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Le commerce de détail se redresse en France

Au premier trimestre 2021, le volume des ventes dépasserait son niveau du premier trimestre 2019 dans tous les secteurs commerciaux, indique l'Insee.

Publié par Dalila Bouaziz le | Mis à jour le
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Le commerce de détail se redresse en France

En 2020, dans un contexte de baisse historique du PIB en France, les dépenses de consommation des ménages reculent nettement en volume (-7,1% en euros constants, après + 1,8% en 2019). L'investissement se replie fortement (-8,6% après +4%), en particulier celui des ménages (-12,1%), mais de façon moins prononcée pour les entreprises non financières (-7,7 %). Les échanges extérieurs ont été très fortement affectés par la crise sanitaire : en volume, les exportations diminuent de 15,8% et les importations de 11,9%. Dans ce contexte, les ventes du commerce de détail se retournent (-3% en volume) mettant fin à une décennie de croissance régulière. Le repli des ventes est d'une ampleur comparable dans le commerce de gros (-3,2%). Il est beaucoup plus marqué dans le commerce et la réparation d'automobiles (-10,8%).

Les ventes en gros sont freinées par la baisse d'activité des différents secteurs économiques Dans le commerce de gros, l'activité a été pénalisée par la crise sanitaire dans tous les secteurs, à l'exception de celui des grossistes de produits agricoles bruts. Les ventes de marchandises en volume diminuent de 3,2% en 2020, après + 2,4% sur l'ensemble de l'année 2019. En 2020, les ventes en volume des grossistes en équipements de l'information et de la communication baissent (-3,9%). Les ventes d'ordinateurs et équipements périphériques résistent grâce aux besoins liés au télétravail et à l'enseignement à distance, mais ne compensent pas la baisse des ventes de composants et équipements électroniques. L'activité des grossistes en équipements industriels (-7,2%) a été marquée par la détérioration de l'activité dans l'industrie.


Le commerce de détail non alimentaire très affecté par les mesures sanitaires

Dans le commerce de détail, l'activité du commerce non alimentaire en magasin a particulièrement souffert de la crise sanitaire et des mesures prises pour lutter contre la propagation de l'épidémie (confinements successifs, fermeture des magasins non essentiels, etc.) : elle se contracte de 9,3% en 2020. Les ventes des grands magasins s'effondrent (-37,6%). Au sein des commerces non alimentaires spécialisés, les situations sont différenciées : les ventes se maintiennent dans l'équipement du foyer (+0,9%) ; elles progressent notamment dans l'électroménager (+13,4%) et le bricolage en grande surface (+4,6%) mais refluent pour les meubles (-9,9%). L'activité des commerces de pharmacie, articles médicaux et orthopédiques est dynamique (+3,6%). Elle est en revanche en fort repli pour l'habillement et les chaussures (-21,6%), la culture et les loisirs (-14,9%) et la parfumerie (-13%).

L'activité du commerce et de la réparation d'automobiles et de motocycles chute de 10,8 %. Avec l'arrêt de l'activité des concessionnaires automobiles pendant le confinement du printemps 2020, les immatriculations de voitures particulières neuves diminuent d'un quart sur l'ensemble de l'année.

Le commerce alimentaire en magasin rebondit

En 2020, les ventes du commerce alimentaire en magasin progressent de 1,3% après une baisse de 1,6 % en2019. Les petites surfaces d'alimentation générale et magasins de produits surgelés sont favorisés par leur proximité des consommateurs (+ 9% de ventes). Dans l'alimentation spécialisée et l'artisanat commercial, les boucheries-charcuteries (+ 5,2%) et les primeurs (+ 8,9%) ont bénéficié de la confection des repas à domicile, tandis que les boulangeries-pâtisseries (-5,4%) et les cavistes (-3%) ont pâti de la chute de la restauration hors domicile et des occasions festives, et de l'engouement pour le "fait-maison". Les ventes des grandes surfaces d'alimentation générale (hors carburants) se redressent (+ 1,4% après -2,7% en 2019). Elles rebondissent dans les supermarchés (+ 4,6% après -1%) mais continuent de baisser dans les hypermarchés (-1,2 % après -4%).

En effet, selon l'enquête mensuelle sur l'activité des grandes surfaces alimentaires (Emagsa), les ventes de produits alimentaires dans les hypermarchés ont nettement moins progressé que dans les supermarchés, notamment durant le premier confinement. Les ventes de produits non alimentaires ont pour leur part subi une chute beaucoup plus marquée en novembre, avec la fermeture des rayons de produits considérés comme non essentiels.

