Revenus partagés et reconnaissance vocale au rendez-vous
La libéralisation du marché permet aux opérateurs alternatifs d'élargir leurs offres. Après les numéros "libre appel" et à coûts partagés, les numéros à revenus partagés font leur entrée sur un marché fortement concurrentiel. 2002 devrait voir l'avènement de la portabilité, aujourd'hui restreinte aux numéros libre appel. Qualité du réseau, services à valeur ajoutée, numéros à revenus partagés, reconnaissance vocale, sont les arguments de la nouvelle génération d'opérateurs.
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La valeur du marché des numéros spéciaux (numéros "libre appel", à coûts
partagés et à revenus partagés) s'élève, selon le cabinet IDC (juin 2001) à 4
milliards de francs pour 2001 et sera de 4,6 milliards de francs en 2002. Un
marché sur lequel, au gré de la déréglementation, les concurrents se bousculent
avec des offres où numéros spéciaux et services à valeur ajoutée sont désormais
indissociables. IDC dénombre 69 127 numéros spéciaux en France en 2001, dont 51
672 numéros de type libre appel. Cependant, les entreprises hésitent encore à
installer un numéro spécial, sans compter une méconnaissance des services à
valeur ajoutée qui leur est attachée. L'année 2002 devrait voir l'avènement de
la portabilité, actuellement proposée par la plupart des opérateurs alternatifs
pour les numéros libre appel. Les numéros à revenus partagés devraient
également séduire les entreprises souhaitant autofinancer un service à haute
valeur ajoutée. Les offres sont pléthores : la différence se fera par
l'expérience des opérateurs en termes de développements menés, la qualité du
réseau et les services à valeur ajoutée. En utilisant les numéros spéciaux, les
entreprises françaises ont découvert, il y a quelques années, qu'il existait un
nouveau moyen pour mieux communiquer et vendre plus. Les numéros spéciaux sont
caractérisés par leurs deux premiers chiffres "0" et "8". Plus qu'un simple
numéro de téléphone, le numéro spécial porte en lui un message marketing qui
séduit de plus en plus les entreprises, tout particulièrement en France. Selon
le cabinet de conseil IDC, « le nombre des numéros spéciaux est en forte
croissance, particulièrement pour les numéros à coûts partagés davantage
utilisés aujourd'hui par les entreprises. Par ailleurs, le nombre moyen
d'appels sur un numéro spécial a tendance à diminuer, les entreprises y
souscrivant étant de plus petite taille et possédant donc des parcs clients ou
prospects plus restreints. Mais les revenus liés au marché des revenus partagés
demeurent en croissance, en dépit des baisses tarifaires à prévoir. »
Aujourd'hui, si France Télécom conserve encore une forte position, environ 75 %
des parts de marché, la concurrence est très active avec l'arrivée en force
d'opérateurs alternatifs de tous acabits. « Le marché est toujours en
croissance. Il varie en volume entre 20 et 30 % par an, affirme Didier Dillard,
responsable des offres appels entrants de France Télécom. Il faut cependant
relativiser cette croissance car, si les baisses tarifaires sont importantes et
donc, en valeur, il est certain que la croissance du marché est moindre. »
Selon Hervé Broncard, directeur général de la division 800 et centre d'appels
chez Cegetel, le phénomène de croissance de ce marché est logique car la France
est en deçà du niveau de certains pays : « Nous continuons de penser qu'il y
aura une forte utilisation des numéros 800 en France. La croissance du marché
est également accélérée par la dérégulation : la possibilité d'avoir une offre
alternative va susciter l'innovation et développer par-là même le marché. »
LES ENTREPRISES FRANÇAISES MÉCONNAISSENT ENCORE LES VERTUS DES NUMÉROS SPÉCIAUX
Malgré des prévisions optimistes, le marché
français des numéros spéciaux est encore peu développé et les fonctionnalités
de ces derniers restent encore méconnues. Ainsi, selon le responsable Cegetel,
si la libéralisation permet de montrer aux entreprises tout le parti qu'elles
peuvent tirer des numéros 800, leur utilisation en France reste frustre. Les
entreprises n'ont en effet pas encore réalisé toutes les possibilités offertes,
même si certaines commencent à considérer économiquement ce que paye le client,
ce qu'elles payent elles-mêmes et le service qu'elles offrent. « En tant
qu'opérateur, nous avons un vrai travail d'explication qui dépendra des
segments à qui l'on s'adresse. Pour les très grandes entreprises, nous
proposons une explication en direct car elles ont de nombreuses applications et
de nombreux contacts avec leurs clients impliquant des programmes de relation
client élaborés. Pour les autres entreprises, nous mettrons l'accent sur les
fonctionnalités qui nous semblent mal connues et offrant un fort potentiel, en
commençant par le simple service de tarification », développe Hervé Broncard.
