CTI : les vertus du couplage
Le couplage téléphonie et informatique est encore marginal dans les centres d'appels français. Plus pour longtemps. En effet, cette technologie permet de gérer intelligemment les appels entrants, d'assurer le routage des appels et d'utiliser au mieux les capacités du centre d'appels par une gestion automatisée des appels sortants... Avec un retour sur investissement compris entre six mois et un an.
«En France, dans la grande majorité des centres d'appels, le seul lien
entre l'informatique et la téléphonie, c'est l'opérateur. » Jean-Baptiste
Delacour, ingénieur de la division Solutions services client région ouest d'IBM
France, de citer comme exemple cette banque pratiquant le marketing direct,
dotée d'une informatique très pointue, mais qui n'a pas encore automatisé la
connexion avec son centre d'appels. Chez elle, le lien CTI - la synchronisation
entre les informations véhiculées par la ligne téléphonique et celles provenant
de l'informatique de l'entreprise - est effectué par un téléconseiller, qui se
charge de demander son numéro de code au client par téléphone, le tape sur le
clavier de son ordinateur et fait apparaître son dossier sur l'écran.
Pourtant, il est possible d'automatiser ce processus, de gagner du temps et de
faciliter le travail de l'opérateur. La clé, c'est donc le couplage téléphonie
et informatique, le CTI, une technologie qui prend de plus en plus d'essor. «
La première fonction du CTI, c'est la gestion intelligente des appels entrants,
ajoute Jean-Baptiste Delacour. Router le plus vite possible l'appel vers la
personne adéquate, et ainsi éviter l'effet 22 à Asnières, en optimisant la
qualité du service et en augmentant la productivité. » Pour ce faire, il faut
savoir qui appelle, associer cet appel à la fiche correspondant dans le
programme informatique, et la faire apparaître sur l'écran de l'opérateur en
même temps qu'il prend la communication. A la clé, un gain de temps - entre 30
secondes et 3 minutes - et une optimisation des performances, le téléacteur
pouvant entrer dans le vif du sujet et aborder les motifs de l'appel sans avoir
à faire décliner l'identité de son auditeur.
Identifier l'appelant
Mais comment identifier un appel sans demander à
l'appelant qui il est ? Depuis septembre 1997, France Télécom propose une
option "présentation de l'appel" dans ses contrats. Concrètement, le PABX -
l'autocommutateur qui véhicule les appels vers le centre d'appels - est doté
d'un programme informatique lui permettant de saisir le numéro de téléphone de
l'appelant et de le faire apparaître sur l'écran du téléphone de l'opérateur.
Pour peu que ce numéro de téléphone soit pré- sent dans la fiche client, et que
l'on dispose d'une liaison CTI, on peut faire apparaître ladite fiche sur
l'écran de l'opérateur, qui alors accueillera le client par son nom. Attention
cependant, rien n'oblige le client à téléphoner de chez lui ! Et, si ces
numéros ont été stockés à son insu, il pourra même ne pas apprécier du tout que
l'on sache qu'il appelle d'un endroit qu'il croyait connu de lui seul. « Cette
technique est peu exploitée pour les particuliers, constate Jean-Baptise
Delacour. Cependant, en business to business, elle est applicable. »
SVI indispensable
En fait, la meilleure façon de
décharger l'opérateur des opérations d'identification de l'appelant, c'est de
se doter d'un serveur vocal interactif. Dans un premier temps, il déchargera
l'opérateur de tâches automatisables. En demandant à l'appelant de taper son
numéro de code, il lui permettra, par exemple dans le cas d'une relation à
distance avec une banque, de consulter le solde de son compte. Le SVI se
charge, grâce au lien CTI de mettre en route le programme permettant de
retrouver le dossier du client, de chercher les chiffres du solde, et de "lire"
ces chiffres au client. On pourrait même, selon le même principe, automatiser
les virements, mais les banques, par souci de sécurité, rechignent à proposer
cette option. Pour le moment, certaines autorisent les virements de compte à
compte par ce procédé. Au CCF - qui a choisi une solution dont la maîtrise
d'œuvre a été confiée à NCR - Dung Ramon, responsable du marketing banque à
distance, supervise la mise en place d'un centre d'appels avec CTI. Centre qui
sera opérationnel au mois de juillet. « Notre but, explique- t-elle, c'est
d'optimiser notre organisation et d'augmenter la qualité de service. L'une des
premières utilisations du CTI consistera à identifier le client et à faire
monter automatiquement les informations relatives à celui-ci vers l'opérateur.
