Vraie question
Il aura fallu bien des relances. Mais le résultat est là. Notre désormais
traditionnel classement des cinquante premiers outsourceurs français, version
2004, est sans doute l'un des plus représentatifs depuis sa création, en termes
de sociétés présentes. Mais est-il également représentatif de l'état du
marché?? C'est la, vraie, question que l'on peut se poser. En effet, en
comparant les chiffres d'affaires 2003 et 2004 des classés, on arrive à une
progression de 10,2 %. Les dix premiers enregistrant, quant à eux, une hausse
de près de 7 %. Or, ce n'est un secret pour personne, l'année 2004 n'a pas été
une année euphorique, même si elle a été vraisemblablement meilleure que les
précédentes. Et la pression sur les prix était fortement présente. Alors, effet
du “déclaratif”?? Du retour dans le classement de sociétés significatives qui
en avait disparu?? De plusieurs belles performances individuelles?? Ou, tout
simplement, confirmation que l'outsourcing est toujours sur un marché porteur??
Comme souvent, la réponse est sans doute dans un mix de ces hypothèses. De
toute façon, même si les chiffres d'affaires sont réellement en hausse sensible
- et tant mieux -, inutile de se voiler la face. Chacun sait que l'essentiel
n'est pas là. « Qui gagne de l'argent parmi les dix premiers du marché??
Pratiquement personne?! », n'hésite pas à dire Laurent Uberti, président du
SP2C, le nouveau syndicat professionnel des outsourceurs, que l'on ne pourra
pas accuser de langue de bois. Mettant ainsi clairement le doigt sur la
problématique majeure du secteur?: la fragilité de ses entreprises. Et pas
seulement de ses dix premières. Loin de là. Et d'en appeler, avec raison, à la
responsabilisation de l'ensemble des acteurs de la chaîne. Le chantier est
vaste, compliqué, de longue haleine. Mais, côté outsourceurs, la volonté est
là. Aux autres parties de répondre présent.