Belgique : les symptômes de la maturité
Brucall, société belge dédiée à l'hébergement et la gestion de centres
d'appels, a rendu publique début 2002 une étude sur le marché belge des centres
d'appels. Quatre ans plus tôt, la même étude avait été lancée, dont les
résultats peuvent aujourd'hui être mis en regard des conclusions actuelles.
Brucall se référant également à un certain nombre d'études sur les call centers
en Belgique menées par Belgacom ou Benchmark. Premier constat : en quatre ans,
le champ d'action des call centers en Belgique s'est internationalisé. Si 66 %
des entités approchées ciblent un marché national, 34 % s'adressent également à
des clients étrangers (la moitié en Europe, l'autre dans le monde entier),
contre seulement 21 % en 1998. Si le secteur financier a perdu un peu de poids
relatif, passant de 27 à 21,7 %, il demeure le segment le plus important du
marché. Les services occupent la deuxième place (17,9 %), devant les
télécommunications (12,2 %) et le high-tech (10,3 %). La part du secteur public
restant limitée à 10 %. Les secteurs qui connaissent la plus forte croissance
sont le tourisme (de 3,5 à 8 %), les loisirs (de 5 à 9,5 %) et les transports
(2,5 à 6,6 %).
Outsourcing : 15 % du marché
Les
sociétés d'outsourcing représentent un peu plus de 15 % du marché belge des
centres d'appels. Et, si l'on en croit Brucall, un certain nombre de secteurs
d'activité demeurent radicalement imperméables à l'externalisation. Ainsi, le
tourisme, les administrations et les transports travaillent à 100 % en
internalisation. Pour les services et la banque-assurance, la part de
l'outsourcing ne dépasse pas, respectivement, 17 % et 25 %. Les secteurs les
plus ouverts à une gestion extérieure des services clients sont la distribution
et l'industrie, où près de 40 % des centres sont confiés à des outsourcers. La
situation en ce qui concerne le secteur de l'automobile est spéciale, dans la
mesure où Brucall le définit comme ayant opté à 100 % pour une mixité
externalisation internalisation. Quant aux modes de production, 64 % des
centres d'appels travaillent en réception, et 33 % à la fois en entrant et en
sortant. Les structures à ne faire que de l'émission ne représentent que 3 % du
marché cerné par Brucall. La tendance étant ici semblable à celle que dessinent
tous les marchés matures : une part croissante de la réception d'appels au
détriment de la télévente. Les prestations en appels entrants concernent à 82 %
du service clients, à 49 % du help-desk et à 38 % de la prise de commande. Pour
l'émission, c'est la prise de rendez-vous qui arrive en tête (60 %), devant les
études de marché (43 %), la qualification de leads et la télévente (37 %). Si
le téléphone constitue sans surprise le canal le plus utilisé, les centres
d'appels intègrent vite les nouvelles technologies : 21 % utilisent des outils
de web call center (10 % en 1999), 9 % de co-browsing (4 % en 1999). Et 65 %
des centres sont équipés pour traiter les e-mails. Cette intégration est sans
doute assez récente, tant il est vrai que la plupart des call centers
identifiés par Brucall ont été récemment développés. Les entités de plus de
deux ans, marginales, ne se retrouvent que dans les télécoms et la
banque-assurance, où elles ne représentent respectivement que 15 et 10 % des
structures identifiées. A noter : 100 % des centres dans le secteur de
l'industrie ont moins de six mois. Quant à l'automobile et à la distribution,
ils devraient bientôt pouvoir intéresser massivement les fournisseurs et
éditeurs puisqu'on n'y trouve aucun centre de moins de sept mois.
Méthodologie
Pour lancer son enquête, Brucall a contacté 1 870 entreprises. 696 entretiens se sont avérés véritablement exploitables, dont seulement 106 menés auprès de sociétés disposant d'un centre d'appels. Ce sont ces 106 entretiens qui ont servi de socle à l'étude. 66 % des personnes interrogées sont responsables du call center ou Dg. Les autres sont DRH, directeurs IT et marketing. 75 % des entreprises concernées se trouvent dans la région de Bruxelles, 33 % en Flandres et 9 % en Wallonie.
Très forte majorité de CDI
La taille moyenne des centres d'appels belges s'apparente aux structures françaises : 39 agents. Avec, semble-t-il, une tendance au grossissement. Près de 82 % des salariés sont employés en CDI et près de 10 % en CDD. Ils sont moins de 1 % à relever de l'intérim et moins de 0,75 % d'entre eux sont étudiants. 77 % des agents ont moins de 30 ans et près de la moitié ont fait des études supérieures. La durée moyenne de formation est de 45 heures par an.