Mais nous travaillons aussi sur l'ergonomie du poste de travail. Car le plus
délicat, c'est de réaliser une bonne intégration de ce poste avec notre système
d'informations. Si la fiche client monte, mais que l'interface entre
l'opérateur et l'informatique n'est pas homogène, nous perdons d'un côté ce que
l'on a gagné de l'autre. » Cette plate-forme disposera d'écrans sous Windows et
accueillera à terme une cinquantaine d'opérateurs. Cette gestion
"intelligente" des appels ne se borne pas à la possibilité de "faire monter la
fiche du client." A Unité 15, une filiale de M6, chargée de la gestion des
commandes et du service client des différents programmes de téléachat produits
par le groupe, le CTI permet d'affecter les conseillers en fonction d'une part,
du numéro de téléphone composé, différent suivant l'émission de téléachat
regardée, et d'autre part, du ou des numéros de téléphone du client, sachant
qu'en général, les clients pratiquant le téléachat appellent de chez eux. « La
montée automatique de la fiche, c'est un gain de 30 secondes par appel, estime
Christophe Lemée, directeur informatique d'Unité 15. Ce temps gagné permet aux
opératrices de proposer plus rapidement une vente complémentaire. De plus, nous
rationalisons leur temps de travail sous la forme de couleurs - vert, orange et
rouge - s'affichant sur l'écran. Le vert correspond à la durée de la relation
client, 2 minutes 30, puis l'orange, qui dure 1 minute 30, consacré à la
relation commerciale proprement dite, et enfin le rouge, annonçant la clôture
de l'entretien. » Cerise sur le gâteau, le serveur vocal annonce au client le
nom de la conseillère qui va lui répondre avant que celle-ci ne décroche. De
fait, avec un chiffre d'affaires de 20 millions de francs en service client, le
centre d'appels d'Unité 15 est réellement un centre de profits.
Gérer les appels sortants
Principalement utilisée pour
les activités de marketing direct, la gestion des appels sortants a pour
premier intérêt d'optimiser et d'utiliser au mieux les capacités des
téléopérateurs. « L'objectif, pour une société pratiquant le télémarketing,
c'est que le maximum d'appels aboutissent », explique Jean-Luc Rotger,
responsable CTI de la société Integro. Différentes techniques permettent d'y
arriver. Le "Preview Dialing" présente à l'opérateur les coordonnées de la
personne à contacter, laissant à celui-ci l'initiative de l'appel. Le "Power
Dialing" prend appui sur un serveur vocal interactif qui lance automatiquement
les appels lorsque les agents sont disponibles. Il ne passera la communication
que si l'interlocuteur a décroché, détectant si la ligne est occupée par un fax
ou un répondeur. Enfin, le "Predictive Dialing" utilise à plein l'informatique
et la téléphonie : les appels sont lancés en rafale, selon un programme
informatique prenant en compte la disponibilité des agents, en fonction du
déroulement de leurs scripts, et, plus fort encore, du taux de réussite
statistique des appels. Concrètement, cette version téléphonique du surbooking
pratiqué par les compagnies aériennes permettra de lancer beaucoup plus
d'appels que d'agents prêts à les recevoir. « On appelle trois numéros en
supposant qu'un seul aboutira, ajoute Jean-Baptiste Delacour. Mais le problème
est que, si dans ces trois appels, deux aboutissent, on raccrochera au nez de
l'appel "en trop". Aux Etats-Unis, par politesse, les compagnies ayant recours
aux appels prédictifs, déclinent leurs raison sociale via un SVI, avant de
raccrocher. » Surtout utilisée par certains cuisinistes, cette technique, si
elle permet de rentabiliser au mieux le centre d'appels doit être utilisée avec
parcimonie lorsque l'on tente de fidéliser sa clientèle. A Unité 15, c'est une
technique moins radicale qui est pratiquée. « Pour certaines émissions
spéciales de téléachat, nous lançons des campagnes de fidélisation, raconte
Christophe Lemée. Quand une de nos conseillères est libre, le SVI lance un
appel, diffuse un message de présentation et affecte le numéro à cette
conseillère, en précisant à l'interlocuteur le prénom de la personne qui va lui
répondre. »
Débordement et reroutage
« Aux Assedic de
Saint-Etienne, si nous savons gérer une file d'attente physique, en revanche,
l'accueil téléphonique est beaucoup plus délicat à régler. » Dominique Moulin,
responsable production des Assedic de Saint-Etienne, est confrontée à une
problématique logistique. Six à sept agents répondent à 15 000 appels par mois,
80 à 90 agents accueillent physiquement 22 000 personnes. Et l'accueil
téléphonique représente la même énergie physique. Il a fallu investir dans le
CTI afin, tout d'abord, de gagner du temps sur chaque communication
téléphonique. « Avant la mise en place du CTI, il fallait 38 secondes pour
identifier l'interlocuteur, explique Dominique Moulin. Aujourd'hui, le SVI se
charge de l'acquisition du numéro d'identifiant de l'appelant, déclenchant
l'arrivée de sa fiche et permettant d'entrer directement dans le vif du sujet.
