Accélérations
Même si, selon la formule consacrée, le secteur des centres d'appels a
atteint la maturité, il n'en reste pas moins un monde en évolution permanente.
En témoignent deux grandes tendances qui sous-tendent le contenu rédactionnel
de ce numéro. La première, que tout un chacun a pu appréhender par le biais de
campagnes médiatiques d'envergure, est celle de la mise en place de services de
relation, que l'on peut dans un certain sens qualifier de “client”, issus
d'organismes publics, utilisant les techniques les plus modernes. On pense bien
sûr, au 39 75 mis en place par la mairie de Paris, donnant une ampleur nouvelle
à son service d'information créé en 2000, et au 39 39, destiné au renseignement
administratif et qui s'inscrit dans un vaste plan de développement de
l'administration électronique mis en œuvre par l'Etat. Deux exemples
symboliques d'un nouvel état d'esprit donnant au terme “service” sa juste
valeur. Et illustrant parfaitement la notion de proximité qui prévaut
aujourd'hui. Qu'il s'agisse aussi bien des services non-marchands que
marchands, d'ailleurs. En route depuis quelques années déjà, le mouvement ne
devrait que s'accélérer, en touchant des sphères nouvelles. D'autant plus que
la technologie, et en particulier celle des bases de connaissances, permet
désormais de faciliter l'apport de réponses les plus pertinentes et adéquates
possibles. Ces bases de connaissances, qui émergent depuis peu, et qui
constituent un parfait trait d'union avec la deuxième tendance abordée ce
mois-ci, au sein de laquelle elles peuvent jouer un rôle moteur. Une tendance
qui, elle aussi, n'est pas à proprement parler nouvelle, mais qui a pris ces
derniers temps une acuité renforcée. A savoir le passage d'une notion de centre
de coûts à celle de centre de profit. Profit pouvant être considéré sous tous
les sens du terme et pas uniquement sous un angle financier, bien que celui-ci
soit devenu une priorité, ou même un prérequis, pour nombre d'entreprises.
Mais, si la technologie offre de nouveaux atouts, il n'en reste pas moins que
la clé du succès d'une telle démarche reste l'humain. A savoir, et tout
simplement, la personne physique au contact du client. D'où la nécessité,
encore et toujours renouvelée, de mettre l'accent sur la formation, le
développement des compétences... Sous-tendues par des conditions de travail
favorables. On ne peut, à ce sujet, que souscrire au projet de label qualité,
né d'une rencontre entre la profession et le ministère de l'Emploi (voir p.
20), et qui serait accordé aux centres d'appels faisant preuve de bonnes
pratiques sociales. Et dont on espère, au moment du bouclage, qu'il verra
effectivement le jour. Là encore les choses semblent s'accélérer. Tant mieux.
Mais il était plus que temps.