Handicall alerte les politiques sur l'accès à l'emploi des handicapés
L'outsourceur Handicall a souhaité mettre en place une action forte pour alerter sur la situation des personnes handicapées et sur leurs difficultés d'insertion dans l'emploi et donc de sociabilisation. Fin février, les deux dirigeants du groupe ont envoyé aux candidats à la présidence de la République mais aussi aux députés, à des chefs d'entreprise, à des acteurs locaux, leur «handipacte». L'objectif? Conduire à une prise de conscience générale des difficultés auxquelles sont confrontés ceux dont la vie a été bouleversée par le handicap. Un problème majeur car le chômage touche un handicapé sur deux.
Le pacte vise aussi à favoriser l'accès au travail et le maintien dans l'emploi des handicapés. Ces derniers ont souvent du mal à passer le cap de l'embauche. La majorité possède un niveau BEP/CAP alors que de nombreuses structures s'intéressent aux candidats disposant au moins d'un niveau bac. Handicall invite donc les sociétés à juger davantage les personnes sur leurs capacités que sur leur CV. «Chez nous, on teste les postulants et ensuite on les forme. Par l'emploi, on donne accès à la formation et non l'inverse. Ensuite, cette démarche permet de combler l'absence de cursus par l'expérience professionnelle», souligne Xavier Kressmann, p-dg d'Handicall.
Quatre candidats à la présidentielle ont déjà donné leur soutien à l'initiative de l'outsourceur. «Ce n'est pas un projet de loi que nous demandons, mais plutôt des propositions pour faire évoluer les choses. Les aides, c'est bien. Mais l'emploi, c'est mieux.» Pour Xavier Kressmann, il faut montrer aux entrepreneurs les expériences qui fonctionnent afin de les convaincre de franchir l'étape du recrutement d'une personne handicapée.
Xavier Kressmann (Handicall):
«Les aides, c'est bien. Mais l'emploi, c'est mieux.»