LA TARIFICATION N'EST PLUS LE NERF DE LA GUERRE
« Les
entreprises ne sont pas prêtes à payer pour que le client appelle, même si
certains centres d'appels ont acquis une certaine maturité en la matière »,
souligne Luc d'Urso, directeur général de Futur Télécom. « Il n'y a
effectivement pas un besoin évident, aux yeux du client, de mettre en place un
numéro spécial. Il est même encore vécu comme un produit de luxe pour les PME,
confirme Stéphane Beucher, chef produit Voix chez Ventelo (ex-Omnicom). Ce
besoin est latent, à nous de le révéler. Notre objectif premier est de
démocratiser l'offre pour les PME car elles sous-estiment les atouts des
numéros spéciaux. Il faut insister sur le fait qu'ils génèrent 30 % d'appels
entrants supplémentaires et permettent une délocalisation qui les libère de la
notion de présence géographique. » Que regardent en priorité les entreprises :
prix ou services ? « On ne peut pas raisonner en parlant d'un client standard,
affirme Hervé Broncard. Il y a des clients véritablement à la recherche
d'économies de coûts, et d'autres plus intéressés par les fonctionnalités
offertes sachant que les réductions de coûts se situent en aval en termes
d'organisation, d'efficacité commerciale ou d'efficacité du service client. In
fine, cela revient toujours pour eux à être plus efficaces, à avoir un prix de
revient moins élevé par client : ils déplacent la zone de coût suivant leur
configuration, entre les télécoms et d'autres zones de coûts. » Si, d'une
manière générale, les petites entreprises mettent l'accent sur les économies de
coût, pour les grandes, cela va de pair avec l'utilisation de fonctionnalités
supplémentaires. Les grandes entreprises font un calcul beaucoup plus global de
réduction de coût qui s'immerge dans l'ensemble de la gestion de la relation
client. Ainsi, Futur Télécom a débuté ses activités en mars 1998 à la suite
d'un constat sur les besoins des clients : réaliser des économies de coût mais
surtout une vraie demande en matière de fiabilité des réseaux et le souci
d'avoir de la lisibilité sur les flux. « Nous avons plusieurs réseaux mobilisés
: Cegetel, Colt, Worldcom et Siris, explique Luc d'Urso. Ce qui départage
aujourd'hui ces différents opérateurs, c'est la qualité et la couverture
déployée, en sachant qu'elle est très variable d'une région à l'autre et que
sur certaines zones géographiques un opérateur peut être client d'un autre.
