Social : des lignes directrices européennes
Longtemps réservées au secteur de la banque, les solutions d'enregistrement multimédia tendent à conquérir de nouveaux marchés. Devant les réelles perspectives de progression offertes aux téléconseillers, les responsables des centres de contacts y trouvent un intérêt grandissant.
Le 15 juin dernier, un accord a été conclu au niveau européen, entre
l'Uni-Europa (Fédération syndicale internationale) et l'European
Telecommunication Network Operators Association (ETNO), afin de poser des
lignes directrices, en matière sociale, pour les activités des centres de
contacts clients. Cet accord s'inscrit dans une démarche d'excellence de la
qualité des services rendus aux clients : en recherchant à assurer la
satisfaction au travail et le développement des salariés, les partenaires
sociaux marquent leur volonté de contribuer à la réalisation de cet objectif
économique. Cet accord, intitulé “Comité de dialogue social dans les
télécommunications”, commence par une importante introduction, sous forme de
constat et d'exposé des motifs, avant d'énoncer les principes fondamentaux qui
en découlent. Prenant conscience des contraintes de l'activité liées notamment
aux rythmes de travail, les partenaires sociaux déclarent partager un objectif
social commun : assurer la stabilité de l'emploi dans les centres de contacts
clients et encourager l'investissement dans la formation et le développement
des compétences. Pour les signataires de l'accord, l'adhésion des entreprises
européennes à ces principes constitue indéniablement un avantage concurrentiel
destiné à faire des centres d'appels qui les appliqueront des “leaders dans le
secteur”. Ces principes peuvent être regroupés autour de quatre thèmes :
Qualité ; Conditions de travail et organisation ; Formation et emploi ; Droits
sociaux.
Qualité
La recherche d'un haut niveau de
qualité de service et la satisfaction du client sont au cœur de ce dispositif
social. Pour y parvenir, les partenaires sociaux préconisent l'application des
meilleures pratiques dans les systèmes de service clients, la gestion des
connaissances et les technologies ainsi que des mesures quantitatives de la
maîtrise de l'appel et de sa durée de traitement.
Conditions de travail et organisation
Les partenaires sociaux énoncent le
principe que les employés qui se sentent bien et en sécurité dans leur travail
s'engagent davantage vis-à-vis du client et de l'entreprise. Ils préconisent
des niveaux d'effectifs et des horaires de travail qui assurent un bon
équilibre entre les besoins des clients et les responsabilités familiales des
salariés, ainsi qu'une information sur les dispositifs de surveillance de la
performance susceptibles d'être installés.
Emploi et formation
Les signataires posent le principe d'une priorité,
chaque fois que cela est possible, au maintien et à la reconversion du
personnel en cas de passage à de nouvelles technologies ou à de nouveaux
produits exigeant de nouvelles compétences ou qualifications. Ils proposent
également la mise en œuvre d'une gestion du personnel répondant à des normes
d'excellence incluant un service personnalisé, des évaluations ainsi que des
plans de formation et de développement, portant notamment sur les politiques et
pratiques dans le domaine de la formation des cadres et des chefs d'équipe, et
en particulier dans le domaine de la gestion du stress.
Droits sociaux
Les partenaires sociaux établissent, en quelque sorte, un
socle social minimal, par référence aux normes supranationales (OIT) ou
nationales et préconisent, notamment, l'information et la consultation des
représentants des salariés au sujet des stratégies et des politiques de
l'entreprise. Enfin, adoptant une démarche de marketing social, les signataires
dressent un tableau des avantages pour les salariés et leurs employeurs. Pour
les salariés, les bénéfices à tirer sont : • la satisfaction à fournir un
service de qualité ; • une formation appropriée ; • les perspectives de
carrière ; • un environnement de travail ergonomique. Pour les entreprises, il
s'agit : • d'acquérir la réputation de fournisseur fiable et de qualité ; •
d'accéder à un vivier de salariés convenablement formés ; • de fidéliser les
salariés expérimentés par la réduction des fluctuations de personnels. Ces
règles n'ont pas un caractère impératif, mais elles constituent une base
intéressante de dialogue social, dans un environnement réglementaire et
conventionnel propice à la négociation dans l'entreprise et au développement
des compétences, et font écho aux obligations qui pèsent désormais sur les
employeurs en matière d'adaptation aux emplois et à leurs évolutions. Sans
compter la “gestion du stress” qui pourrait bien devenir une priorité pour
l'exercice du nouveau Droit Individuel à la Formation.