Premier bilan
Certains ont choisi un système d'alternance, plus ou moins poussé, d'autres
un système d'équipes dites "figées". Certains en ont profité pour embaucher, ou
ont été obligés de le faire, d'autres n'ont pas accru leur effectif permanent
mais font appel à davantage de contrats à durée déterminée, ou ont eu, dans un
premier temps, recours aux départements spécialisés des sociétés d'intérim.
Certains ont décidé de transformer les contrats à temps partiels ou saisonniers
en contrats à durée indéterminée, d'autres non. Etc. Complexe, délicate,
parfois conflictuelle, la mise en place des 35 heures dans l'univers des
centres d'appels a fait naître de nouveaux schémas d'organisation, différents
bien sûr selon la nature et la stratégie de chaque entreprise. Mais,
globalement, si l'on en croit les témoignages recueillis pour la réalisation du
Dossier de ce numéro, le premier bilan est plutôt positif. Sans que tout soit
encore parfait pour autant. Normal. Les ressources humaines sont depuis
toujours le point sensible du secteur des call centers. Et aussi le plus
exposé, médiatiquement parlant. Modifier, parfois radicalement, des conditions
de travail souvent loin d'être optimales, ne peut se faire sans passer par des
étapes plus ou moins douloureuses. Pour les uns comme pour les autres. Mais la
Loi Aubry a de toutes façons un mérite évident, contenu dans ses modalités
d'application mêmes : celui de générer le dialogue et la communication, dans un
monde où ils étaient souvent absents. Dialogue lors des négociations et du
suivi, communication en interne, devenue fondamentale, pour expliquer et
impliquer. D'autant plus que, même si la majorité des centres n'ont apparemment
pas effectué de baisse de salaires, et même quelquefois procédé à des
augmentations, la problématique de la rémunération reste entière. Les centres
d'appels, et plus particulièrement les outsourcers, ont encore devant eux un
vaste chantier en la matière. Rendu encore plus complexe par la pression de la
donne concurrentielle. Sans oublier celle que leur font subir certains de leurs
clients peu respectueux de leurs prestataires, à défaut d'être des partenaires.
Et ceci n'est sans doute pas un autre débat.