Les centres d'appels sonnent-ils le glas des agents assureurs ?
Quelle est votre clientèle type ?
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Nous visons une
cible particulière, plus sensible au téléphone et au courrier qu'à une relation
de face-à-face. Cette cible n'appartient pas à une catégorie
socioprofessionnelle particulière, mais peut être davantage définie par son
habitude d'acheter par correspondance. Les urbains et les semi-urbains sont
plus sensibles à cette démarche.
Dans votre développement, pensez-vous marcher sur les plates-bandes des concurrents ?
Il y a
une attente de ce type de service dans le public. Alors nous nous développons
davantage en prenant des clients chez des concurrents. Les clients attendent
des produits spécifiques, conçus exprès pour la distribution directe,
c'est-à-dire faciles à comprendre, faciles à souscrire et pas onéreux. La
prévoyance santé est un exemple type de produit qui ne nécessite pas
d'explications longues. Pour des produits sophistiqués, comme la gestion du
patrimoine ou des produits financiers avec fort montant du capital, le contact
face-à-face reste encore incontournable. On n'investit pas des millions de
francs au téléphone avec un interlocuteur que l'on ne connaît pas. Cela
provoque une distinction évidente entre les produits vendus en agence et par le
centre d'appels.
Dans ce découpage, quel sera le destin des agents et des courtiers ?
Les changements radicaux dans le secteur des
assurances ne sont pas apparus à la naissance des centres d'appels. La
restructuration est déjà en cours depuis une vingtaine d'années, elle est liée
au développement des mutualistes. Je pense qu'à l'avenir, il y aura de moins en
moins d'agents.