Un modèle nécessaire mais pas toujours suffisant
Solutions intégrées ou pré-intégrées ? La nuance peut être importante. Mais le choix d'une solution se fait d'abord en fonction des besoins de l'entreprise, sachant que les deux typologies, packagées ou assemblage de plusieurs programmes, ont leurs avantages et leurs inconvénients.
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Les solutions intégrées ne le sont pas vraiment. Selon Agnès Cornillon,
consultante au Centre d'Expertise d'Alcatel Réseau d'Entreprise (ARE), mieux
vaut parler de solutions "pré-intégrées". Pour cette consultante, « il y a
toujours la médaille et son revers. Ce genre de solution peut être mis en
oeuvre rapidement. Mais si on veut en sortir, quelles sont les interfaces
disponibles ? » Autrement dit : ces offres pré-intégrées doivent être
facilement paramétrables, évolutives et modulaires. Car, pour Agnès Cornillon,
c'est le poste de travail qui est le maillon le plus important. C'est en effet
lui qui supporte l'application métier de l'entreprise, help-desk, CRM ou autre.
Il faut donc pouvoir disposer dans la suite intégrée d'une administration
unifiée au niveau du PABX comme au niveau middleware CTI, d'une unification des
statistiques et d'une application CRM "light", comportant un certain degré de
paramétrage pour être prête à l'emploi. Par exemple, un bandeau téléphonique,
avec une interface permettant la montée de fiches. Olivier Savouret, senior
manager chez Valoris, définit la solution intégrée comme celle qui « rassemble
toutes les fonctions nécessaires à un centre d'appels sur une seule machine,
généralement un PC ». Cette suite logicielle doit savoir effectuer de la
commutation d'appels, de la messagerie vocale, du routage et de la
distribution, des statistiques en temps réel et du reporting, et comporter un
middleware CTI natif. Des options peuvent être proposées, telles que traitement
des mails et des interactions web, gestion de campagnes d'appels sortants,
enregistrement et serveur vocal interactif. Pour ce consultant, la taille
raisonnable pour de telles offres est d'environ cinquante positions. Au-delà,
il peut y avoir des risques de stabilité des composants. « Il n'y a pas de
duplication de CPU (processeur), ni de changement de carte à chaud et le
système d'exploitation Windows NT est loin de la fiabilité d'Unix », estime
Olivier Savouret. Pour lui, les solutions intégrées sont plutôt adaptées au
premier équipement, mais aussi aux grands comptes qui possèdent un réseau
d'agences.
VERS LES RÉSEAUX INTELLIGENTS
Pour Philippe
Baldin, directeur associé d'Affluence, l'apparition de telles solutions
intégrées est le fruit de l'évolution du marché. « Il y a cinq ans, chaque
intervenant était sur un marché : les équipementiers pour la téléphonie, les
éditeurs sur les logiciels de téléphonie ou d'applicatifs front end. Chacun
avait son système propriétaire. Les projets étaient complexes et chers, le
pricing élevé et la clientèle d'élite. Puis, on a assisté à une maturité
progressive vis-à-vis des enjeux du CRM et une standardisation des produits
logiciels. Longtemps, le marché a été tiré par la technologie et les grands
acteurs capables de se payer un système ad hoc. » Ensuite, sur un marché des
centres d'appels où dominent les plateaux de trente positions, a germé une
offre de solutions plus légères, dites intégrées, à base de PCBX. Avec un ratio
coût par position plus faible, et 80 à 90 % des besoins couverts. Une fois sa
fiabilité avérée, ce type de système a connu le succès. Mais avec les enjeux
des stratégies CRM, on assiste à un retournement de conjoncture, avec des
solutions intégrées qui ont tendance à se "parcelliser" et devenir des suites
modulaires dont on peut choisir une seule partie. Pour Philippe Baldin, d'ici
deux à trois ans, l'architecture cible sera « un mix, avec un routage puissant,
une possibilité de capter les données au fil de l'eau, et les tracer. Les
modèles intégrés sans ouverture devront évoluer ». De plus en plus d'éditeurs
de PCBX fournissent des connecteurs pré-intégrés vers les applicatifs CRM de
front office. La prochaine étape devrait être une intégration plus poussée dans
les réseaux intelligents des opérateurs télécoms, qui se positionnent tous sur
les centres d'appels virtuels.
Avantages et inconvénients d'une solution intégrée
Avantages
Rapidité de mise en oeuvre (moins d'un mois). Simplicité d'utilisation et d'administration (on déclare un utilisateur une seule fois). Pas ou peu d'intégration Coût réduit (deux fois moins cher qu'un assemblage de composants hétérogènes) et TCO (Total Cost of Ownership) optimisé.
Inconvénients
Capacité limitée. Ouverture réduite. Evolutivité liée à celle de la solution. Personnalisation difficile.