Réforme de la formation professionnelle - Des opportunités pour professionnalliser
Comme tous les secteurs émergents, la relation client est en quête de
professionnalisation, laquelle passe par des personnels formés et des métiers
reconnus (cf. CA n° 49). La réforme de la formation professionnelle, mise en
œuvre par les partenaires sociaux dans le cadre de l'accord national
interprofessionnel du 20 septembre 2003, dont les dispositions sont reprises
dans la loi du 4 mai 2004 relative à la formation tout au long de la vie et au
dialogue social, offre sans doute des opportunités. En attendant l'hypothétique
reconnaissance d'une branche professionnelle, c'est au niveau des entreprises
que vont devoir se mettre en place des politiques de formation et de
développement des compétences destinées à professionnaliser, promouvoir et
fidéliser ceux qui y travaillent.
Trois dispositifs
Les DRH devront s'approprier les outils de la réforme pour répondre à ces
enjeux et ce, sans tarder, le premier rendez-vous étant le plan de formation
pour 2005. Trois dispositifs majeurs sont à leur disposition : la nouvelle
typologie des actions de formation, la professionnalisation et le droit
individuel à la formation (DIF). Quant au salarié, il dispose de trois voies
d'accès : les formations à l'initiative de l'employeur dans le cadre du plan de
formation ; les formations à son initiative, avec l'accord de son employeur,
objet du nouveau DIF ; les formations de son choix pour lesquelles il
sollicitera un congé individuel de formation. Dans ce nouvel environnement
normatif, les entreprises ont un rôle essentiel à jouer, ainsi que les
partenaires sociaux. Il ne fait plus de doute que l'obligation d'adaptation au
poste de travail, au maintien et à l'évolution des emplois est une obligation
permanente, consubstantielle à l'exécution loyale du contrat de travail, mais
désormais les entreprises doivent également participer au développement des
compétences des salariés tandis que ceux-ci doivent être acteurs de leur
évolution professionnelle. Cette volonté se traduit dans les nouveaux
dispositifs. D'abord le droit individuel à la formation, grâce auquel les
salariés disposent de 20 heures par an, cumulables sur six ans, pour suivre à
leur initiative une formation professionnelle, dont le choix se fait en accord
avec leur employeur et qui se déroule en tout ou partie en dehors du temps de
travail. L'employeur doit également proposer tous les deux ans un entretien
professionnel destiné à faire le bilan des deux années passées en termes de
formation et d'expérience acquise et définir un projet professionnel. Les
contrats de professionnalisation sont destinés à se substituer, à partir du 1er
octobre 2005, aux anciens contrats de formation en alternance. Par leur
souplesse, leurs avantages et leur finalité, ces contrats devraient intéresser
les centres d'appels. Le plan de formation de l'entreprise devra tenir compte
de ces nouveaux dispositifs, mais également des obligations qui pèsent
désormais sur l'employeur en matière de formation : assurer l'adaptation des
salariés à leur poste de travail, veiller à leur adaptation aux évolutions des
emplois et proposer des actions de formation destinées au développement des
compétences. Enfin, les partenaires sociaux organisent la formation en dehors
du temps de travail, c'est le cas du DIF, mais également des actions de
formation entrant dans le cadre d'une période de professionnalisation ou des
actions de développement des compétences. Le salarié bénéficie alors de
l'allocation de formation, mais surtout des engagements doivent être pris par
l'entreprise en termes de promotion interne. Ce qui, pour les centres de
contacts, constituera, sans doute, un outil intéressant de gestion des
carrières.