Mobilisation générale
C'est le mot d'ordre qui anime aujourd'hui l'univers de la relation client.
Une mobilisation qui touche nombre de ses facettes. Bien sûr, on pensera en
premier lieu au vaste chantier social que les organisations professionnelles,
soutenues par l'Etat, ont décidé de prendre à bras-le-corps. Avec pour projet
aujourd'hui emblématique, le Label Responsabilité Sociale, sur lequel nous
revenons longuement dans ce numéro. Un Label qui a de nombreux mérites, au-delà
de son aspect fédérateur : celui de mettre l'accent sur les trois dimensions
clés que sont les pratiques en matière de ressources humaines, les conditions
de travail et la formation ; celui de mettre en cause les pratiques pour le
moins douteuses que sont les enchères inversées?; celui de vraisemblablement
contribuer au développement de l'emploi en France, dans le cadre du vaste plan
mis en œuvre à ce sujet… Mais, à l'évidence, ce Label, pour important qu'il
soit, ne saurait à lui seul résoudre l'ensemble des problèmes auxquels est
confrontée la profession. D'autant plus que, dans un premier temps, il risque
de ne concerner que ceux qui ont déjà pris la mesure de ses dimensions, et les
mesures pour les traiter de façon correcte. La vraie question étant de savoir
si ce Label va “susciter des vocations” et entraîner dans une démarche plus
vertueuse, ceux qui, quelles qu'en soient les raisons, ne s'y sont pas encore
engagés. Sans oublier le paramètre financier qui, s'il ne présente rien
d'excessif dans l'absolu, joue quand même son rôle en période économique
tendue. Et l'on sait combien les facteurs économiques sont aujourd'hui
prégnants. La prise de conscience, et surtout les actions qui doivent en
découler, ne peuvent en effet venir que de l'intérieur des organisations
elles-mêmes, qu'il s'agisse aussi bien des centres internalisés que des
outsourceurs. A elles de se pencher sur les fondements mêmes de la relation
client à distance de demain qui, pour rejoindre l'interviewé de ce numéro,
Jean-Luc Koch (Devoteam Consulting), ne peut plus se limiter à un simple
“traitement d'appel” dans le cadre de la relation téléphonique. Sachant que
cette dernière n'est plus en position de monopole et doit composer avec
l'e-mail, le Web… Et donc de réfléchir non seulement à nouvelles organisations
mais avant tout à de nouvelles fonctions, de nouvelles missions pour leurs
téléconseillers. Des téléconseillers qui doivent pouvoir trouver, bien sûr des
motifs de satisfaction et de valorisation, mais surtout des perspectives
d'évolution et de carrière. La problématique n'est certes pas nouvelle. Mais
son acuité est telle qu'elle mérite elle aussi une autre mobilisation.