L'IP, condition nécessaire et insuffisamment répandue
Les éditeurs de solutions internet ne tarissent pas, et pour cause, de
prévisions les plus optimistes sur le développement prochain des solutions des
web call centers et le déploiement des infrastructures et services adaptés.
Pour alimenter leur discours, ils ont largement recours aux quelques études
prospectives produites par les différents cabinets d'analyse du secteur des
nouvelles technologies. Etudes dont la fiabilité n'est sans doute pas toujours
exemplaire, mais qui ont le mérite d'exister et de donner à ce marché un cadre
au moins indicatif. Au centre des recherches menées par ces cabinets, les
technologies IP. Quelle est aujourd'hui leur place dans les centres d'appels ?
Les entreprises ont-elles conscience de l'imminence de la généralisation des
solutions liées à l'Internet Protocol ? Pour tenter de répondre à ces
questions, Datamonitor a interrogé, en septembre 2000, 250 personnes exerçant
des fonctions de responsabilité dans les centres d'appels : responsable de
centre d'appels, responsable ou directeur des services clients, responsable ou
directeur des nouvelles technologies. Ce, aux Etats-Unis et en Europe (France,
Allemagne, Irlande, Pays-Bas, Royaume-Uni, Espagne, Scandinavie), au sein
d'entreprises et dans des secteurs aussi variés que la banque, l'assurance, les
technologies, les télécoms, la distribution, les services...
PARC D'ÉQUIPEMENTS PEU PROPICE À UN DÉPLOIEMENT RAPIDE DE L'IP
Quel est
le profil du centre d'appels approché par Datamonitor ? Il s'agit à 67 % d'une
structure dont l'ACD a entre 2 et 6 ans d'âge (pour 31 % l'autocom a été acheté
dans les deux dernières années). Ce qui induit a priori que ses responsables ne
sont pas prêts à remplacer de sitôt leur matériel. Sauf peut-être à investir
dans le CTI puisque la majorité des responsables de call centers interrogés
n'ont pas intégré ce type de technologies. Le centre d'appels type de l'étude
Datamonitor n'emploie pas d'agents en télétravail, ni n'a recours à
l'outsourcing. 42 % des structures approchées sont uniques et 23 % seulement
ont recours à un autre site pour le débordement d'appels. Enfin, elles ne sont
que 13 % à utiliser le routage d'appels d'un site à une autre. Concernant plus
précisément les technologies IP, le premier constat de l'étude est sans
surprise (en tout cas vu du côté européen) : les entreprises ne sont que 5 % à
avoir intégré les technologies IP à leur centre d'appels. Et 51 % d'entre elles
n'ont même pas considéré la question. Parmi les 44 % ayant réfléchi à la
pertinence d'une intégration, 42 % affirment vouloir faire à terme le choix de
l'IP, et 2 % rejettent l'idée même d'une implémentation. Pour expliquer le fait
qu'ils n'aient pas encore franchi le pas, les responsables interrogés avancent
plusieurs arguments. Le premier (22 %) concerne la difficulté d'intégration au
système existant. Le deuxième (20 %) est la satisfaction apportée par le
dispositif en place. Quant aux avantages apportés par les technologies IP, ils
sont d'abord liés, selon les responsables de centres d'appels interrogés par
Datamonitor, à l'optimisation du traitement productiviste des appels (gestion
des queues et routage) et à la réduction des coûts en matière de téléphonie.
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Dans la rubrique "Découvrez nos archives" : - "Le web call center implique une professionnalisation du métier" : interview de Fabrice Delaporte, P-dg de E-Contacts. - Enquête : "Web Call Center : un bilan mitigé". - "L'e-mail demande la même réactivité que le téléphone" : interview de Carole Sasson, consultante chez Cocédal.