FIDELITE 2.0: REMETTRE LE CLIENT AU COEUR DE LA FIDELISATION
PIERRE-YVES FUMAROLI Director, Applications Sales Consulting, Oracle France
Les chiffres
La fidélisation «déconnectée»
Lancer des programmes de fidélisation n'a jamais été simple. Bien que ces derniers soient fondés sur les transactions clients, il s'est souvent avéré impossible d'analyser les comportements des acheteurs et de définir les promotions adaptées qui en découlent. Du fait de la complexité des systèmes informatiques, les programmes de fidélisation ont, en effet, souvent été conçus puis exploités indépendamment de l'activité réelle. Les entreprises ne pouvaient pas les adapter rapidement aux opérations commerciales ponctuelles qu'elles organisaient pour réagir à la conjoncture ou face à la concurrence. Les programmes de fidélisation restaient donc déconnectés des ventes, assurant uniquement un soutien minimal.
Encore récemment, les entreprises avaient deux options: confier leur programme de fidélisation à une agence ou investir dans des ressources informatiques supplémentaires à risque. Aujourd'hui, de gros progrès ont été réalisés: les technologies disponibles permettent d'analyser et d'exploiter toutes les informations clients, même dispersées (différents systèmes d'information, plusieurs services de l'entreprise...), depuis une application commune. Ainsi, les offres de fidélisation peuvent être subtilement personnalisées pour chaque segment de clientèle, voire pour chaque individu. De plus, les analyses en temps réel permettent l'adaptation des offres et prennent en compte, de façon instantanée, les souhaits que le consommateur exprime
La fidélisation à nouveau sous la responsabilité du marketing
En utilisant ces technologies, plus appropriées, le marketing reprend donc la main sur la gestion des campagnes de fidélisation, désormais simplifiées, et étend sa maîtrise à tous les canaux existants.
Enfin, les offres basées sur le mode de vie ou les centres d'intérêt enregistrant un taux de transformation pouvant atteindre 20%, les entreprises doivent davantage considérer ces opportunités de développement. Cependant, elles doivent être capables d'identifier facilement les facteurs-clés de fidélisation, à la fois on et off line, parmi d'innombrables variables. Par exemple, on peut décider de déstocker un produit à perte, pour garder de précieux clients... Aux distributeurs de trouver les bons compromis entre avantages clients et perte.
Nul doute, les médias sociaux ont entraîné une révolution dans les comportements des consommateurs. Ces derniers, lorsqu'ils s'adressent à une entreprise, s'attendent désormais à une communication aussi rapide, interactive et personnalisée que sur Facebook. L'approche «Fidélité 2.0» permet d'accompagner cette évolution. L'ignorer risque de pénaliser sensiblement les projets de fidélisation. A terme, les clients s'orienteront, de fait, vers les entreprises qui les valoriseront le plus.
Parcours
Diplômé de l'université de Compiègne, Pierre-Yves Fumaroli a occupé, chez NCR en France, les postes de consultant, responsable marketing, avant-vente. En 1998, il rejoint Siebel pour contribuer au développement de cette entreprise. Depuis 2006, il est directeur avant-vente CRM pour Oracle en France.