Flandre Ateliers, plate-forme d'insertion pour les personnes handicapées
« Le modèle de mise dans les centres d'appels veut que l'on recrute à
niveau bac + 3 et qu'on limite le turn over à son taux minimal. Moi, je recrute
à bac moins 3 et j'affiche un turn over très important. » S'il verse dans
l'iconoclaste, Hervé Knecht le fait avec une foi militante. En créant en 1991
Flandre Ateliers, il a d'emblée opté pour un statut juridique unique dans
l'univers des centres d'appels : la SA coopérative union d'économie sociale,
qui lui confère une vocation économique doublée d'une éthique de solidarité
sociale. Vocation première : favoriser l'insertion professionnelle des
personnes handicapées en leur proposant un emploi de deux ans dans le cadre
d'un contrat initiative-emploi. Société de télémarketing à part entière,
située à Marcq-en-Baroeul près de Lille, Flandre Ateliers est le fruit direct
d'un partenariat entre son fondateur Hervé Knecht et le groupe 3 Suisses. « Les
3 Suisses ont apporté leur expérience en matière de montage et d'exploitation
de plate-forme téléphonique, de formation aux métiers du téléphone,
d'accompagnement technique. Nous avons apporté notre savoir-faire dans le
domaine du recrutement et de l'insertion de personnes handicapées », explique
Hervé Knecht. Aujourd'hui, Flandre Ateliers emploie 150 personnes, dont 50 sur
son centre téléphonique adapté.
Un tremplin pour l'emploi
Spécificité de Flandre Ateliers : Hervé Knecht envisage
avant tout son entreprise comme un tremplin pour ses salariés. Tremplin vers
une embauche effective en CDI par d'autres employeurs dans le monde des centres
d'appels. « A ce jour, 43 personnes recrutées par Flandre Ateliers ont trouvé
du travail, dont 30 aux 3 Suisses », se félicite le directeur général. Pour le
vépéciste, ce partenariat avec Flandre Ateliers est une manière d'appliquer la
loi du 10 juillet 1987, stipulant que tout employeur du secteur privé et tout
établissement public à caractère industriel et commercial occupant 20 salariés
ou plus doit employer, dans une proportion de 6 % de son effectif salarié, des
personnes présentant un handicap. Faute de quoi, l'entreprise doit reverser à
l'Agefiph (Association pour la GEstion des Fonds pour l'Insertion
Professionnelle des personnes Handicapées) 14 000 francs par an et par emploi
non occupé. Mais l'ambition des 3 Suisses dépasse le cadre légal :
l'expérience a montré que la présence de personnes handicapées sur les
plates-formes améliore sensiblement l'esprit de cohésion des troupes et la
qualité du service rendu.