Confirmations
L'an passé, exactement à la même époque, cet éditorial était titré
“Regrettable”. En raison de la difficulté majeure que nous avions eue à établir
notre désormais traditionnel classement des outsourceurs. Cette année, et
heureusement, la situation n'est plus la même. De là à dire qu'il fut facile à
établir, il y a un pas, assez grand, que nous ne franchirons pas. Mais les
faits sont là. Alors que l'année dernière, nous étions péniblement arrivés,
tout juste, à 50 classés, nous avons recueilli pour cette édition près de 70
déclarations. Voilà qui est positif ! Bien sûr, il existe toujours quelques
irréductibles, qui ne sont pas des inconnus pour autant… Bien sûr, il existe
encore quelques zones de flou sur certains chiffres, et en particulier tout en
haut du classement, derrière l'incontesté Teleperformance, la place de n°2
semblant revenir de droit à b2s. Au-delà, ce classement confirme bien les
tendances générales du marché. A savoir, en premier lieu, un ralentissement
global de l'activité. Entre 2002 et 2003, le chiffre d'affaires cumulé des
cinquante premiers a progressé de l'ordre de 7 %. Loin, à l'évidence, des
progressions à deux chiffres enregistrées il y a quelques années. Mais, sans
doute honorable, compte tenu de la conjoncture 2003, des pressions sur les prix
exercées par les donneurs d'ordres, sans oublier la guerre des tarifs que se
sont livrés - et se livrent toujours - certains. Cette progression globale
cache néanmoins des disparités assez significatives. Avec d'un côté, des
augmentations bien en dessous de la moyenne générale et, de l'autre, des
hausses très largement supérieures. Dues au phénomène de concentration, dont on
peut légitimement penser qu'il n'est pas terminé. Ou à des opérations de
croissance interne, via l'ouverture de nouveaux sites, poussée en particulier
par l'essor constant de ce que l'on nomme toujours les “nouvelles”
technologies. Ce classement confirme également la pertinence des
positionnements spécialisés, la réalité de l'off-shore, dont nous avons essayé,
pour la première fois, de déterminer les contours au sein de la profession, et
dont il est largement question par ailleurs dans ce numéro. Ce que ne révèle
évidemment pas ce classement, basé sur le chiffre d'affaires, ce sont les
difficultés en matière de marge et donc de rentabilité. Interviewé dans ce
numéro, le P-dg de Teleperformance France, Patrick Dubreil, n'en fait pas
mystère. Et même s'il ne parle pas au nom de la profession, il met le doigt sur
le problème majeur du moment. Car, si l'outsourcing ne sait pas retrouver de la
valeur, il y a fort à parier que notre classement sera encore largement modifié
l'an prochain… Mais retrouver de la valeur ne peut se faire que conjointement
avec les donneurs d'ordres. Il semblerait, qu'en la matière, des indices
positifs se manifestent. On ne peut que souhaiter qu'ils se tranforment, eux
aussi, en confirmations.