Off-shore calaisien
Armatis est dans les temps. Comme prévu, l'outsourcer francilien a ouvert
en septembre dernier une plate-forme téléphonique à Calais. Sa première en
région. Et, comme annoncée, l'inauguration officielle s'est tenue le 3 octobre
dernier avec quelque 200 convives dont un ministre, des élus locaux et… des
manifestants. Il faut dire que le site résonne encore des chaînes de production
de l'ancienne usine Lu. Le groupe Danone en avait annoncé la fermeture
définitive en mars dernier au grand désarroi de ses salariés, les “P'tits Lu”.
Le géant de l'agro-alimentaire s'était engagé à réhabiliter le site et
reclasser ses anciens salariés. Mais pas chez Armatis, l'outsourcer recherchant
des compétences supérieures à celles présentes dans l'usine. Ce que nous
confiait en avril dernier un délégué syndical : « Ils demandent des bac+2. Nous
n'avons pas ce niveau ici ». Et puis, comme le suggère un Calaisien, « il ne
faut pas vivre sur le passé ». Tout autour du centre d'appels, les bulldozers
ont, de toute façon, fait leur œuvre. A l'intérieur, le présent se conjugue
avec espace. 3 900 m2, loin d'être encore entièrement occupés, sont desservis
par une allée centrale. D'un côté, la production avec quatre plateaux distincts
se répartissant - à parts inégales - les 400 positions de travail et
l'administratif. De l'autre, des salles à foison. Il y a les classiques : trois
salles dédiées à la formation et trois autres aux réunions, à la technique et
au déjeuner du personnel. Et les originales, comme la “salle de langues”. Dotée
de six ordinateurs équipés de CD-Rom d'anglais, d'italien, d'espagnol, pour
l'enrichissement linguistique des conseillers de clientèle. Ou encore la salle
de lecture avec, disposés sur une table, divers newsmagazines. Une «
réalisation spectaculaire », selon les propres mots de Denis Akriche, le P-dg
d'Armatis. Reste à savoir si elle résistera à l'épreuve du temps.