Aujourd'hui, plus de 35 % de parts de marché ont quitté France Télécom. Il est
rare qu'un client demande spécifiquement à être rattaché à un opérateur plutôt
qu'à un autre. » Pour le Dg de Futur Télécom, dès le départ, les numéros
d'appels sont ouverts sur l'ensemble des réseaux. Ce n'est qu'ensuite, qu'un
réseau en particulier est activé selon les besoins exprimés des clients :
qualité radiophonique et taux d'aboutissement sont des critères très
recherchés. Même si ce dernier critère est convenable chez tous les opérateurs,
en cas de problème, il est possible de faire basculer le client sur un autre
opérateur pour une période donnée. « Il est regrettable de voir les débats se
porter encore sur le prix et non sur la qualité, reprend-il. Au final, quand on
retient les stratégies de prix, le client est perdant. Il ne faut pas tuer ce
marché avant de le déployer car, si on veut mettre à disposition de toutes les
entreprises des services jusque-là réservés aux plus gros centres d'appels
comme le routage intelligent ou la personnalisation des messages, il faut
éduquer les entreprises pour en payer le prix. Aujourd'hui, les prix sont
quasiment identiques, les entreprises l'ont bien identifié, il s'agit pour les
opérateurs de se battre sur la qualité. » Le choix de l'opérateur passe aussi
par une expérience validée en termes de développements. Selon Jean-Marc
Calandras, responsable technique des centres d'accueils téléphoniques de Canal
Plus, « connaître un prestataire, bénéficier de tarifs mais surtout bénéficier
de son expérience font la différence. En l'occurrence, notre choix s'est porté
sur Cegetel dont je connaissais les développements, ayant auparavant travaillé
chez Europe Assistance ». Preuve que l'on passe à une vision très business, les
décideurs en matière de numéros spéciaux ne sont pas les mêmes que ceux de la
téléphonie classique. « Nous nous adressons, non pas au responsable des
services généraux, mais au directeur marketing ou au directeur des ventes »,
explique Arnaud Fayolle, chef de produit des offres de téléphonie chez
Completel.
LA PORTABILITÉ EN QUESTION
La portabilité
est la possibilité pour un abonné, qu'il soit résidentiel ou entreprise, de
conserver son numéro lorsqu'il déménage et/ou lorsqu'il change d'opérateur. En
l'état actuel de la réglementation, la portabilité n'est possible que pour les
numéros libre appel, c'est-à-dire les numéros gratuits pour l'appelant. Les
opérateurs alternatifs attendent avec impatience la portabilité totale qui
permettra de porter tous les types de numéros concernés : numéros géographiques
fixes qui commencent par 01, 02, 03, 04, 05, numéros non géographiques fixes
qui commencent par 08 et numéros non géographiques mobiles qui commencent par
06. Les offres concurrentes à celles de France Télécom se multiplient, et de
plus en plus d'abonnés ont la possibilité de demander à conserver leur numéro
géographique actuel en changeant d'opérateur, à condition que cet opérateur ait
mis en place les mécanismes nécessaires dans son réseau. La portabilité du
numéro suppose, en effet, la mise en place de mécanismes d'acheminement
spécifiques dans les réseaux des opérateurs fixes ou mobiles. En cette fin
d'année, les opérateurs se pressent de mettre en place la portabilité. La
demande est forte, mais la réalité reste truffée de contraintes techniques. La
portabilité pour les numéros gratuits est manuelle et reste complexe pour les
numéros type Audiotel. En janvier, tous les problèmes ne seront pas réglés car
aux problèmes techniques s'ajoutent ceux du financement. Autant pour les appels
sortants il est envisageable pour les PME-PMI de papillonner d'un opérateur à
l'autre, autant pour les appels entrants les réflexions en la matière devront
être plus abouties. La portabilité permettra certes de changer d'opérateur sans
changer de numéros, mais les entreprises devront veiller à leur communication
en termes de lisibilité pour le client. En effet, les numéros spéciaux sont des
marques déposées que l'on ne peut utiliser sans accord. Il suffit d'imaginer le
cas d'une entreprise ayant un Numéro Vert chez France Télécom et qui souhaite
changer d'opérateur. Elle ne pourra plus revendiquer l'appellation Numéro Vert.
Il est probable que France Télécom soit poussé à être conciliant sur une
période transitoire donnée afin de mettre en place toute la communication
nécessaire au numéro porté. Les clients conserveraient des supports tels les
plaquettes ou les emballages. Il n'est pas concevable, du jour au lendemain, de
faire disparaître le nom d'un numéro. Les opérateurs restent optimistes quant
au développement de la portabilité.
