Localisation : un palmarès des villes européennes
Partant du constat que les centres d'appels paneuropéens sont attirés dans
certaines zones en raison de caractéristiques spécifiques, locales ou
régionales, Buck Consultants International a décidé de mener une étude pour
identifier les villes d'Europe les plus attractives. Au total, 37 villes ont
été sélectionnées, parmi lesquelles les capitales de l'Union Européenne,
plusieurs grandes métropoles de chaque pays membre, auxquelles ont été ajoutées
Vienne pour l'Autriche, Zurich et Genève pour la Suisse. Au niveau français,
cinq villes ont été retenues : Paris, Lille, Marseille, Nice et Strasbourg,
soit le plus grand nombre pour un pays ; l'Allemagne et le Royaume-Uni comptant
pour leur part quatre sélectionnées chacun. Afin d'établir un classement de ces
villes, le cabinet a passé en revue dix critères, regroupés en quatre
catégories. A chaque critère a été affecté un poids relatif, pour un total de
100. Tout ce qui concerne le personnel compte pour 60 points, les
télécommunications pour 15, les impôts et incitations, 15 également, et
l'immobilier pour 10 points. L'étude a été basée sur diverses sources, outre la
connaissance, les contacts dans chaque ville et les recherches du cabinet même
: OCDE, statistiques régionales, études d'autres cabinets... Buck Consultants
a ensuite totalisé, pour chaque ville, le nombre de points obtenus sur chaque
critère. A partir de ce résultat a été établi un classement qui permet de
déterminer trois grandes catégories de villes ayant des scores comparables. Les
centres d'appels concernés sont à la fois paneuropéens et véritablement dédiés
aux activités d'appels entrants aussi bien que sortants. Les appréciations des
différents critères par ville sont bien évidemment des moyennes.
Lille dans le peloton de tête
Première constatation :
les quatre villes du Royaume-Uni sélectionnées pour l'étude (Birmingham,
Glasgow, Londres et Manchester) figurent dans la première catégorie, celle des
"excellent choice". Faibles coûts de personnel et de télécommunications, aides
financières... expliquent ces positions, tout comme celle de Dublin. Les trois
villes des Pays-Bas (Amsterdam, Rotterdam et Maastricht) figurent également
dans cette catégorie la plus élevée. Plus spécialement en raison de la présence
de personnel qualifié, multilingue, et de la qualité et des coûts des
télécommunications. La seule ville française dans ce "top" est Lille ; une
position due à sa bonne moyenne sur l'ensemble des critères et, comparativement
aux autres régions françaises, à des coûts de main-d'œuvre relativement moins
élevés. « Pour comprendre la croissance du nombre de centres d'appels
paneuropéens, il faut prendre en compte le fait que la concentration des
activités de call centers d'une entreprise, dans de nombreux cas, conduit à une
réduction significative des coûts d'exploitation, spécialement en matière de
coûts du travail, de bureaux et de télécoms », souligne René Buck, président de
Buck Consultants International dans la synthèse de l'étude. « Le facteur clé
pour la localisation d'un centre d'appels est la présence de main-d'œuvre
qualifiée, poursuit Bill Pijpers, Vice-Président de Buck Consultants. Certaines
régions urbaines de la catégorie supérieure qui ont remporté beaucoup de succès
dans l'attraction de centres d'appels deviennent moins attractives pour les
nouveaux centres paneuropéens. Parce que dans les années passées, plusieurs
centres internationaux ont été établis par des sociétés multinationales dans
des zones telles que celles de Dublin et Amsterdam, le marché de l'emploi en
call center montre des signes clairs de saturation et de surchauffe. Il devient
plus difficile d'y recruter du personnel qualifié multilingue et/ou des natifs.
C'est pour cette raison, par exemple, que Mercedes-Benz n'a pas choisi
Amsterdam pour implanter son centre d'assistance clients, mais Maastricht. Les
principales villes, spécialement en Irlande et aux Pays-Bas doivent développer
des programmes spécifiques d'emploi, sinon, elles ne resteront pas dans la
catégorie supérieure. »
Deux tendances pour l'avenir
Quant à l'avenir des centres d'appels, Paul Volleman, Senior Consultant chez
Buck Consultants constate « deux tendances qui ont des conséquences sur la
localisation. Tout d'abord, l'intégration croissante des activités des centres
d'appels avec les autres activités de back-office des entreprises. Dans ces
centres de services partagés, on trouve une grande variété d'activités :
administration, services financiers, mais aussi support clients et/ou
télévente. Exemples : Xerox, Compaq et Allergan Services, établis à Dublin et
Boston Scientific à Maastricht. Ensuite : l'installation des activités de
centre d'appels près des structures industrielles ou de distribution des
entreprises. Ce qui explique la position de villes comme Glasgow, Cork et,
d'une certaine manière, Dublin. Là, des activités de centres d'appels de taille
moyenne ont été installées dans les murs ou près des usines ou des centres
européens de distribution. Exemples : IBM à Greenlock en Ecosse, Kao (Dublin),
EMC (Ovens), Gateway 2000... en Irlande. Les facteurs clés expliquant cette
tendance sont les économies de coûts qui peuvent être réalisées en basant le
centre d'appels près des autres activités de l'entreprise. »