Recherche

La santé en question

Le fait est acquis : l'environnement de travail a sur les salariés des effets directs. Les centres d'appels n'échappent pas à la règle. Et pourtant, les conditions idéales sont loin d'y être réunies.

Publié par le
Lecture
4 min
  • Imprimer


Si l'impact "psychologique" d'un environnement de travail agréable sur les salariés a du mal à convaincre les chefs d'entreprises, quelques chiffres pourraient y suffire. En France, les troubles musculo-squelettiques (TMS) constituent aujourd'hui la première cause de maladies professionnelles indemnisées. De 1 200 cas de TMS répertoriés il y a dix ans, nous sommes passés à 10 000. Les médecins du travail ont d'ailleurs été les premiers à tirer la sonnette d'alarme. Si ce problème de santé se pose de façon importante pour les professions dites "traditionnelles" (administration, travail de bureau en général...), nul besoin de préciser que dans les centres d'appels, qui conjuguent tous les facteurs de risques, ce type de désagréments se trouve démultiplié. « Prendre en compte les paramètres physiologiques de l'individu est primordial, estime Isabelle Constantin, directrice de Détails (filiale de Steelcase-Strafor). Passer huit heures par jour sur un poste de travail muni d'un écran informatique n'est pas une posture naturelle. Cela n'est donc pas sans conséquences pour le corps. » Trois parties du corps sont notamment soumises à rude épreuve : le dos, en particulier les cervicales et les lombaires, la vue et les poignets, qui sont une des causes aujourd'hui des arrêts de travail les plus fréquentes. Isabelle Constantin détaille ici les différents points sensibles et les règles minimum à respecter.

RESPECT DE LA DISTANCE OEIL/ÉCRAN


« La distance entre l'oeil et l'écran est particulièrement importante. Elle doit être comprise entre 50 et 70 centimètres (norme Afnor NF X 35-121) pour un écran de 15 pouces. Joue également la hauteur de l'écran : il n'y a pas de mesure idéale, mais la règle est que le regard doit arriver en haut de l'écran, de façon à ce que la vue soit toujours droite, pour toujours avoir une lecture descendante et ne pas forcer au niveau du cou ni au niveau des paupières... L'éclairage n'est absolument pas neutre. Il faut concilier l'éclairage personnel, dédié aux tâches d'écriture et de lecture, et l'éclairage général. C'est toujours un véritable casse-tête quand on parle d'éclairage dans une entreprise parce que, dans une même zone, vous pouvez avoir des intensités d'éclairage différentes : si vous êtes dans un couloir, il y a 200 lux ; si vous êtes sur informatique, vous avez 300/400 lux ; si vous êtes en écriture/lecture, il faut 500 à 700 lux. Et, généralement, il n'y a pas plus de 2,50 mètres d'écart entre ces trois zones là... Et la variable de l'âge intervient aussi énormément. » L'article R 232-7 du Code du Travail indique ainsi que l'éclairage doit être réalisé de manière à éviter la fatigue visuelle ainsi que les affections de la vue qui en résultent, et permettre de déceler les risques perceptibles par la vue. Les locaux doivent également disposer d'autant de lumière naturelle que possible. Par ailleurs, la norme Afnor NF X 35-103 fixe à 500 lux l'éclairement moyen pour les bureaux et locaux administratifs de travaux généraux, dactylographie et salles d'ordinateurs. Pour ce qui est de la saisie ou de la manipulation de la souris, le coude doit être idéalement à 90 degrés, sinon le bras est tendu en permanence... « Le siège est également très important : il ne suffit pas que la hauteur soit réglable, sinon il y peut y avoir des compressions au niveau des jambes ; on peut donc, le cas échéant, fournir un repose pieds pour les personnes de petite taille. » Question réglages, la norme Afnor NF X 35-121 préconise que l'équipement du poste de travail puisse être adaptable (la hauteur du clavier, la hauteur, l'inclinaison et l'orientation de l'écran, la hauteur et l'orientation du support-documents...).

Catherinne Dufrêne

S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page