Europe : Lucent monte encore en puissance
Dans le cadre de sa stratégie visant au leadership mondial, Lucent
Technologies vient de réaliser sa deuxième acquisition en Europe, après celle
de l'intégrateur de centres d'appels Triple C en Allemagne, il y a environ un
an. Pour un montant d'environ 200 M£, Lucent a racheté la société SDX Business
Systems plc, implantée dans l'Hertfordshire en Grande-Bretagne, et qui a
réalisé en 1997 un chiffre d'affaires d'environ 75 M£ pour un bénéfice net
d'environ 5 M£. Employant 340 personnes, SDX fournit des systèmes de
commutation voix et données intégrées pour les petites et moyennes entreprises
et filiales de grandes entreprises. Son produit phare est INDeX (Integrated
Network Digital eXchange), une passerelle de commutation modulaire assurant
aussi bien des solutions téléphoniques de base (PABX, téléphonie sans fil) que
les fonctions de centre d'appels, le traitement de la voix, la messagerie, le
CTI et la commutation de données et ce, aussi bien sur des sites uniques que
dans des réseaux multisites. N° 2 sur le marché anglais, SDX compte plus de 30
000 sites installés pour environ 500 000 utilisateurs, pour des clients qui ont
noms Amex, IBM, Microsoft, British Airways, Lloyd's Bank... Grâce à
l'acquisition récente de la start-up Network Alchemy, SDX commercialise
également une gamme de PABX fonctionnant à partir de routeurs de données et
permettant aux petites entreprises et aux particuliers d'intégrer voix et
trafic Internet sur un même système.
Une offre produits complémentaire
Avec cette acquisition, Lucent, déjà n°1 en
Grande-Bretagne et en Europe pour les grands centres d'appels, devrait occuper
la première place du marché britannique global. Et, probablement, la première
en Europe aussi. « Il s'agit plus d'un partenariat que d'une acquisition pure
et simple, en raison de la synergie qui existe entre nos deux sociétés,
commente Jan Burton, directrice générale de la région EMEA (Europe-Middle
East-Africa) et responsable des ventes indirectes de Lucent Technologies. Avec
SDX, nous avons trouvé une solution pour compléter notre offre produits car
nous n'étions pas bien positionnés sur les centres de moins de 75 agents. Par
ailleurs, nous pouvons maintenant répondre aux besoins de nombreux marchés,
dont la France, en solutions hybrides. Ce qui n'est pas le cas de notre Compact
Call Center, qui est une solution dédiée. » L'acquisition de SDX ouvre
également à Lucent les portes du marché des PABX, « un marché sur lequel nous
n'étions jusqu'à présent pas compétitifs, estime Jan Burton, car nous ne
disposions pas de la bonne solution au bon prix ». Autre intérêt croisé de
l'opération : SDX vend ses produits, hors Grande-Bretagne, dans une quinzaine
de pays (Bénélux, République tchèque, Slovénie, Afrique du Sud,
Nouvelle-Zélande, Singapour...), et ne disposait pas encore de distributeur en
France ni en Allemagne, pays sur lesquels Lucent apportera son organisation
commerciale.
Un élargissement du réseau de ventes indirectes
Enfin, SDX s'est développée à l'international par le
biais d'une stratégie de ventes indirectes, qui correspond à celle adoptée par
Lucent Technologies depuis environ un an. « Lorsque nous nous sommes lancés sur
le marché européen, explique Jan Burton, nous avons essentiellement fonctionné
par ventes directes. Mais, dans le cadre de notre objectif de devenir n°1, et
pour répondre aux différents besoins des clients, nous avons décidé de
développer les ventes indirectes au travers de partenaires (revendeurs locaux,
installateurs, intégrateurs...). Et ce, en leur donnant des solutions adaptées
à leurs techniques de vente. » Le réseau de distribution indirecte de SDX vient
donc renforcer celui de Lucent. Sur la région EMEA, les ventes indirectes
représentaient environ 40 % des ventes totales ; avec l'acquisition de DSX,
elles passent à environ 60 %. Sur la France, et suite à l'acquisition de
Barphone, la proportion des ventes indirectes de Lucent Technologies est
aujourd'hui supérieure à 40 %. Mais Lucent n'abandonne pas pour autant le
système de ventes directes, « adapté à beaucoup de multinationales, estime Jan
Burton. Nous voulons simplement offrir à nos clients la façon dont ils veulent
être servis ».