6 conseils pour rester dans la loi
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1/ En premier lieu, il est impératif de dresser un état de la situation
existante, avant de recenser les nécessités économiques et l'entreprise afin de
les faire coïncider avec les techniques juridiques en matière de 35 heures.
Concrètement, il s'agit pour le manager du centre d'appels de réaliser un audit
des contrats, de recenser les différents accords collectifs applicables en
matière de durée du travail, et de vérifier si l'entreprise relève de la
Convention Collective des Télécommunications, de la Convention Syntec ou d'une
autre. 2/ Attention aux allègements de charges sociales qui nécessitent de
pouvoir justifier véritablement aux agents contrôleurs de l'Urssaf de la
réalité de la mise en place des 35 heures. L'employeur qui ne sera pas à même
de justifier, documents à l'appui, que l'ensemble de ses salariés a bien
respecté un horaire de travail réduit encourt un arrêt pur et simple des
allègements de charges et également le remboursement rétroactif des allègements
pratiqués. De telles sanctions auront indéniablement un effet majeur en termes
de coûts pour l'entreprise qui ainsi devra faire face à une augmentation
mathématique du coût de sa main-d'oeuvre. 3/ Les centres d'appels qui
choisissent de mettre en place les 35 heures sous forme de jour de repos sans
avoir mené au préalable des négociations avec l'ensemble des représentants du
personnel doivent savoir qu'ils sont tenus, conformément à l'article 212-9
alinéa 1er du Code du travail, de mettre en place un calendrier de jours de
repos sur une période qui ne peut qu'être de quatre semaines, au risque
d'encourir des sanctions civiles, voire pénales. 4/ Le système de
comptabilisation du temps de travail devra, comme l'exige la Loi Aubry, être
infalsifiable si le décompte "est assuré par un système d'enregis-trement
automatique". La pointeuse est à déconseiller car il n'est pas facile de
contrôler son utilisation dans le cadre d'horaires non uniformisés. Si
l'employeur choisit de mettre en place un système de décompte individuel et
manuscrit, il sera préférable, afin d'éviter toute contestation, de s'assurer
que ses salariés y apposent chaque semaine leur signature. Attention donc aux
décomptes établis unilatéralement par l'employeur : ils pourraient être mis en
cause par l'Urssaf en cas de contrôle d'entreprise si cette dernière a opté
pour le bénéfice des allègements de charges dans le cadre de la réduction du
temps de travail. 5/ Attention au travail du dimanche qui nécessite une
autorisation préalable délivrée par le Préfet après dépôt de dossier en bonne
et due forme. Il semblerait que toutes les entreprises ne soient pas informées
de l'existence d'une telle disposition. L'autorisation est délivrée à durée
déterminée et demande à ce que l'employeur concerné démontre "l'impossibilité
pour des raisons techniques d'interrompre les travaux le dimanche pour répondre
aux besoins du public", conformément aux articles L 221-9 et suivants du Code
du travail. Il n'existe donc pas d'autorisation préalable permanente. 6/ De
même l'article L 212-2-2 du Code du travail énumère de manière exhaustive la
liste des motifs pour lesquels un centre d'appels peut pratiquer la
récupération : "Seules peuvent être récupérées selon des modalités déterminées
par décret, les heures perdues par suite d'interruption collective du travail
résultant d'une intempérie, d'une cause de force majeure, à l'occasion du
chômage d'un ou de deux jours ouvrables compris entre un jour férié et un jour
de repos hebdomadaire ou un jour précédant les congés annuels". Concrètement,
ce n'est donc pas parce que Monsieur Dupond aura travaillé deux heures de plus
un vendredi qu'il pourra individuellement bénéficier du système de récupération
: la loi précise bien en effet que c'est tout le monde qui devra avoir effectué
deux heures de plus. Ainsi, il faut que ce soit nécessairement dans le cadre
d'une interruption collective du travail. Imaginons, par exemple, qu'une équipe
entière cesse le travail le jour précédant les congés annuels : tout le monde
pourra en ce cas récupérer cette journée. En pratique, cela ne veut pas dire
qu'un employeur n'est pas autorisé à se mettre ponctuellement et
individuellement d'accord avec ses salariés. Seul détail à prendre en compte :
l'accord devra être écrit, ce qui semble assez difficile dans la pratique. En
tout état de cause, la récupération ne pourra aucunement être imposée au
salarié : si ce dernier a, par exemple, travaillé deux heures de plus un
vendredi soir, il pourra demander à ce que ces deux heures supplémentaires lui
soient payées.