» Cependant, le centre d'appels est confronté à des crêtes de communication
entre 9 heures et 11 heures, correspondant à l'ouverture du courrier des
prestataires d'allocations. « Nous avons choisi d'accepter la saturation du
centre d'appels, poursuit Dominique Moulin. En revanche, le serveur vocal
dispose d'un programme permettant de proposer à l'appelant de le rappeler à une
heure précise ; un rappel qui s'effectuera automatiquement. » Les Assedic, très
tributaires de La Poste, ont mal vécu la grève de 1995. « Quand le courrier
n'est pas distribué, le seul moyen de nous joindre, c'est le téléphone. » C'est
pourquoi les Assedic mettent au point une plate-forme de téléphonie virtuelle
permettant de gérer les débordements dans des situations critiques de certains
centres d'appels vers d'autres, moins sollicités, en utilisant des lignes
spécialisées dans les transmissions de données.
Valeur ajoutée
« Si un centre d'appels apporte peu de valeur ajoutée, le
CTI ne lui servira qu'à gagner du temps sur les communications. En revanche,
pour des banques ou des sociétés d'assurances, l'important, c'est le confort,
la fidélisation du client. Un serveur vocal interactif se justifiera pour
consulter le solde de son compte, mais si l'accent est mis sur le service, le
recours à un interlocuteur humain est indispensable. » En illustration de ses
propos, Fabrice Roux, directeur associé de Cohéris cite comme exemple
l'application développée par la Compagnie générale de secours (CGS), une
filiale du groupe Allianz AGF. Cette société dispose, en business to business,
de près de 2 000 clients - des cabinets d'assurances - qui ont la possibilité,
lorsqu'ils ne sont pas joignables, de renvoyer leurs lignes vers le centre
d'appels de CGS. « Nous nous chargeons de prendre leurs messages, d'effectuer
des changements de garantie ou de prendre les déclarations de sinistres »,
explique Jean-Marie Gobbi, directeur général de CGS. Le client du cabinet
d'assurances appelle son courtier, la ligne est détournée vers le centre
d'appels et CGS répond au nom de l'agence. La prestation va donc de la simple
prise de message jusqu'à la déclaration de sinistre ou le changement de
garantie et même le reroutage des appels vers des téléphones mobiles ou des
fax. « Ce service fonctionne 24 heures sur 24 et reçoit environ 50 000 appels
par mois. Cela permet de gagner entre 15 et 20 % de temps sur les prestations
administratives. » Seul le CTI permet une analyse détaillée du centre
d'appels. Pour Jean-Baptiste Delacour, « avec lui, les statistiques
téléphoniques peuvent correspondre à une réalité. On sait quel client a appelé,
ce qui a été dit et le temps qui a été passé. On peut même savoir en temps réel
combien coûte une campagne d'appels. » Et Marc Hayem, directeur technique de
Genesys, d'enfoncer le clou : « le centre d'appels devient alors un centre de
profits. Pour les opérateurs de télécommunication mobile, le CTI permet de
rester en contact avec leurs clients et de leur faire des propositions ciblées
afin qu'ils restent clients. De plus, le retour sur investissement d'un CTI se
fait entre six mois et un an ». Mais la supervision trop radicale du centre
d'appels peut avoir des effets pervers. On cite le cas d'une société, gérant
via un centre d'appels son service après-vente, qui accordait une prime aux
opéra-teurs dont les conversations duraient moins de 2 minutes. « Il se sont
rendu compte que les agents envoyaient systématiquement un technicien chez le
client au bout d'1 minute 30, raconte Marc Hayem. Et ils ont constaté qu'en
laissant les opérateurs parler jusqu'à 6 minutes, 10 % de techniciens en moins
étaient envoyés sur place. » Seul le CTI, qui permet d'analyser précisément
l'activité du centre d'appels, permet de mettre en avant ce type de résultat.
