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A Paris, le 17 octobre se transforme en forum pour l'emploi

La première "Journée nationale des métiers de la relation client" a tenu une partie de ses promesses. A défaut d'informer un large public sur des "métiers mal connus", elle a permis à bon nombre de visiteurs de déposer leurs CV et aux entreprises de recruter à moindre frais.

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C'est à Paris, dans le 15e arrondissement, que s'est déroulée le 17 octobre dernier, pour la région Ile-de-France, la première "Journée nationale des métiers de la relation client". Initié à des fins de promotion et d'information du public francilien sur les perspectives de la filière, l'événement s'est vite transformé en forum pour l'emploi. « Je suis venue parce que je suis à la recherche d'un emploi. J'attends de cette journée qu'elle aboutisse sur un entretien », explique Larissa, 25 ans, jeune diplômée d'un BTS commercial, en attendant devant la petite salle mise à la disposition des entreprises pour informer les visiteurs. Déjà au fait des spécificités du métier, elle avoue vouloir rapidement évoluer vers un statut de "chargée de clientèle spécialisée" à même de gérer ses propres clients. Guillaume, lui aussi à la recherche d'un emploi, n'est pas intéressé par les métiers de la relation client. « Avec mes compétences marketing, je me vois plus en amont », explique-t-il. Ayant été informé par une de ses relations, il s'est présenté à la journée d'information pour déposer son CV auprès des sociétés présentes (Crédit Lyonnais, Air France, Club Méditerranée, Oakley, Experian, Help-Line, etc.). C'est également le cas pour son ami, Hervé, qui l'a accompagné. Ingénieur commercial de formation, une « activité purement sédentaire » ne l'intéresse pas. Cela ne l'empêche pas d'avoir une idée sur le métier. « La profession traîne un boulet, une mauvaise image. Les téléacteurs sont en direct à tous les sens du terme, analyse-t-il. C'est le problème de ces professions tampons. Il faut être malléable, résistant. C'est un vrai sacerdoce. Une vraie vocation. »

Une communication à améliorer


Selon l'Agence régionale de développement d'Ile-de-France (ARD), l'un des organisateurs de l'événement, plus d'une centaine de personnes se seraient déplacées. Mais très peu y auraient découvert un nouveau métier. Un résultat décevant dans la mesure où la région parisienne occupe la première place sur le marché des centres d'appels en France avec près de 800 centres pour 85 000 emplois. Soit 1,70 % de la population active francilienne (source ARD). « L'événement a eu moins d'ampleur à Paris qu'en Province, reconnaît Eric Dadian, président de l'AFRC, l'association à l'origine de la manifestation. C'était plus difficile à organiser de par la dimension de la zone. » Une mobilisation parisienne très faible malgré un dispositif de communication important. L'ANPE, l'un des partenaires de la journée, a relayé l'événement au sein de son agence dédiée aux professions commerciales, et envoyé 300 invitations à des demandeurs d'emploi inscrits sur Paris. « Si 20 à 30 % des personnes invitées se présentent, ce sera déjà bien », considérait à la mi-journée Yves Jaoui, conseiller à l'ANPE. Même chose pour Adia Télé Web Services, autre organisateur, qui a édité plus de 40 000 plaquettes et 200 affiches pour la vingtaine de villes où se tenait l'événement. Malgré tout, le dispositif d'information a connu ses limites. « C'est ce que nous devrons améliorer la prochaine fois », confie un partenaire francilien. Faute d'avoir tenu toutes ses promesses, la journée se serait révélée "satisfaisante", selon les organisateurs. En tout, quelque 10 000 personnes auraient visité près de 87 centres d'appels dans les 20 villes jouant le jeu. Elles auraient également assisté aux présentations d'une centaine d'entreprises. La palme revenant à la ville du Mans avec plus de 1 000 visiteurs permettant, notamment, à Mondial Assistance de recueillir plus de 300 CV. Même à Paris, les sociétés se disent prêtes à renouveler l'expérience. Il est vrai que l'un de leurs objectifs était, aussi, de rencontrer des candidats.

Nicolas Seguin

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