les campagnes. « Les professionnels des appels
sortants sont les plus demandés en province, car il y a beaucoup de postes
liés à la prise de rendez-vous et à la vente par téléphone », explique
Frédérique Mirner, chef d'agence spécialisée en téléservices chez Adecco, à
Nantes. Selon elle, « le turn-over dans ces postes est aussi justifié par une
demande de résistance à l'échec, plus forte que dans d'autres métiers ». Son
agence est aussi souvent sollicitée par le secteur de la VPC avec pour mission
la prise de commandes et la vente additionnelle. Que recherchent en priorité
ses clients centres d'appels ? « La réactivité !, répond Frédérique Mirner.
Par exemple, Bouygues Télécom nous appelle en fin de journée et demande dix
opérateurs, pour le lendemain matin. Nous sommes capables de les fournir.
Parfois, on nous demande vingt personnes et plus, et la durée peut varier
entre une semaine et plusieurs mois. Les centres externalisés demandent
généralement du personnel intérimaire pour toute la durée d'une campagne. »
Les centres externes font appel à l'intérim. Mais le coût reste encore un
problème difficile à résoudre. « Nos clients centres d'appels se rendent
compte que notre personnel intérimaire peut être plus qualifié que leurs
agents », analyse Frédérique Mirner. Son agence ne recrute que des gens qui
ont déjà de l'expérience dans les téléservices. Pendant son recrutement, un
intérimaire recevra un complément de formation nécessaire pour correspondre
aux critères des donneurs d'ordres. Mais, plus ce personnel est qualifié, et
plus il peut être difficile d'imposer ses tarifs. Certains centres externes, à
Nantes, font appel à Adecco pour des appels sortants avec un objectif
commercial. « Ils ont déjà compris qu'il faut des conditions de rémunération
très attractives, mais la réalité ne suit pas car, dans leurs centres, on paie
encore plus souvent au Smic, explique Frédérique Mirner. Ils viennent me voir
pour demander du personnel qualifié. Je réponds : Des gens qualifiés oui, j'en
ai, mais au Smic je n'en ai pas ! Soit vous prenez des débutants soit vous
augmentez la rémunération, au moins d'un euro en plus de l'heure. » A Paris,
les prestations de l'intérim sont plus chères et le coefficient multiplicateur
est aussi plus élevé. En province, la situation est différente. Sur Nantes,
les clients exigent des performances en décalage avec les conditions offertes.
Leur manière de rémunérer les téléagents, aussi bien salariés des centres
qu'en intérim, suscite les critiques de Frédérique Mirner : « Quelqu'un sur
une plate-forme d'appels entrants n'a pas de chiffre d'affaires vente mais il
va gagner sa vie mieux que celui qui fait seulement des appels sortants. Ce
n'est pas logique. »