Affiner son recrutement nécessite des entretiens individuels
«L'une des premières règles de notre métier, c'est de considérer que nous
avons deux clients en permanence : l'entreprise qui nous commande la chasse et
les candidats que nous rencontrons », affirme Michel Dumont (Euro Consulting
Partners). Gare alors à ne pas écorner leur capital confiance. « Il faut savoir
valoriser les candidats. A un cadre, on offrira un café. Il faudra lui parler
des réalités de l'entreprise et lui dire ce qu'il aura à y faire. S'il n'est
pas retenu, par exemple, il faudra lui expliquer pourquoi et le conseiller
quant à son devenir professionnel. Lui suggérer de reprendre, par exemple, des
cours d'anglais. Ou encore l'inciter à modifier sa tenue vestimentaire »,
explique Jean-Marc Farini (consultant). Autant de petites attentions qui n'ont
rien d'anecdotique. Car on laisse ainsi le temps au candidat de donner sa
pleine mesure. Bien sûr, il existe des tests spécifiques qui permettent
d'évaluer la personne que l'on a en face de soi. Des tests simples, comme le
"ie-5", un examen qui appréhende l'intelligence émotionnelle des individus en
étudiant "scientifiquement" certains critères comme la voix (débit, volume,
modulation, prononciation, chaleur), les aptitudes de communication (écoute,
logique, dynamisme) ou les aptitudes commerciales (argumentation, persuasion,
calme, contenance face à l'objection, usage d'un vocabulaire positif ou
négatif). « C'est un cadre, un bon filtre, estime Charles-Emmanuel Berc
(Altawapa). En fonction du poste requis, on privilégiera les capacités de
communication ou les talents commerciaux ainsi révélés. » On en compte quantité
d'autres. Chacun ayant plus ou moins ses propres recettes miracles. Encore
faut-il avoir du temps pour mener à bien ce genre d'entretien. Or les missions
de recrutement, « c'est souvent la veille pour le lendemain », déplore le
patron d'Altawapa.
Recruter un directeur de centre : près de 20 000 euros
Pour les postes d'encadrement, les entreprises font souvent appel à des chasseurs de tête ou des cabinets de recrutement. Encore faut-il être prêt à débourser entre 18 000 et 19 000 euros, prix moyen estimé chez Euro Consulting Partners, pour un poste de directeur de centre d'appels.