SPB : donner les moyens d'évoluer
Le taux de turn-over dans le secteur des centres d'appels serait de 40 %.
En région parisienne, il atteindrait même 60 %, selon Emmanuel Mignot, P-dG de
Teletech International et président de la commission Centre d'appels de Ténor.
« Or, il faut 18 mois pour qu'un débutant devienne un véritable professionnel
de la relation client à distance », considère-t-il. Les entreprises ont donc
intérêt à garder leurs salariés le plus longtemps possible. « Déplorer le
minimum de départs est l'un des objectifs de la SPB, explique Bernard Schaeck,
responsable des centres d'appels de Société de Prévoyance Bancaire. Au sein de
nos plateaux le taux de turn-over varie de 1 à 2 %. Pour obtenir ce bon
résultat, nous dispensons une longue formation aux téléconseillers. » De niveau
Bac + 2, ils ont majoritairement suivi un cursus en communication. « Il est
plus aisé de faire d'un communicant un gestionnaire que l'inverse, affirme
Bernard Schaeck. Garder le personnel, le motiver, implique la possibilité d'une
évolution professionnelle, d'où la mise en place d'un mécanisme de gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences. »
TROIS MÉTIERS, TROIS ÉCHELONS
La SPB organise un processus d'évolution avec trois
profils de postes. Les "conseillers téléphoniques mono-application
informatique" qui informent et conseillent les clients, enregistrent les
déclarations de sinistres et répondent aux réclamations. Ils ne gèrent qu'un
seul groupe de produits avec une application informatique. Les "conseillers
téléphoniques multi-applications" qui gèrent plusieurs groupes de produits.
Enfin, les "gestionnaires téléphoniques" qui instruisent les dossiers de
sinistres au téléphone. Chacun de ces métiers comprend trois niveaux de
compétences : "débutants", "autonomes" et "confirmés". Pour apprécier les
compétences, la direction enregistre chaque semaine des entretiens
téléphoniques, puis fait analyser trois à quatre conversations significatives.
Les commentaires et l'enregistrement sont ensuite remis à chacun. « Nous devons
donner aux téléconseillers les moyens d'évoluer, soutient Bernard Schaeck. Pour
leur formation, nous faisons appel à la société BDL à qui nous transmettons les
cassettes. » Un consultant de BDL analyse les conversations au niveau de leur
forme. Il passe un "contrat de progrès" avec chacun des conseillers et dresse
un bilan trimestriel. « Déconnecté de la relation hiérarchique, ce coaching est
un apport, un soutien personnel offert aux téléacteurs, explique Bernard
Schaeck.
Les 35 heures depuis 1997
Dans le cadre de la loi Robien, le groupe SPB est passé aux 35 heures dès 1997, avec à la clé l'embauche de 10 % de personnel supplémentaire. La direction souhaitait utiliser cette réforme comme facteur d'amélioration de la gestion du personnel, car la saisonnalité de l'activité est importante. Le passage aux 35 heures a représenté une compensation à l'annualisation du temps de travail. Les salaires fixes ont été maintenus et complétés par la création d'une part variable. Au total, 10 % du résultat d'exploitation est redistribué au personnel.