Le plan d'action pour l'emploi décrypté
Présenté par le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale,
Jean-Louis Borloo, le 14 décembre dernier, le plan d'action destiné à
promouvoir la création d'emplois dans le secteur des centres d'appels entrant
dans sa phase active, un décryptage de l'ensemble de ses mesures, du point de
vue des acteurs économiques du secteur, s'impose. Ce plan veut répondre à la
fois aux enjeux sociaux de la profession - l'emploi, l'évolution des métiers et
l'amélioration de son image sociale -, et à ses enjeux économiques, notamment
la délocalisation et la réponse aux attentes des annonceurs et des
utilisateurs.
Un plan en quatre volets
Dans cette
perspective, le plan ministériel comprend quatre volets : un accord-cadre sur
la formation professionnelle, l'élaboration d'un label “responsabilité
sociale”, l'application effective de la “clause de mieux-disant social”, la
dérogation au repos dominical. L'accord-cadre constitue assurément, avec le
projet de label “responsabilité sociale”, le point fort de ce plan. Il
s'articule autour d'axes de travail et de progrès. Axe 1 : faciliter la
création d'emplois ; Axe 2 : construire une offre de formation adaptée; Axe 3
: professionnaliser et fidéliser les salariés des centres de relation clients
; Axe 4 : favoriser l'insertion des personnes handicapées ; Axe 5 : conduire
une stratégie prospective sur les métiers, les qualifications et les enjeux de
la profession. Le premier axe consiste à mettre à la disposition des
entreprises du secteur, au niveau local, les moyens de prospection et de
recrutement du service public de l'emploi et ainsi favoriser la mise en
relation des demandeurs d'emploi en fonction des besoins identifiés des
entreprises. Ce qui doit se traduire pour les entreprises par une économie des
coûts de recrutement. L'axe 2 vise à favoriser le développement d'une véritable
filière professionnelle et à tracer des parcours de formations qualifiantes ou
diplômantes. Ce faisant, les entreprises vont pouvoir intégrer les nouveaux
dispositifs de formation, tels que les contrats de professionnalisation ou la
validation des acquis de l'expérience dans la gestion de leurs ressources
humaines. Après avoir amélioré le recrutement et proposé des solutions de
développement des compétences, l'accord, à travers son axe 3, invite à
professionnaliser et à fidéliser les salariés par le développement des
démarches de reconnaissance des acquis professionnels et la construction de
filières promotionnelles leur permettant ainsi d'évoluer dans leur emploi et de
sécuriser leur mobilité professionnelle. Ce qui signifie pour les entreprises
de passer d'une démarche de mobilité “empirique” à une logique de filières
organisées et qualifiantes. Les axes 4 et 5 sont consacrés à l'emploi des
handicapés et des jeunes les moins qualifiés. Ils suscitent de la part des
acteurs économique un engagement fort qui s'inscrit dans la démarche de
responsabilité sociale, mais il répond également à une logique économique par
la recherche de la meilleure adéquation entre ces publics et les emplois à
pourvoir. Enfin, l'axe 6 offre une mise en perspective de l'ensemble de ces
mesures en proposant de conduire une stratégie prospective sur les métiers et
les qualifications. Concrètement, il s'agit de met-tre en place, à titre
expérimental dans un premier temps, un outil de cadrage prospectif afin de
développer l'expertise sur l'évolution prospective des métiers, des
qualifications et des emplois et d'ajuster les formations proposées dans le but
de créer de véritables aires de mobilités professionnelles.
Un label, charte des meilleures pratiques sociales
Le déploiement de
l'ensemble de ces mesures doit se réaliser au niveau régional, et pourra donner
lieu, le cas échéant, à la conclusion de conventions régionales ou locales qui
pourront intégrer des engagements particuliers correspondant aux besoins
spécifiques des entreprises sur les sites concernés. L'élaboration d'un label
“responsabilité sociale” semble être le prolongement naturel de l'accord-cadre.
Sans caractère impératif, il a néanmoins pour vocation de devenir le
référentiel commun aux consommateurs, aux salariés et aux entreprises et de
constituer une charte des meilleures pratiques sociales. Les critères de ce
label, dont la finalisation sera présentée lors du SeCA 2005, portent notamment
sur : les procédures générales de gestion des ressources humaines, la
formation, les moyens de surveillance et l'observation électronique de
l'activité professionnelle des salariés et le respect de la vie privée, les
conditions de travail en général.