La santé en question
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Si l'impact "psychologique" d'un environnement de travail agréable sur les
salariés a du mal à convaincre les chefs d'entreprises, quelques chiffres
pourraient y suffire. En France, les troubles musculo-squelettiques (TMS)
constituent aujourd'hui la première cause de maladies professionnelles
indemnisées. De 1 200 cas de TMS répertoriés il y a dix ans, nous sommes passés
à 10 000. Les médecins du travail ont d'ailleurs été les premiers à tirer la
sonnette d'alarme. Si ce problème de santé se pose de façon importante pour les
professions dites "traditionnelles" (administration, travail de bureau en
général...), nul besoin de préciser que dans les centres d'appels, qui
conjuguent tous les facteurs de risques, ce type de désagréments se trouve
démultiplié. « Prendre en compte les paramètres physiologiques de l'individu
est primordial, estime Isabelle Constantin, directrice de Détails (filiale de
Steelcase-Strafor). Passer huit heures par jour sur un poste de travail muni
d'un écran informatique n'est pas une posture naturelle. Cela n'est donc pas
sans conséquences pour le corps. » Trois parties du corps sont notamment
soumises à rude épreuve : le dos, en particulier les cervicales et les
lombaires, la vue et les poignets, qui sont une des causes aujourd'hui des
arrêts de travail les plus fréquentes. Isabelle Constantin détaille ici les
différents points sensibles et les règles minimum à respecter.
RESPECT DE LA DISTANCE OEIL/ÉCRAN
« La distance entre
l'oeil et l'écran est particulièrement importante. Elle doit être comprise
entre 50 et 70 centimètres (norme Afnor NF X 35-121) pour un écran de 15
pouces. Joue également la hauteur de l'écran : il n'y a pas de mesure idéale,
mais la règle est que le regard doit arriver en haut de l'écran, de façon à ce
que la vue soit toujours droite, pour toujours avoir une lecture descendante et
ne pas forcer au niveau du cou ni au niveau des paupières... L'éclairage n'est
absolument pas neutre. Il faut concilier l'éclairage personnel, dédié aux
tâches d'écriture et de lecture, et l'éclairage général. C'est toujours un
véritable casse-tête quand on parle d'éclairage dans une entreprise parce que,
dans une même zone, vous pouvez avoir des intensités d'éclairage différentes :
si vous êtes dans un couloir, il y a 200 lux ; si vous êtes sur informatique,
vous avez 300/400 lux ; si vous êtes en écriture/lecture, il faut 500 à 700
lux. Et, généralement, il n'y a pas plus de 2,50 mètres d'écart entre ces trois
zones là... Et la variable de l'âge intervient aussi énormément. » L'article R
232-7 du Code du Travail indique ainsi que l'éclairage doit être réalisé de
manière à éviter la fatigue visuelle ainsi que les affections de la vue qui en
résultent, et permettre de déceler les risques perceptibles par la vue. Les
locaux doivent également disposer d'autant de lumière naturelle que possible.
Par ailleurs, la norme Afnor NF X 35-103 fixe à 500 lux l'éclairement moyen
pour les bureaux et locaux administratifs de travaux généraux, dactylographie
et salles d'ordinateurs. Pour ce qui est de la saisie ou de la manipulation de
la souris, le coude doit être idéalement à 90 degrés, sinon le bras est tendu
en permanence... « Le siège est également très important : il ne suffit pas que
la hauteur soit réglable, sinon il y peut y avoir des compressions au niveau
des jambes ; on peut donc, le cas échéant, fournir un repose pieds pour les
personnes de petite taille. » Question réglages, la norme Afnor NF X 35-121
préconise que l'équipement du poste de travail puisse être adaptable (la
hauteur du clavier, la hauteur, l'inclinaison et l'orientation de l'écran, la
hauteur et l'orientation du support-documents...).