Les Taxis Bleus : fiançailles rompues au Maroc
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L'idée d'externaliser une partie de l'activité du centre d'appels a germé
avec le constat que la compagnie de taxis devait gérer un flux d'appels
conséquent. 20 000 appels jours, dont quelques milliers d'appels de même type.
Sans compter les difficultés de recrutement des agents pour assurer le service
de nuit. Fin octobre 2002, Les Taxis Bleus décident donc de sous-traiter une
partie des appels de nuit en débordement. Le prestataire, installé au Maroc, a
donc pris le relais sur les mois de novembre, décembre et janvier derniers. «
Très vite, deux problèmes majeurs sont apparus », explique Christophe Beauvais,
directeur général adjoint des Taxis Bleus. Il évoque d'abord un problème
technique concernant le tuyau de télécommunication entre la France et le Maroc
qui ne garantissait pas une fiabilité à 100 %. « Lors des coupures, les appels
reçus en débordement de notre centre nous revenaient. Bien que nos superviseurs
aient l'habitude de gérer des situations extrêmes, ces coupures étaient trop
fréquentes, au moins une fois par semaine, pour qu'il n'y ait pas de
conséquences fâcheuses. »
Un problème de culture lié directement au métier
Il évoque également la difficulté d'obtenir une qualité
équivalente. « Cela n'était absolument pas dû à la qualification du personnel
du centre de Rabat, qui bénéficie d'un très bon niveau universitaire, mais à un
problème de culture lié directement à notre métier », précise-t-il. Des
erreurs, semble-t-il, commises par manque de connaissance pour aiguiller une
clientèle parisienne. « Très vite certains de nos clients se sont plaints,
ainsi que nos chauffeurs, exaspérés par l'inexactitude des messages transmis. »
En plus de ces difficultés techniques et humaines, la compagnie de taxis met
également en cause le prestataire installé au Maroc : « Nous nous sommes
également rendus compte que le prestataire à qui nous avions fait appel, afin
de rentabiliser le tuyau de transmission des télécommunications, l'utilisait le
soir pour des campagnes d'appels sortants pour d'autres clients ». Conséquence
: un décalage de réception pour l'opératrice entre l'appel téléphonique et la
data associée. « Au final, nous avons certes bénéficié d'une réduction de
coûts, mais nous avons surtout pâti de nouveaux et nombreux problèmes. Le
mécontentement de nos clients et surtout celui de nos chauffeurs ont entraîné
l'arrêt pur et simple de cette expérience d'externalisation au Maroc dès le
mois de janvier. Aujourd'hui, avec le recrutement de nouvelles opératrices,
nous gérons nos appels en interne. Néanmoins, nous restons persuadés que,
lorsque le niveau d'interactivité, comme la gestion de mails, est faible, et
que le niveau de service exigé est peu élevé, la solution de délocalisation à
l'étranger est tout à fait adaptée. »