Euro Interactive : call blending et polyvalence
La filiale du groupe Himalaya, qui assure de la hot line téléphonique ainsi que du Web call center joue sur la polyvalence et le call blending pour dimensionner au plus juste ses plates-formes et éviter ainsi des mouvements importants d'effectifs.
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«En conjuguant call blending et polyvalence, les calculs de dimensionnement
de nos plates-formes tombent juste dans plus de 95 % des cas, explique Sandrine
Bellier, directrice générale d'Euro Interactive. Pas question de
surdimensionner car cela engendrerait des coûts supplémentaires qui auraient
pour conséquence de mettre en péril notre entreprise. Ainsi, si nous nous
engageons auprès de nos clients à prendre 85 % de leurs appels et que nous
atteignons le taux de 95 %, on peut parler de surdimensionnement. En revanche,
un taux situé entre 80 et 88 %, ce qui est notre cas, c'est une bonne moyenne.
» L'outsourcer de la région lyonnaise, qui compte notamment parmi ses clients
Infogrames et Téléshopping, a choisi de fonctionner, depuis la mise en place
des 35 heures, il y a plus de deux ans, sur la base d'une double structure :
d'un côté un pôle hot line (réception d'appels) et de l'autre un pôle
télémarketing (émission et réception d'appels). L'objectif étant de pratiquer
la polyvalence sur les deux pôles : quand la hot line tourne au ralenti, les
agents sont affectés au télémarketing et vice versa. Ici, les agents sont
recrutés pour être affectés sur une opération déterminée et passent ensuite en
polyvalence sur différentes opérations : par exemple un téléconseiller embauché
pour de la réception d'appels sur Téléshopping le matin peut être placé sur de
la gestion des abonnés en émission pour un autre client l'après midi. De même,
il pourra être planifié sur de l'émission d'appels pour le propre compte d'Euro
Interactive (prise de rendez-vous pour les commerciaux) dès lors qu'il sera en
période creuse. Pour dimensionner au plus juste, Sandrine Bellier essaie, dans
la mesure du possible, de coller au plus près les contrats de travail et les
horaires des agents avec les flux d'appels, tant en émission qu'en réception.
Et même en période de forte activité, notamment pour de grosses campagnes de
publicité, la directrice générale préfère perdre des appels plutôt que de se
retrouver dans l'obligation de surdimensionner les plateaux. En dehors de ces
périodes d'effervescence, Euro Interactive fait appel, tout au long de l'année,
pour les pics identifiés sur son activité hot line, tous les soirs de semaine
pour des horaires qui vont de 18 heures à 21 heures et tous les samedis matins,
à des CDI en temps partiel pour venir compenser. « Si nous avions des temps de
travail égaux chaque jour de l'année, nous serions inévitablement confrontés à
des périodes de sous-dimensionnement et de surdimensionnement et nous ne
pourrions jamais nous mettre en périodes basses », explique Sandrine Bellier.
Et si de tels renforts ne suffisent pas, l'outsourcer a recours à la pratique
du call blending (mixage d'appels entrants et d'appels sortants). « Tous les
appels qui ne peuvent être décrochés pendant une crête arrivent automatiquement
sur un serveur. Celui-ci enregistre les coordonnées des appelants de manière à
les rappeler plus tard, c'est plus économique que les coûts inhérents à un
surdimensionnement de fait », conclut Sandrine Bellier.
Quand polyvalence ne rime pas avec insuffisance
Imaginons un téléacteur qui, sur un cycle de quatre semaines, occuperait sur trois semaines un poste de téléacteur, sur deux jours des fonctions d'assistant administratif et sur les trois jours restants un poste d'assistant marketing. Difficile, pour justifier un licenciement, de venir lui reprocher une insuffisance professionnelle dans l'une ou plusieurs de ses fonctions, sachant qu'on lui demandait avant tout d'être polyvalent au sein de l'entreprise. Un juge considérerait en effet dans un tel cas de figure qu'il ne fallait pas s'attendre à un niveau de compétences exceptionnel de la part d'un salarié à qui l'on demandait de "savoir tout faire".