Vieux démons
Qu'il s'agisse des implantations, du nombre de positions, du marché en
valeur des logiciels de CRM, de l'intégration de nouvelles technologies... le
monde des centres d'appels devrait continuer à enregistrer, dans les prochaines
années, des croissances souvent à deux chiffres. Si l'on en croit, tout du
moins, les différents instituts qui ont fait de ce secteur leur tasse de thé.
Tant mieux. Mais faut-il pour autant considérer que tout est rose dans le monde
de la relation client à distance ? Rien n'est moins sûr. Car ce marché est
toujours en proie à ce qui fait maintenant, presque, figure de "vieux démons".
A commencer par son image qui, malgré les réelles avancées de certains centres
intégrés et d'outsourcers en matière de gestion des ressources humaines,
n'arrive toujours pas à être véritablement positive. La présence dans les
esprits des excès passés - mais aussi présents si l'on se fie à l'enquête de la
CFDT (voir p. 34) - ne milite pas pour une transformation des perceptions. Et
en particulier de celles du grand public et des médias. En suivant par la
reconnaissance même du métier de téléacteur, téléconseiller... quel que soit
son nom. La fameuse convention collective des métiers du centre d'appels fait
toujours figure d'arlésienne. Et chacun dans son coin, ou plutôt son secteur,
fait comme bon lui semble. En continuant par le retard, toujours conséquent, en
matière de formation et de diplômes adéquats. Heureusement que certaines
collectivités locales ou initiatives privées sont là pour pallier les lacunes
des acteurs publics. A ce tableau en demi-teinte, vient s'ajouter, comme le
prouve notre Dossier, la problématique de plus en plus aiguë du recrutement. Et
tout particulièrement dans nos grandes métropoles. Certes, le "bonheur est dans
le pré", mais tous les centres d'appels ne peuvent s'implanter dans les champs.
A l'heure où la majorité des entreprises ont, enfin, pris conscience de la
nécessité de placer la relation client à un niveau stratégique, c'est bien
l'ensemble des acteurs qui doivent aujourd'hui se mobiliser pour modifier le
statut de leur métier. Sinon quelques-unes des belles progressions avancées par
les instituts ne resteront à terme qu'au stade de prévisions.