Un choix lourd de sens
Faire le choix du CTI puis l'installer dans le centre d'appels n'est pas une décision à prendre à la légère. La rentabilité de cette opération ne peut en effet s'atteindre que si l'on a bien réfléchi au préalable pour prendre les bonnes décisions et s'entourer des bons partenaires.
Faire évoluer un centre d'appels vers le CTI doit s'envisager comme un
véritable projet et pas simplement comme l'ajout d'une fonction complémentaire.
Ce qui a nombre d'implications sur la façon de concevoir l'installation de
cette nouvelle technologie. En premier lieu, il convient de bien cerner ce que
l'on veut faire avec le CTI, de manière à déterminer si l'on en a vraiment
besoin. Comme le raconte Fabrice Roux, directeur des opérations de Cohéris
Atix, « une partie des CTI que nous avons pu installer tenait un peu lieu de
gadget. Le CTI n'est pas toujours indispensable, il faut savoir l'utiliser pour
ce qu'il sait faire, pas pour autre chose. » Ce qui suppose de maîtriser un
minimum le domaine, d'au moins être conscient de ce que la mise en oeuvre du
CTI implique au niveau installation, administration, maintenance, conséquences
sur l'équipement informatique de l'entreprise. « Il faut raisonner globalement
au niveau de l'entreprise, ajoute Patrick De La Marandais, responsable du
marketing et des ventes de Novavox. Et aussi voir les bénéfices que la solution
peut apporter, les confronter aux coûts que son installation va engendrer. »
Une fois prise la décision d'adopter le CTI, il faut alors l'installer et le
mettre en oeuvre. Une démarche bénéfique si l'entreprise s'astreint à suivre
une procédure tenant compte de toutes les étapes à respecter. « En premier
lieu, il faut bien préparer l'entreprise, et notamment les équipes du centre
d'appels, à l'évolution, note Nicolas Kaploun, directeur général Europe du Sud
de Genesys, leur vendre les apports du CTI. Le but, c'est d'éviter le rejet, de
faire comprendre la valeur ajoutée du projet. Il faut vendre le projet
socialement, humainement. » Vient ensuite la période de rédaction du cahier des
charges. « C'est seulement après cela que l'on peut commencer à chercher une
solution CTI adaptée », souligne Fabrice Roux. Une fois ce choix effectué, il
faut en passer par plusieurs phases, dont aucune ne doit être négligée :
intégration, validation, formation, administratio...
PRÉVENIR PLUTÔT QUE GUÉRIR
La formation est l'un des points les plus
épineux de ce point de vue. Une formation solide des téléopérateurs est une
donnée cruciale du bon fonctionnement du CTI. Mais aussi une épreuve de longue
haleine. On considère généralement qu'il faut un mois et demi pour rendre un
agent opérationnel et un an et demi pour qu'il devienne totalement autonome.
De même, la phase de validation est d'une importance majeure. Pour Fabrice
Roux, « il vaut mieux démarrer avec 15 jours de retard plutôt que de se
focaliser sur une date avec une solution qui ne marche qu'à moitié au risque de
provoquer un échec. Il faut en effet être conscient qu'une fois démarré, il
n'est pas question d'arrêter ce type de solution. Ce qui implique, en cas de
modifications à apporter, de devoir intervenir de nuit, avec tous les surcoûts
que cela entraîne. » Autre élément très important dans l'installation d'une
solution de CTI, le choix d'un intégrateur. A quelques très rares exceptions,
ce type de produits ne peut être mis en oeuvre en interne, car il réclame des
compétences multiples (informatique, CRM, réseaux, télécom...) pas toujours
disponibles dans l'entreprise. C'est donc l'intégrateur qui prendra en charge
la maîtrise d'oeuvre de l'installation et de la mise en route du projet. Une
responsabilité qui implique que l'on ne peut faire appel qu'à des prestataires
ayant une solide expérience dans le domaine. « Il faut choisir un intégrateur
qui peut faire la preuve de ses compétences par ses références, précise Nicolas
Kaploun. Mais aussi vérifier que les ingénieurs qui sont dépêchés dans
l'entreprise sont bien ceux qui ont participé à ces précédents projets et non
de nouveaux arrivants. »
GÉRER LES RESSOURCES HUMAINES
Une fois validé et mis en place, le centre d'appels CTI peut fonctionner. Mais
son efficacité tient alors au fait que l'on sache prendre en compte l'aspect
humain. En effet, le CTI ayant pour objectif d'améliorer la productivité des
téléopérateurs, la tentation est grande de pousser le personnel à en faire
toujours plus, notamment en réduisant le délai entre chaque appel. Avec comme
risques un important turn-over et une dégradation de la qualité du service
rendu aux clients de l'entreprise. On considère ainsi que près d'un appel sur
quatre n'obtient pas satisfaction dans le pire des ca... L'un des meilleurs
moyens de pallier ce type de problèmes, c'est de planifier l'activité des
agents, de déterminer le nombre d'opérateurs dont on a besoin un jour donné.
Pour Nicolas Kaploun, « les outils qui permettent d'établir ces plannings
prévisionnels sont intéressants pour tous les centres d'appels et pratiquement
vitaux pour les grands centres de plus de 40 positions. Cela ne sert à rien
d'avoir 100 personnes présentes s'il n'y a de travail que pour la moitié
d'entre elles. Et planifier permet également de ménager les équipes, de manière
à limiter absentéisme et turn-over. » La prise en compte de la dimension
humaine permet donc de diminuer les coûts de personnel tout en conservant une
qualité de service optimale. Deux bonnes raisons de s'y intéresser de près !