LES NUMÉROS À REVENUS PARTAGÉS OU COMMENT AUTOFINANCER SON SERVICE
« Certes, tous les paliers ne
sont pas portables aujourd'hui, mais les pressions de la Communauté Européenne
et même de l'ART pourraient permettre dès 2002 de ne plus la restreindre aux
numéros libre appel », explique Arnaud Fayolle. « Le marché des numéros à
revenus partagés s'entrouvre mais pas forcément de la façon la plus favorable
pour les opérateurs alternatifs car il est limité à des appels à 2,21 francs la
minute, poursuit Arnaud Fayolle. Sans parler de la problématique du
recouvrement qui n'est pas fait par France Télécom. » Malgré ces embûches, les
opérateurs confirment leur offre de numéros à revenus partagés. Aujourd'hui, la
plupart des opérateurs proposent des numéros gratuits (0 800, 0 805) ou libre
appel et des numéros à coûts partagés (0 811). Les premiers permettent à
l'entreprise d'offrir à ses interlocuteurs la possibilité de la contacter
gratuitement en France métropolitaine. L'entreprise devra s'acquitter en
moyenne de 0,07 euro (0,459 franc) HT/minute. Les numéros à coûts partagés,
comme leur nom l'indique, répartissent le coût de la communication entre
l'entreprise et son interlocuteur. Généralement, l'appelant supporte le coût
d'une communication locale et l'appelé une moyenne de 0,04 euro (0,262 franc)
HT/minute. Ces numéros permettent de réduire les "appels pirates" ou "appels
polluants". Ils permettent la gestion des clients au quotidien ou la prise de
commande par téléphone. Pour les services ayant une valeur ajoutée, type
assistance ou SAV, des numéros gratuits pour l'entreprise (0 821, 0 826...) ont
fait leur apparition sur le marché. La personne qui appelle l'entreprise
supporte alors l'intégralité du coût de la communication. La nouveauté sur le
marché est sans conteste l'arrivée de numéros à revenus partagés. Ils
permettent à l'entreprise de mettre gratuitement à la disposition de ses
clients, prospects, partenaires, des services à forte valeur ajoutée. Le revenu
de ces numéros, ou reversement, permet alors à l'entreprise de financer ses
services à forte valeur ajoutée, tels le service client, l'information aux
consommateurs, la hot line informatique, la centrale de réservation de voyages
ou de voitures ou les commandes par téléphone. Colt a, semble-t-il, ouvert la
voie en proposant, depuis septembre 2001, un service de numéros à revenus
partagés. Basé sur le palier de 2,21 F TTC/minute, ce service est baptisé Colt
PremiumCall. Cette offre s'adresse plus particulièrement aux fournisseurs de
services pour les applications, comme la météo, l'horoscope ou encore les jeux.
Le principe est simple : l'appel est facturé à l'appelant selon différents
paliers prédéfinis et l'entreprise se rémunère grâce au reversement effectué
par l'opérateur. « La tranche de numéros 0 836 sur le palier de 2,21 F TTC doit
disparaître d'ici février 2002 par décision réglementaire pour donner place à
la tranche de numéros 0 892, précise Sandrine Couasnon, chef de produit voix
chez Colt. En changeant dès à présent leurs numéros à revenus partagés, les
entreprises utilisant la tranche 0 836 peuvent choisir Colt pour bénéficier des
services associés. »
2002 : LES OPÉRATEURS AFFÛTENT LEURS OFFRES
« Avec les revenus partagés, de plus en plus d'entreprises
vont réaliser qu'elles peuvent lancer de nouveaux services ou équilibrer
économiquement des services avec ce modèle économique, affirme Hervé Broncard.
C'est la prise de conscience des modèles des fournisseurs d'accès autrement dit
le modèle kiosque qui est promis à une belle renaissance. » Les différents
opérateurs alternatifs ont également été très réactifs, les dernières offres se
peaufinant à l'aube de la nouvelle année. La concurrence entre l'opérateur
historique et les opérateurs alternatifs va se renforcer sur l'année 2002. De
nombreux projets devraient ainsi aboutir très prochainement. Ainsi, Hervé
Broncard revendique, pour début 2002, une offre concernant l'utilisation des
numéros 800 en centre d'appels avec des fonctionnalités fortement adaptées aux
appels des clients des entreprises. « Notre avantage tient au fait que nous
avons une activité centre d'appels. La notion de la relation client est
tellement importante pour nous que nous avons créé il y a quatre ans une
filiale, Cegetel Service, prestataire interne de services pour l'ensemble des
sociétés du groupe Cegetel, qui traite 14 millions de clients, reçoit une
centaine de millions d'appels par an, dispose de 22 centres d'appels, 3 500
collaborateurs. Nous avons développé des techniques de traitement des appels,
que nous allons packager pour les offrir aux autres entreprises. »
LES FIANÇAILLES DES NUMÉROS SPÉCIAUX AVEC LA RECONNAISSANCE VOCALE
La reconnaissance vocale se développe, il n'y avait donc
aucune raison que les numéros spéciaux ne s'essayent pas à cette technologie.