Ouverture à la concurrence
Il y a une vingtaine
d'années, dans le monde informatique, les principaux constructeurs avaient
trouvé une façon "élégante" de fidéliser leurs clients. Les systèmes
d'exploitation propriétaires, non compatibles entre eux, permettaient de les
empêcher de passer à la concurrence en verrouillant les logiciels. Depuis,
l'arrivée de systèmes ouverts comme Unix, ou encore la micro-informatique et
l'omniprésence de Windows, ont dans une certaine mesure, mis fin a ces abus.
Côté fabricants d'autocommutateurs, pendant de nombreuses années, les mêmes
moyens ont été employés pour forcer les utilisateurs de CTI à passer sous leurs
fourches caudines : pour connecter un ordinateur à un PABX, il fallait passer à
la caisse... Pourtant, « qu'est ce qu'un PABX, sinon, très souvent, un
micro-ordinateur doté d'un processeur Intel d'ancienne génération, dans une
grosse boîte », demande Philippe Baldin, chargé du télébusiness à Datapoint. «
Lorsque les informaticiens ont demandé aux fabricants de commutateurs d'ouvrir
leurs PABX, ceux-ci ont entrouvert la porte en proposant une norme, CSTA, qui
devait être universelle. Mais en fait, chaque PABX ne peut être connecté à
l'informatique que par des logiciels spécifiques », ajoute Alain Vulmière, P-dg
de Ferma. Trois approches se présentent lorsque l'on souhaite adapter le CTI
sur un centre d'appels. Le "Third Party" permet de piloter le PABX à travers un
serveur externe. Une approche progressive qui nécessite d'avoir recours à un
intégrateur. Celui-ci aura pour tâche de faire cohabiter des systèmes
d'exploitation différents. Concrètement, un serveur sera spécialisé pour faire
le lien entre le PABX et l'informatique, en parfaite transparence pour
l'utilisateur, c'est le "Middleware". « Cela nécessite de très bien connaître
les matériels utilisés ; certaines configurations n'étant pas compatibles entre
elles, constate Philippe Baldin. Il faut savoir qu'un poste en centre d'appels
revient à environ 5 000 francs, en prenant en compte le poste lui-même, mais
aussi la connexion et le passage obligé par les protocoles propriétaires
permettant la liaison CTI. Nous proposons des configurations utilisant un
matériel Lucent et un Middleware Genesys ; Vocalcom fournissant la partie
logicielle, sous la forme d'un centre d'appels intégré. De plus, notre solution
serveur CTI, Ogmios, est constituée de modules indépendants, prédéveloppés, qui
permettent de réduire les temps de développement. Le serveur permet le routage
des appels, l'interfaçage avec les systèmes d'informations et le distributeur
automatique d'appels. Cette solution, modulaire, peut s'enrichir au fur et à
mesure de fonctions supplémentaires - interfaçage avec des pagers ou des
messages écrits vers des téléphones portables, Internet... »
Le PCBX, une solution compacte
Deuxième approche : une approche
globale, en intégrant les fonctions centrales sur un serveur - un ordinateur
standard du commerce qui remplace le PABX par ajout de cartes de communication
et dénommé "PCBX" - et les applications métier sur le poste de travail - un
micro tournant sous Windows. Cette solution est, par exemple, proposée par
Ferma. « Toutes les fonctions sont dans le même ordinateur, avec le même
système d'exploitation, explique Alain Vulmière. Une solution compacte,
programmable, puissante, qui suit l'évolution des équipements, s'intègre dans
l'informatique existante et permet d'accéder à toutes les bases de données du
marché, puisqu'elle s'appuie sur le système d'exploitation Unix. » On peut,
enfin, envisager pour des applications de transferts d'appels, de prises de
messages ou d'envois de documents dans le cas d'un service clientèle,
d'intégrer le terminal téléphonique dans un micro-ordinateur tournant sous
Windows. Les fonctions CTI sont alors assurées par l'ajout d'une carte