Le commerce hors magasin augmente fortement (+ 5,9% après + 2,8%). Selon la Fevad, les ventes en ligne des enseignes magasins se sont développées en 2020, avec une accélération des livraisons à domicile, du click & collect et du drive pendant les deux confinements. Les ventes à distance des commerçants qui vendent essentiellement sur Internet accélèrent (+7,5% après +3%).

Les commerçants ont modérément recouru aux mesures publiques de soutien de l'activité

Pendant le premier confinement, 60% des sociétés commerciales de 10 salariés ou plus (5 ou plus dans le commerce de détail) ont déclaré avoir utilisé le dispositif d'activité partielle, mais également les délais de paiement des échéances sociales (47%) et les prêts garantis par l'État (36%). Ces taux de recours sont moins élevés que ceux de l'ensemble des sociétés. Selon la Dares, en mars 2020, au début du premier confinement, le commerce représentait 19 % des salariés effectivement placés en activité partielle, une proportion supérieure à son poids dans l'emploi salarié privé en 2019 (16%).

Le recours à ce dispositif est cependant moins marqué que dans l'hébergement-restauration (13% des salariés en activité partielle pour une part de 5 % de l'emploi salarié).

Fin 2020, l'emploi salarié commercial revient à son niveau de début 2019

En 2020, l'emploi salarié du commerce fléchit de 1% avec la crise sanitaire; le secteur perd 32 200 emplois salariés sur l'année après en avoir gagné 40 800 en 2019. En fin d'année, l'emploi salarié du commerce revient à un niveau proche de celui de la fin du premier trimestre 2019.

L'emploi salarié commercial résiste mieux que celui du tertiaire marchand (hors intérim ; -2,4% en 2020). L'emploi salarié du commerce de détail se replie de 1% en 2020. Il progresse dans le commerce alimentaire (+ 1,4%) et la vente à distance (+ 11,8%) mais chute dans le commerce non alimentaire en magasin (-3,5%). Les effectifs salariés du commerce de gros reculent de 1,3% en 2020. L'emploi se contracte dans tous les secteurs, en particulier dans le commerce de gros de produits alimentaires, boissons et tabac (-3,1%). L'emploi salarié dans le commerce et la réparation d'automobiles cesse de croître (-0,3%), mais résiste mieux que les autres secteurs commerciaux grâce à la progression des effectifs dans l'entretien et la réparation.

Après une chute d'un tiers au premier trimestre, l'emploi intérimaire commercial se redresse et termine en baisse de 6,4 % fin 2020. Le recours à l'intérim recule dans le commerce et la réparation d'automobiles et le commerce de gros mais progresse dans le commerce de détail.

La fermeture des commerces non essentiels de début 2021 a un impact moins marqué qu'en 2020

Les fermetures des commerces non essentiels ont un impact très différent en 2020 et 2021, ainsi que l'illustrent les évolutions de dépenses par carte bancaire. Du 3 avril au 19 mai 2021, les dépenses dans l'habillement sont en moyenne très inférieures à leur niveau de la période équivalente de 2019 (- 56 %), mais la baisse est beaucoup moins prononcée qu'entre le 17 mars et le 11 mai 2020 (- 85%). La situation est comparable pour les dépenses en meubles ou en carburant. Pour les magasins de quincaillerie, les dépenses par carte bancaire CB sont supérieures pendant la fermeture de 2021 par rapport à 2019 (+19 %), alors que la fermeture de 2020 avait réduit leur niveau de moitié (-48 %).

Les dépenses alimentaires par carte bancaire CB se sont maintenues en 2021 (+22%) à un niveau équivalent à celui de 2020 (+ 19%). Les dépenses ont augmenté dans le e-commerce généraliste.

Au 1er trimestre 2021, l'activité dépasserait le niveau du 1er trimestre 2019

Au premier trimestre 2021, le volume des ventes dépasserait son niveau du premier trimestre 2019 dans tous les secteurs commerciaux, en particulier dans le commerce de gros non alimentaire (+ 4%) et dans le commerce de détail alimentaire (+7%). Les ventes à distance des commerçants qui vendent essentiellement sur Internet culmineraient à 31% au-dessus de leur niveau du premier trimestre 2019.




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