L'opérateur historique s'est lancé avec la mise en place, mi-2001, du Portail
Vocal Marques. Une entreprise, ayant souscrit au Portail Vocal Marques, sera
immédiatement joignable par un consommateur qui aura composé le Numéro Vert 32
20 et énoncé le nom de l'entreprise ou d'une de ses marques. Selon Didier
Dillard, directeur de l'unité service accueil de France Télécom, « le Portail
Vocal Marques présente de nombreux bénéfices, tant pour l'entreprise que pour
le consommateur. Accessible via le préfixe 32 20, un numéro court et facilement
mémorisable, l'entreprise capitalise sur sa marque et instaure une relation
plus personnelle avec ses clients et prospects, en communiquant sur un nom, le
sien, et non plus sur des chiffres. De plus, elle se montre novatrice dans le
domaine de la gestion de sa relation client grâce aux nouvelles technologies de
reconnaissance vocale. » Interflora, Cofidis, Europcar, Comtesse du Barry (voir
Interview p. 30) ont déjà opté pour le 32 20. Selon France Télécom, si des
problèmes de bruits de fond subsistent ou si la marque ne peut être identifiée
correctement, le client est orienté vers un opérateur qui prend alors le relais
et met en connexion le client et l'entreprise souhaitée. Le Portail Vocal
Marques est disponible pour les Numéro Vert via le préfixe 32 20 depuis avril
2001 et devait être disponible pour les Numéro Azur et Indigo fin 2001. Il peut
être appelé depuis un poste fixe, depuis un mobile Orange ou SFR. Prosodie
devrait également présenter une offre liée à la reconnaissance vocale dès le
mois de décembre 2002. La stratégie de proposer de nouveaux produits tous les
mois n'est sans doute pas le meilleur moyen de développer ce marché des numéros
spéciaux, où les entreprises restent encore trop souvent frileuses. Les
opérateurs alternatifs l'ont bien compris et se concentrent sur les chantiers
amorcés durant la période 2000-2001 : portabilité et numéros à revenus
partagés. La concurrence est vive, c'est l'expérience et l'intégration de
services qui feront la différence. Tout laisse à penser que plus les opérateurs
évolueront dans leur offre, plus il sera facile de gérer les centres d'appels
virtuels.
Des délais efficaces et raisonnables
La plupart des opérateurs restent prudents et indiquent à leur client un délai moyen de cinq à dix jours pour la mise à disposition des numéros spéciaux. Cependant, en cas d'urgence, quelques heures peuvent suffire. Ainsi, 9 Telecom, à la suite de l'explosion de l'usine AZF survenue à Toulouse le 21 septembre dernier, a mis en place, à la demande de la préfecture de Haute-Garonne, dans l'heure qui a suivi, deux numéros spéciaux d'urgence permettant au public d'obtenir des informations en temps réel : le 0 811 000 331 et le 0 811 000 631, numéros au coût d'une communication locale pour l'appelant. 9 Telecom avait signé, au mois d'octobre 2000, un contrat avec le ministère de l'Intérieur comportant deux types de prestations : la prise en charge des appels entrants des 95 préfectures à partir de numéros spéciaux dédiés et la mise en place des numéros uniques en cas de cellule de crise. L'idéal n'est pas dans la précipitation, des délais aussi courts ne sont proposés qu'en cas d'urgence extrême par la plupart des opérateurs. Dans le cadre des attentats aux Etats-Unis, un Numéro Vert d'urgence a été installé en quelques heures par France Télécom à la demande d'Air France.