spécifique. Une solution proposée, par exemple, par Cyrtel avec Smartphone : un
PC tournant sous Windows, connecté directement à la ligne téléphonique et doté
de cartes Dialogic permettant de gérer de 2 à 120 accès. Préconisant ce type de
solution, Microsoft a développé un protocole spécifique, TAPI, permettant
d'intégrer la téléphonie dans un ordinateur. Encore peu employée en France,
cette solution a un grand avenir, même si elle est pour le moment réservée à
des applications de "help desk" ; la gestion CTI d'un centre d'appels
conséquent nécessitant des ressources plus importantes. Si aujourd'hui, le CTI
est encore peu présent dans les centres d'appels, ce n'est plus pour longtemps
si l'on en croit la plupart des fournisseurs. Et de nouvelles pistes
s'annoncent. Pour les petites structures, le télésecrétariat, par exemple, qui
permet d'absorber sur une même plate-forme la totalité des flux de
communication - téléphone, fax, e-mail, Minitel, vocal. A Com6, on mise sur
Mari@ge, une solution de messagerie unifiée s'appuyant sur les technologies
issues de l'Internet. Et notamment le langage de présentation de page HTML, qui
permet de composer des guides d'entretien très facilement. « C'est une
plate-forme globale, précise Gil Monin, responsable des centres d'appels à
Com6. Aujourd'hui, les entreprises communiquent en utilisant différents canaux
: pager, fax, téléphone portable, Minitel ou e-mail sont de plus en plus
utilisés. La messagerie unifiée permet d'en prendre compte, écouter un message
e-mail ou un fax par téléphone, ou encore faxer un message reçu par Internet. »
Et ceci en attendant les technologies qui vont révolutionner la communication :
la voix ou la visioconférence sur IP (Internet protocol), par exemple. Cette
technologie permet, lorsque l'entreprise est dotée de lignes spécialisées
reliant différents sites informatiques, de faire passer de la voix sur ces
lignes, auparavant réservées aux données, en n'occupant que très peu de bande
passante. On peut même imaginer des centres d'appels virtuels utilisant ce
procédé. Lorsqu'un centre sera saturé, les communications seront transférées
vers un autre centre, en parfaite transparence. Et pour un coût marginal,
puisque les lignes existent déjà. Selon l'institut Datamonitor, en 2001, 1 % de
la population active en Europe travaillera dans des centres d'appels. Nul doute
que le CTI favorisera cette évolution.
CTI, sécurité et enregistrement
En matière de transactions financières et boursières, la loi oblige à enregistrer les transactions effectuées. Nice Systems, une société israélienne, spécialisée dans les solutions CTI d'enregistrement et de mesure de la qualité, s'est attaquée à ce problème. Elle propose trois solutions d'enregistrement numériques permettant de garder traces des communications. NiceLog peut enregistrer jusqu'à 128 canaux, et stocker jusqu'à 21 000 heures d'archivage audio sans surveillance. Une solution qui peut être utilisée en gestion du risque, dans le cas, par exemple, de la conclusion d'une prime d'assurance-vie. Le critère de déclenchement de l'enregistrement s'appuiera sur le numéro de téléphone du client ou de l'opérateur, ou encore sur les mots employés dans la conversation comme n'enregistrer que les négociations portant sur des contrats supérieurs à une certaine somme. En outre, NiceUniverse est une solution de mesure de la qualité. Elle automatise l'enregistrement des appels, les stocke sous format numérique, et reroute vers le téléphone du superviseur qui pourra mesurer les performances de ses agents en fonction d'une grille d'évaluation graphique. Et Nice CLS stocke dans une base de données toutes les informations sur les appels entrants ou sortants. Il suffit de sélectionner et de réécouter les segments audio choisis. Big Brother, vous avez dit Big Brother ?