Solutions logicielles : concilier le social et l'organisationnel
Les outils d'aide à la planification ne sont pas nés avec la Loi Aubry. Et, bien que celle-ci leur ait donné un joli coup de pouce commercial, tous n'ont pas intégré pour autant les contraintes sociales liées à l'organisation d'un centre d'appels.
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Aujourd'hui, même si les centres d'appels dans leur majorité sont équipés
de logiciels pour gérer leur activité, beaucoup ont pleinement conscience de
l'inaptitude de leur outil à gérer la dimension 35 heures. Côté positif :
contrairement à d'autres secteurs, les managers sont extrêmement sensibles au
fait qu'ils ne pourront s'en sortir socialement sans outil pointu, à savoir une
solution qui soit capable de prendre en compte les contraintes non seulement
d'ordre organisationnel, mais également d'ordre social. A l'heure actuelle, la
plupart des outils disponibles sur le marché (Diags, Holy-Dis, Manatom...) ne
savent gérer que la partie organisationnelle en imposant une programmation par
contraintes (quel est le meilleur niveau d'effectifs dans la journée, la
semaine, le mois ou l'année ?) et générer essentiellement une mesure de la
productivité.
PRENDRE EN COMPTE LES BESOINS RÉELS DU PLAN DE CHARGE
« Ce n'est pas suffisant car, avec les 35 heures, si l'on
veut que la flexibilité accrue du temps de travail soit socialement bien
acceptée et utile sur le plan organisationnel, il est indispensable que les
managers concernés puissent intégrer rapidement leurs règles de gestion avec
des outils capables de les prendre réellement en charge, avec notamment des
systèmes de tournantes assises sur des quotas qui sachent également faire face
à des absences imprévues », précise Stéphanie Savel (ASG Conseil). Une aubaine
donc pour les éditeurs qui sauront rapidement mettre au point des solutions
pour répondre à de tels besoins. Pour l'heure, existe une solution, d'origine
française, qui semble parfaitement prendre en compte cette double
problématique. Il s'agit du logiciel Octime, édité par la société Octea,
capable de planifier l'emploi du temps du personnel en fonction des besoins
réels du plan de charge du ou des services concernés. Composé de quatre modules
(le planning, l'outil d'aide à la planification de l'emploi du temps,
l'annualisation pour la gestion du stock d'heures effectuées, la modulation
pour la définition des horaires de travail et enfin le module d'aide au
remplacement, capable de faire face à toute absence imprévue) et commercialisé
à partir de 9 000 francs HT, cet outil offre également la possibilité
d'effectuer des simulations sur le travail d'une personne ou d'une équipe afin
d'en évaluer les coûts.
CONCEVOIR UN PLANNING THÉORIQUE EN QUELQUES HEURES
« Contrairement aux solutions concurrentes du
marché, notre outil vient remplacer la gomme et le crayon, explique Philippe
Montagut, directeur marketing d'Octea. Il offre la garantie d'optimiser
l'emploi du temps du personnel tout en respectant les contraintes légales liées
à la législation sur les 35 heures. Contrairement à des solutions concurrentes,
notamment chez Holy-Dis ou Diags, qui s'inscrivent dans une optique de
programmation par contraintes en imposant un emploi du temps élaboré
automatiquement en fonction des besoins, notre solution s'inscrit totalement
dans un contexte d'aide à la décision : nous allons fournir au responsable du
service un outil simple d'utilisation qui va l'aider à planifier théoriquement
l'emploi du temps tout en lui fournissant des corrections. » Par exemple, si
une personne tombe malade aujourd'hui, l'outil va être capable de proposer un
remplaçant doté des mêmes compétences et présentant par ailleurs le compteur
d'heures le moins élevé dans le mois afin que le remplacement coûte le moins
cher possible à l'entreprise. Un gain de temps considérable, si l'on en croit
Philippe Montagut, qui assure qu'une fois les ressources et les besoins
recensés, la conception du planning théorique ne demandera que quelques heures,
moins d'une journée de travail. En quatre jours, l'utilisateur est censé être
totalement autonome dans la gestion d'une telle solution. Sur les 1 200
licences Octime vendues par Octea, 10 % ont été déployées dans les centres
d'appels, dont celui de Wanadoo. « Le marché des centres d'appels représente
pour nous une réelle opportu-nité et nous sommes convaincus que nos ventes dans
ce secteur vont continuer de croître dans les prochaines années », conclut
Philippe Montagut.